La messe ouvrant la trêve olympique a été célébrée, ce vendredi 19 juillet 2024, en l’église parisienne de la Madeleine, présidée par l’archevêque de la capitale, Mgr Laurent Ulrich. Le Souverain pontife a adressé un message écrit pour l’occasion, rappelant que les Jeux olympiques sont par nature porteurs de paix et non de guerre.
Message du Saint-Père pour les Jeux Olympiques :
À Son Excellence
Monseigneur Laurent Ulrich
Archevêque de Paris
Je m’unis aux intentions de la Messe que vous célébrez, Excellence, alors que les Jeux Olympiques vont bientôt se dérouler dans votre Ville. Je demande au Seigneur de combler de ses dons tous ceux qui y participeront d’une manière ou d’une autre – qu’ils soient sportifs ou spectateurs –, et aussi de soutenir et de bénir ceux qui vont les accueillir, en particulier les fidèles de Paris et d’ailleurs.
Je sais, en effet, que les communautés chrétiennes s’apprêtent à ouvrir largement les portes de leurs églises, de leurs écoles, de leurs maisons. Qu’elles ouvrent surtout les portes de leurs cœurs, témoignant, par la gratuité et la générosité de leur accueil envers tous, du Christ qui les habite et qui leur communique sa joie. J’apprécie vivement que vous n’ayez pas oublié les personnes les plus vulnérables, en particulier celles qui se trouvent en situation de grande précarité, et que l’accès à la fête leur soit facilité. Plus largement, je forme le vœu que l’organisation de ces Jeux soit pour tout le peuple de France une belle occasion de concorde fraternelle permettant, au-delà des différences et des oppositions, de renforcer l’unité de la Nation.
Je me réjouis avec vous de la tenue de cette prestigieuse compétition sportive de portée internationale. Le sport est un langage universel qui transcende les frontières, les langues, les races, les nationalités et les religions ; il a la capacité d’unir les personnes, de favoriser le dialogue et l’accueil réciproque ; il stimule le dépassement de soi, forme à l’esprit de sacrifice, favorise la loyauté dans les relations interpersonnelles ; il invite à reconnaître ses propres limites et la valeur des autres. Les Jeux Olympiques, s’ils restent vraiment des “jeux”, peuvent donc être un lieu exceptionnel de rencontre entre les peuples, même les plus hostiles. Les cinq anneaux entrelacés représentent cet esprit de fraternité qui doit caractériser l’événement olympique et la compétition sportive en général.
Je souhaite donc que les Olympiades de Paris soient pour tous ceux qui viendront de tous les pays du monde une occasion à ne pas perdre de se découvrir et de s’apprécier, de faire tomber les préjugés, de faire naître l’estime là où se trouvent le mépris et la méfiance, l’amitié là où se trouve la haine. Les Jeux Olympiques sont, par nature, porteurs de paix et non de guerre.
C’est dans cet esprit que l’Antiquité avait, avec sagesse, instauré une trêve durant les Jeux et que l’époque moderne tente régulièrement de reprendre cette heureuse tradition. En cette période troublée où la paix mondiale se trouve gravement menacée, je souhaite ardemment que chacun ait à cœur de respecter cette trêve dans l’espoir d’une résolution des conflits et du retour à la concorde. Que Dieu ait pitié de nous ! Qu’Il éclaire les consciences des gouvernants sur les graves responsabilités qui leur incombent, qu’Il accorde aux artisans de paix le succès dans leurs démarches, et qu’Il les bénisse.
Confiant à sainte Geneviève et saint Denis, Patrons de Paris, et à Notre Dame de l’Assomption, Patronne de la France, l’heureux déroulement de ces Jeux, je vous accorde, Excellence, de grand cœur, ainsi qu’à tous ceux qui y participeront, ma Bénédiction.
De Saint-Jean-de-Latran, le 27 juin 2024
FRANÇOIS