Rome accueille ces 12 et 13 mai les États Généraux de la Natalité, un évènement visant à proposer des pistes afin de combattre l’hiver démographique dans lequel est plongée la péninsule italienne et une large partie de l’Europe. Dans un message publié à cette occasion, le Pape François redit son inquiétude face à ce phénomène et demande des «politiques concrètes visant à relancer la natalité et la famille».
Salutation du Saint-Père :
Chers frères et sœurs,
Je vous salue avec affection, désolé de ne pouvoir être physiquement avec vous cette année. Mais je suivrai attentivement vos travaux, car le thème de la natalité représente une véritable urgence sociale. Ce n'est pas immédiatement perceptible, comme d'autres problèmes qui occupent l'actualité, mais c'est très urgent : de moins en moins d'enfants naissent et cela signifie appauvrir l'avenir de chacun ; L'Italie, l'Europe et l'Occident appauvrissent leur avenir.
Il y a une périphérie existentielle en Occident, peu visible, qui n'est pas immédiatement perceptible. C'est celui des femmes et des hommes qui ont le désir d'avoir un enfant, mais qui ne peuvent pas le réaliser. Beaucoup de jeunes ont du mal à réaliser leur rêve familial. Et puis la barre du désir est abaissée et on se contente de succédanés médiocres, comme les affaires, la voiture, les voyages, le souci jaloux du temps libre... La beauté d'une famille pleine d'enfants risque de devenir une utopie, un rêve difficile à réaliser. prendre conscience de.
C'est une nouvelle pauvreté qui me fait peur. C'est la pauvreté générative de ceux qui escomptent le désir de bonheur dans leur cœur, de ceux qui se résignent à édulcorer les plus grandes aspirations, de ceux qui se contentent de peu et cessent d'espérer grand. Oui, c'est une pauvreté tragique, car elle touche l'être humain dans sa plus grande richesse : donner naissance à des vies pour prendre soin d'eux, transmettre l'existence reçue aux autres avec amour.
Ne pas voir le problème de la dénatalité est une attitude à courte vue ; c'est renoncer à voir loin, à regarder devant. C'est se détourner en pensant que les problèmes sont toujours trop complexes et qu'on n'y peut rien. C'est, en un mot, l'abandon. C'est pourquoi j'aime bien le titre de votre événement, organisé par la Fondation pour la Naissance et promu par le Forum des Familles : "C'est faisable". C'est le titre de ceux qui n'abandonnent pas. C'est le titre de ceux qui espèrent contre toute espérance, face à des chiffres qui empirent inexorablement d'année en année. Cela peut être fait signifie ne pas accepter passivement que les choses ne peuvent pas changer.
Chers amis, les choses peuvent changer si, sans crainte, dépassant les intérêts partisans et les barrières idéologiques, nous nous engageons ensemble. J'espère donc qu'à tous les niveaux - institutionnel, médiatique, culturel, économique et social - seront privilégiées, améliorées et mises en œuvre des politiques concrètes visant à relancer la natalité et la famille. Je pense à vous et j'aime voir comment le taux de natalité est capable d'unir, pas de diviser. Entreprises, banques, associations, syndicats, sportifs, acteurs, écrivains, politiques, tous ensemble pour réfléchir à comment reprendre espoir dans la vie.
Les données, les prévisions, les chiffres sont désormais connus de tous : il faut du concret. Il est temps de donner de vraies réponses aux familles et aux jeunes : l'espérance ne peut et ne doit pas mourir d'attente. Je demande à Dieu de bénir votre engagement. Je suis proche de vous et je vous encourage, pour qu'ensemble nous puissions inverser le cours de ce froid hiver démographique. Merci. Ça peut être fait !