« Le temps nous presse », mais « nous avons les moyens d’affronter le défi », affirme le pape François pour la Journée de la Terre, ce 21 avril 2021 : « C’est le moment d’agir, nous sommes à la limite. »
Dans un message vidéo, le pape avertit : le mouvement de destruction de la nature est très difficile à freiner, mais « il est encore temps » si « nous travaillons ensemble au lieu de le faire seuls ».
Discours du pape François :
Frères et soeurs,
En cette commémoration de la Journée de la Terre, il est toujours bon de rappeler que les choses que nous nous disons les uns aux autres depuis lontemps ne doivent pas tomber dans l’oubli. Depuis longtemps, nous prenons davantage conscience que la nature mérite d’être protégée, et que les interactions humaines avec la biodiversité que Dieu nous a donnée doivent se faire avec la plus grande attention et le plus grand respect : prendre soin de la biodiversité, prendre soin de la nature. Et tout cela nous l’avons appris encore plus durant cette pandémie. Cette pandémie nous a montré ce qu’il arrive quand le monde s’arrête, fait une pause, même pour quelques mois. Et l’impact que cela a sur la nature et sur le changement climatique, avec force, de façon tristement positive, n’est-ce pas ? En d’autres termes, cela fait mal.
Et cela nous montre que la nature globale a besoin de nos vies sur cette planète. Cela nous implique tous, bien que sous des formes multiples, différentes, et sans équivoque ; et cela nous apprend encore plus ce que nous devons faire pour créer une planète juste, équitable, sûre d’un point de vue environnemental. En synthèse, la pandémie de Covid nous a enseigné cette interdépendance, ce partage de la planète. Et les deux catastrophes globales, le Covid et le climat, démontrent que nous n’avons plus le temps d’attendre. Que le temps nous presse et que, comme le Covid-19 nous l’a enseigné, l’on a les moyens pour affronter le défi. Nous avons les moyens. C’est le moment d’agir, nous sommes à la limite.
Je voudrais redire un vieux dicton espagnol : “Dieu pardonne toujours, nous les hommes pardonnons de temps en temps, la nature ne pardonne plus”. Et quand s’amorce cette destruction de la nature, il est très difficile de la freiner. Mais il est encore temps. Et nous serons plus résilients si nous travaillons ensemble au lieu de le faire seuls. L’adversité que nous sommes en train de vivre avec la pandémie, et que nous pressentons déjà dans le changement climatique, doit nous encourager, doit nous pousser à l’innovation, à l’invention, à chercher des chemins nouveaux. On ne sort pas d’une crise à l’identique, on en sort meilleurs ou pires. Tel est le défi, et si nous n’en sortons pas meilleurs, nous parcourrons un chemin d’auto-destruction.
Que vous tous… moi aussi je m’unis à vous, à un appel à tous les dirigeants du monde afin qu’ils agissent avec courage, qu’ils agissent avec justice et qu’ils disent toujours la vérité aux personnes, pour que les gens sachent comment se prémunir de la destruction de la planète, comment protéger la planète de la destruction que très souvent nous déclenchons.
Merci pour ce que vous faites, merci pour vos bonnes intentions, merci de vous être réunis. Et meilleurs voeux à tous [et prospérité pour tous].