Le pape François a envoyé une lettre à Ahmed Mohamed al-Tayyeb, grand imam d’Al-Azhar, plus haute autorité de l’islam sunnite en Egypte, à l’occasion de la Conférence internationale en soutien de Jérusalem qui s’y tient du 17 au 18 janvier 2018.
Lettre du pape François :
Excellence,
J’ai bien reçu votre lettre du 16 décembre dernier, au sujet de la Conférence internationale d’Al-Azhar en soutien de Jérusalem, qui se tiendra le 17 janvier. Je vous remercie pour votre aimable invitation, ainsi que pour les paroles d’estime courtoises que vous avez tenu à exprimer à mon égard. À mon tour, je vous adresse tous mes vœux très cordiaux.
Comme vous l’avez fait observer, je serai ce jour-là engagé dans un voyage apostolique, mais dès maintenant je vous assure que je ne manquerai pas de continuer à invoquer Dieu pour la cause de la paix, d’une paix véritable et réelle. En particulier, j’élève des prières pressantes afin que les responsables des Nations, les Autorités civiles et religieuses, partout, s’engagent à empêcher de nouvelles spirales de tension et à soutenir tous les efforts pour faire prévaloir la concorde, la justice et la sécurité pour les population de cette Terre bénie qui me tient tant à cœur.
Le Saint-Siège, pour sa part, ne cessera de rappeler avec un sentiment d’urgence la nécessité d’une reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens pour une solution négociée, finalisée à la coexistence de deux États à l’intérieur des frontières convenues entre eux et internationalement reconnues, dans le plein respect de la nature particulière de Jérusalem, dont la signification va au-delà de toute considération sur les questions territoriales. Seul un statut spécial, lui aussi internationalement garanti, pourra en préserver l’identité, la vocation unique comme lieu de paix à laquelle rappellent les Lieux saints, et la valeur universelle, permettant un avenir de réconciliation et d’espérance pour la région tout entière.
C’est la seule aspiration de ceux qui se professent authentiquement croyants et ne se lassent pas d’implorer par la prière un avenir de fraternité pour tous. Avec ces sentiments, je vous renouvelle avec plaisir mes salutations cordiales, invoquant du Très-Haut toute bénédiction pour votre personne et pour les hautes responsabilités que vous assumez.