Le Pape François s'exprime dans Paris-Match

Dans un entretien à l'hebdomadaire Paris-Match paru ce jeudi, sa première interview accordée à un média francophone depuis le début de son pontificat, le Pape François a évoqué les figures des époux Martin, qui seront canonisés ce dimanche 18 octobre.

« Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, sont un couple d'évangélisateurs qui, leur vie durant, ont témoigné de la beauté de la foi en Jésus. Tous les deux, avec leurs cinq filles, consacraient de l'énergie, du temps et de l'argent à aider les gens dans le besoin. Ils sont certainement un modèle de sainteté et de vie de couple », a expliqué le souverain pontife.

Les époux Martin seront faits saints le dimanche 18 octobre, tout comme Vincenzo Grossi (1845-1917), fondateur de l'Institut des filles de l'Oratoire, et Marie de l'Immaculée conception (1926-1998), supérieure générale de la congrégation des soeurs de la compagnie de la Croix.

Ne pas idolâtrer l'argent

Il a par ailleurs appelé, dans cet entretien à Paris Match à « renoncer à idolâtrer l'argent ».

Pour le Saint-Père, « le capitalisme et le profit ne sont pas diaboliques si on ne les transforme pas en idoles. Ils ne le sont pas s'ils restent des instruments. » « En revanche, a-t-il insisté, si l'argent et le profit à tout prix deviennent des fétiches qu'on adore, si l'avidité est à la base de notre système social et économique, alors nos sociétés courent à la ruine. »

François a rappelé que « les hommes et la création tout entière ne doivent pas être au service de l'argent : les conséquences de ce qui est en train d'arriver sont sous les yeux de tous ! » « L'humanité doit renoncer à idolâtrer l'argent et doit replacer au centre la personne humaine, sa dignité, le bien commun, le futur des générations qui peupleront la Terre après nous », a insisté le Pape qui, en évoquant également la protection de la planète, a dit son espoir d'une réussite de la Cop 21, la conférence sur le changement climatique qui se tiendra à Paris en fin d'année.

Évoquant les conflits actuels, notamment en Syrie et en Irak, il a appelé à agir « face à l'urgence » sans oublier de s'attaquer aux « causes ».
« Demandons-nous pourquoi tant de guerres et tant de violences (...) N'oublions pas non plus l'hypocrisie de ces puissants de la terre qui parlent de paix mais qui, en sous-main, vendent des armes », a-t-il fustigé, appelant à « construire des modèles de développement économique qui placent au centre l'être humain et non l'argent ».

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