61. L’Église est appelée à marcher avec les peuples de l’Amazonie. En Amérique Latine, cette marche a connu des expressions privilégiées comme la Conférence des Evêques de Medellín (1968) et son application à l’Amazonie à Santarem (1972)[79] ; puis à Puebla (1979), Santo Domingo (1992) et Aparecida (2007). La marche se poursuit, et si l’on veut développer une Église au visage amazonien le travail missionnaire a besoin de croître dans une culture de la rencontre visant une « harmonie multiforme ».[80] Mais pour que cette incarnation de l’Église et de l’Évangile soit possible, la grande annonce missionnaire doit résonner, encore et encore.
L’annonce indispensable en Amazonie
62. Face à tant de besoins et d’angoisses qui crient du cœur de l’Amazonie, nous pouvons répondre par des organisations sociales, des ressources techniques, des espaces de discussion, des programmes politiques, et tout cela peut faire partie de la solution. Mais nous ne renonçons pas, en tant que chrétiens, à la proposition de la foi que nous recevons de l’Évangile. Même si nous voulons lutter avec tous, coude à coude, nous n’avons pas honte de Jésus-Christ. Pour ceux qui l’ont rencontré, vivent dans son amitié et s’identifient à son message, il est impossible de ne pas parler de lui et de proposer aux autres sa proposition de vie nouvelle : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1Co 9, 16).
63. L’option authentique pour les pauvres et les oubliés, en même temps qu’elle nous pousse à les libérer de la misère matérielle et à défendre leurs droits, implique que nous leurs proposions l’amitié avec le Seigneur qui les promeut et leur donne dignité. Il serait triste qu’ils reçoivent de nous un code de doctrines ou une obligation morale, et non pas la grande annonce salvifique, ce cri missionnaire qui vise le cœur et donne sens à tout le reste. Nous ne pouvons pas non plus nous contenter d’un message social. Si nous donnons notre vie pour eux, pour la justice et la dignité qu’ils méritent, nous ne pouvons pas leur cacher que nous le faisons parce que nous reconnaissons le Christ en eux et parce que nous découvrons l’immense dignité que leur donne le Père qui les aime infiniment.
64. Ils ont le droit à l’annonce de l’Évangile, surtout à cette première annonce qui s’appelle kérygme et qui est « l’annonce principale, celle que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons et que l’on doit toujours annoncer de nouveau sous une forme ou une autre ».[81] C’est l’annonce d’un Dieu qui aime infiniment chaque être humain, qui a manifesté pleinement cet amour dans le Christ crucifié pour nous et ressuscité dans nos vies. Je propose de relire un bref résumé de ce contenu dans le Chapitre 4 de l’Exhortation Christus vivit. Cette annonce doit résonner constamment en Amazonie, exprimée de nombreuses manières différentes. Sans cette annonce passionnée, toute structure ecclésiale se transformera en une ONG de plus, et ainsi, nous ne répondrons pas à la demande de Jésus-Christ : « Allez dans le monde entier, et proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15).
65. Toute proposition de mûrissement de la vie chrétienne a besoin d’avoir pour axe permanent cette annonce, car « toute la formation chrétienne est avant tout l’approfondissement du kérygme qui se fait chair toujours plus et toujours mieux ».[82] La réponse fondamentale face à cette annonce, quand elle parvient à provoquer une rencontre personnelle avec le Seigneur, est la charité fraternelle, « ce commandement nouveau qui est le premier, le plus grand, celui qui nous identifie le mieux comme disciples».[83] Ainsi, le kérygme et l’amour fraternel constituent la grande synthèse de tout le contenu de l’Évangile qui ne peut pas ne pas être proposé en Amazonie. C’est ce qu’ont vécu les grands évangélisateurs de l’Amérique Latine comme saint Toribio de Mogrovejo ou saint José de Anchieta.
L’inculturation
66. L’Église, alors même qu’elle annonce encore et encore le kérygme, doit se développer en Amazonie. Pour cela elle reconfigure toujours sa propre identité par l’écoute et le dialogue avec les personnes, les réalités et les histoires de leur terre. De cette façon, pourra se développer de plus en plus un processus nécessaire d’inculturation qui ne déprécie rien de ce qu’il y a de bon dans les cultures amazoniennes, mais qui le recueille et le porte à sa plénitude à la lumière de l’Évangile.[84] Il ne dépréciera pas non plus la richesse de la sagesse chrétienne transmise pendant des siècles, comme si l’on prétendait ignorer l’histoire dans laquelle Dieu a œuvré de multiples manières, car l’Église a un visage multiforme « non seulement dans une perspective spatiale […] mais aussi dans sa réalité temporelle ».[85] Il s’agit de l’authentique Tradition de l’Église qui n’est pas un dépôt statique ni une pièce de musée, mais la racine d’un arbre qui grandit.[86] C’est la tradition millénaire qui témoigne de l’action de Dieu dans son Peuple et qui « a la mission d’entretenir vivant le feu plus que de conserver les cendres ».[87]
67. Saint Jean-Paul II enseignait qu’en présentant la proposition évangélique « l’Église ne prétend pas nier l’autonomie de la culture. Au contraire, elle a envers elle le plus grand respect », car la culture « n’est pas seulement sujet de rédemption et d’élévation, mais elle peut aussi jouer un rôle de médiation et de collaboration ».[88] En s’adressant aux indigènes du continent américain, il a rappelé qu’ « une foi qui ne se fait pas culture est une foi non pleinement accueillie, non pleinement pensée, non fidèlement vécue ».[89] Les défis des cultures invitent l’Église à « un sens critique aigu mais aussi [à la] confiance ».[90]
68. Il convient de reprendre ici ce que j’ai déjà dit dans l’Exhortation Evangelii gaudium sur l’inculturation, qui a comme base la conviction que « la grâce suppose la culture, et le don de Dieu s’incarne dans la culture de la personne qui le reçoit ».[91] Nous percevons que cela implique un double mouvement. D’une part, une dynamique de fécondation qui permet d’exprimer l’Évangile en un lieu, puisque « quand une communauté accueille l’annonce du salut, l’Esprit Saint féconde sa culture avec la force transformatrice de l’Évangile ».[92] D’autre part, l’Église elle-même vit un chemin de réception qui l’enrichit de ce que l’Esprit a déjà semé mystérieusement dans cette culture. De cette manière, « l’Esprit Saint embellit l’Église, en lui indiquant de nouveaux aspects de la Révélation et en lui donnant un nouveau visage ».[93] Il s’agit, en définitive, d’encourager et de permettre que l’annonce inlassable de l’Évangile, transmis avec « des catégories propres à la culture où il est annoncé, provoque une nouvelle synthèse avec cette culture ».[94]
69. C’est pourquoi, « comme nous pouvons le voir dans l’histoire de l’Église, le christianisme n’a pas un modèle culturel unique »[95] et « ce n’est pas faire justice à la logique de l’incarnation que de penser à un christianisme mono culturel et monocorde ».[96] Par conséquent, le risque pour les évangélisateurs qui arrivent en un lieu est de croire qu’ils doivent non seulement transmettre l’Évangile, mais aussi la culture dans laquelle ils ont grandi, oubliant qu’il ne s’agit pas d’ « imposer une forme culturelle particulière, aussi belle et antique qu’elle soit ».[97] Il faut accepter avec courage la nouveauté de l’Esprit qui est capable de créer toujours quelque chose de nouveau avec le trésor inépuisable de Jésus-Christ, car « l’inculturation engage l’Église sur un chemin difficile, mais nécessaire ».[98] Il est vrai que, « bien que ces processus soient toujours lents, parfois la crainte nous paralyse trop » et nous finissons comme « spectateurs d’une stagnation stérile de l’Église ».[99] Ne craignons pas, ne coupons pas les ailes à l’Esprit Saint.
Chemins d’inculturation en Amazonie
70. Pour réaliser une nouvelle inculturation de l’Évangile en Amazonie, l’Église doit écouter sa sagesse ancestrale, redonner la parole aux personnes âgées, reconnaître les valeurs présentes dans le style de vie des communautés autochtones, récupérer à temps les riches récits des peuples. En Amazonie, nous avons déjà reçu des richesses qui viennent des cultures précolombiennes, « comme l’ouverture à l’action de Dieu, le sens de la reconnaissance pour les fruits de la terre, le caractère sacré de la vie humaine et la valorisation de la famille, le sens de la solidarité et la coresponsabilité dans le travail commun, l’importance du cultuel, la croyance en une vie au-delà de la vie terrestre, et beaucoup d’autres valeurs ».[100]
71. Dans ce contexte, les peuples autochtones amazoniens expriment la qualité authentique de la vie comme un “bien-vivre” qui implique une harmonie personnelle, familiale, communautaire et cosmique, et qui s’exprime dans leur manière communautaire de concevoir l’existence, dans la capacité de trouver la joie et la plénitude au milieu d’une vie austère et simple, comme dans la protection responsable de la nature qui préserve les ressources pour les futures générations. Les peuples aborigènes pourraient nous aider à percevoir ce qu’est une heureuse sobriété et, dans ce sens, « ils ont beaucoup à nous enseigner ».[101] Ils savent être heureux avec peu, ils jouissent des petits dons de Dieu sans accumuler beaucoup de choses, ils ne détruisent pas sans nécessité, ils prennent soin des écosystèmes et reconnaissent que la terre, en même temps qu’elle est offerte pour soutenir leur vie comme une source généreuse, a un sens maternel qui éveille à une tendresse respectueuse. Tout cela doit être valorisé et repris dans l’évangélisation.[102]
72. Pendant que nous luttons pour eux et avec eux, nous sommes appelés « à être leurs amis, à les écouter, à les comprendre et à accueillir la mystérieuse sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux ».[103] Les habitants des villes doivent valoriser cette sagesse et se laisser “rééduquer” face à la consommation effrénée et à l’isolement urbain. L’Église elle-même peut être un moyen qui aide à cette récupération culturelle dans une précieuse synthèse avec l’annonce de l’Évangile. Par ailleurs, elle devient un instrument de charité dans la mesure où les communautés urbaines sont non seulement missionnaires dans leur environnement, mais aussi accueillantes envers les pauvres qui arrivent de l’intérieur du pays poussés par la misère. Elle l’est également dans la mesure où les communautés sont proches des jeunes migrants pour les aider à s’intégrer dans la ville sans tomber dans les réseaux de dégradation. Ces actions ecclésiales qui jaillissent de l’amour sont des voies précieuses à l’intérieur d’un processus d’inculturation.
73. Mais l’inculturation élève et apporte plénitude. Certainement, il faut valoriser cette mystique autochtone de l’interconnexion et de l’interdépendance de toute la création, une mystique de gratuité qui aime la vie comme un don, une mystique d’admiration sacrée devant la nature qui déborde de tant de vie. Cependant, il s’agit aussi de faire en sorte que cette relation avec Dieu présent dans le cosmos se transforme toujours plus en une relation personnelle avec un Tu qui soutient sa réalité et qui veut lui donner un sens, un Tu qui nous connaît et qui nous aime :
« Mon ombre flotte, au milieu des bois morts.
Mais l’étoile est née sans reproche
sur les mains de cet enfant, expertes,
qui conquièrent les eaux et la nuit.
Il doit me suffire de savoir
que tu me connais
tout entier, bien avant ma naissance ».[104]
74. De même, la relation avec Jésus-Christ, Dieu et vrai homme, libérateur et rédempteur, n’est pas contraire à cette vision du monde fortement cosmique qui caractérise ces peuples, parce qu’il est aussi le Ressuscité qui pénètre toute chose.[105] Pour l’expérience chrétienne, « toutes les créatures de l’univers matériel trouvent leur vrai sens dans le Verbe incarné, parce que le Fils de Dieu a intégré dans sa personne une partie de l’univers matériel, où il a introduit un germe de transformation définitive ».[106] Il est glorieux et mystérieusement présent dans le fleuve, dans les arbres, dans les poissons, dans le vent, comme le Seigneur qui règne dans la création sans perdre ses plaies transfigurées, et dans l’Eucharistie il assume les éléments du monde en donnant à chacun le sens du don pascal.
Inculturation sociale et spirituelle
75. Cette inculturation, étant donné la situation de pauvreté et d’abandon de nombreux habitants de l’Amazonie, devra nécessairement avoir une odeur fortement sociale et se caractériser par une défense ferme des droits humains, en faisant briller le visage du Christ qui « a voulu s’identifier par une tendresse spéciale avec les plus faibles et les plus pauvres ».[107] Parce qu’ « à partir du cœur de l’Évangile, nous reconnaissons la connexion intime entre évangélisation et promotion humaine »,[108] et cela implique pour les communautés chrétiennes un engagement clair pour le Règne de justice dans la promotion des exclus. C’est pourquoi une formation adéquate des agents pastoraux dans la Doctrine Sociale de l’Église est particulièrement importante.
76. En même temps, l’inculturation de l’Évangile en Amazonie doit mieux intégrer la dimension sociale à la dimension spirituelle, de sorte que les plus pauvres ne doivent pas aller chercher hors de l’Église une spiritualité qui réponde aux aspirations de leur dimension transcendante. Par conséquent, il ne s’agit pas d’une religiosité aliénante et individualiste qui évite les revendications sociales pour une vie plus digne, mais il ne s’agit pas non plus de mutiler la dimension transcendante et spirituelle comme si seul le développement matériel suffisait à l’être humain. Cela nous invite, non seulement à combiner les deux choses, mais aussi à les relier intimement. Ainsi resplendira la vraie beauté de l’Évangile qui est pleinement humanisant, qui honore intégralement les personnes et les peuples, qui comble le cœur et la vie entière.
Points de départ pour une sainteté amazonienne
77. Ainsi pourront naître des témoins de sainteté au visage amazonien qui ne soient pas des copies de modèles des autres régions, une sainteté faite de rencontre et de don de soi, de contemplation et de service, de solitude réceptive et de vie commune, de sobriété joyeuse et de lutte pour la justice. Cette sainteté est atteinte par « chacun à sa manière »,[109] et cela vaut aussi pour les peuples où la grâce s’incarne et resplendit avec des traits distinctifs. Imaginons une sainteté aux traits amazoniens, appelée à interpeler l’Église universelle.
78. Un processus d’inculturation, qui implique des chemins non seulement individuels mais aussi populaires, exige un amour du peuple plein de respect et de compréhension. Dans une bonne partie de l’Amazonie, ce processus a déjà été initié. Il y a plus de quarante ans, les évêques de l’Amazonie du Pérou soulignaient que, dans bon nombre de groupes présents dans cette région, « le sujet évangélisateur, modelé par une culture multiple et changeante, est initialement évangélisé », il possède « certains traits du catholicisme populaire qui, bien que peut-être promus à l’origine par des agents pastoraux, sont actuellement une réalité que les gens ont fait leur, et même en ont changé la signification et les ont transmis de génération en génération ».[110] Ne nous précipitons pas pour qualifier de superstition ou de paganisme certaines expressions religieuses qui surgissent spontanément de la vie des peuples. Il faut plutôt savoir reconnaître le blé qui grandit au milieu de l’ivraie, parce que « dans la piété populaire, on peut comprendre comment la foi reçue s’est incarnée dans une culture et continue à se transmettre ».[111]
79. Il est possible de recueillir d’une certaine manière un symbole autochtone sans le qualifier nécessairement d’idolâtrie. Un mythe chargé de sens spirituel peut être utilisé et pas toujours être considéré comme une erreur païenne. Certaines fêtes religieuses contiennent une signification sacrée et sont des espaces de rencontre et de fraternité, bien qu’un lent processus de purification ou de maturation soit requis. Un missionnaire zélé essaie de trouver quelles aspirations légitimes cherchent une voie dans des manifestations religieuses parfois imparfaites, partielles ou équivoques, et veut répondre à partir d’une spiritualité inculturée.
80. Ce sera certainement une spiritualité centrée sur l’unique Dieu et Seigneur, mais en même temps capable d’entrer en contact avec les nécessités quotidiennes des personnes qui cherchent une vie digne, qui veulent apprécier les belles choses de l’existence, trouver la paix et l’harmonie, résoudre les crises familiales, soigner leurs maladies, voir leurs enfants grandir heureux. Le pire danger serait de les éloigner de la rencontre avec le Christ en le présentant comme un ennemi du bonheur, ou comme indifférent aux quêtes et aux angoisses humaines.[112] Aujourd’hui, il est indispensable de montrer que la sainteté ne laisse pas les personnes sans « forces, ni vie, ni joie ».[113]
L’inculturation de la liturgie
81. L’inculturation de la spiritualité chrétienne dans les cultures des peuples autochtones trouve, dans les sacrements, un chemin d’une valeur particulière parce que le divin et le cosmique, la grâce et la création s’unissent en eux. En Amazonie, ils ne devraient pas être interprétés comme séparés de la création. Ils « sont un mode privilégié de la manière dont la nature est assumée par Dieu et devient médiation de la vie surnaturelle ».[114] Ils sont un accomplissement de la création où la nature est élevée pour qu’elle soit le lieu et l’instrument de la grâce afin d’« embrasser le monde à un niveau différent ».[115]
82. Dans l’Eucharistie, Dieu « au sommet du mystère de l’Incarnation, a voulu rejoindre notre intimité à travers un fragment de matière. […] [Elle] unit le ciel et la terre, elle embrasse et pénètre toute la création ».[116] C’est pourquoi elle peut être une « motivation pour nos préoccupations concernant l’environnement, et elle nous invite à être gardiens de toute la création ».[117] Ainsi, « nous ne nous évadons pas du monde, et nous ne nions pas la nature quand nous voulons rencontrer Dieu ».[118] Cela nous permet de retrouver dans la liturgie beaucoup d’éléments propres de l’expérience des indigènes dans leur contact intime avec la nature et de favoriser des expressions autochtones en chants, danses, rites, gestes et symboles. Déjà le Concile Vatican II avait demandé cet effort d’inculturation de la liturgie chez les peuples autochtones,[119] mais plus de cinquante ans se sont écoulés et nous avons fait peu de progrès dans cette ligne.[120]
83. Le dimanche, « la spiritualité chrétienne intègre la valeur du loisir et de la fête. L’être humain tend à réduire le repos contemplatif au domaine de l’improductif ou de l’inutile, en oubliant qu’ainsi il retire à l’œuvre qu’il réalise le plus important : son sens. Nous sommes appelés à inclure dans notre agir une dimension réceptive et gratuite ».[121] Les peuples autochtones connaissent cette gratuité et ce sain loisir contemplatif. Nos célébrations devraient les aider à vivre cette expérience dans la liturgie dominicale et à rencontrer la lumière de la Parole et de l’Eucharistie qui illumine nos vies concrètes.
84. Les sacrements montrent et communiquent le Dieu proche qui vient avec miséricorde pour soigner et fortifier ses enfants. C’est pourquoi ils doivent être accessibles, surtout aux pauvres, et ils ne doivent jamais être refusés pour des raisons d’argent. Il ne faut pas non plus qu’ils soient pour les pauvres et les oubliés de l’Amazonie une discipline qui exclut et éloigne, car ils seraient finalement mis à l’écart par une Église transformée en douane. Au contraire, « dans les situations difficiles que vivent les personnes qui sont le plus dans le besoin, l’Église doit surtout avoir à cœur de les comprendre, de les consoler, de les intégrer, en évitant de leur imposer une série de normes, comme si celles-ci étaient un roc, avec pour effet qu’elles se sentent jugées et abandonnées précisément par cette Mère qui est appelée à les entourer de la miséricorde de Dieu ».[122] Dans l’Église, la miséricorde peut devenir une simple expression romantique si elle ne se manifeste pas concrètement dans la tâche pastorale.[123]
L’inculturation de la ministérialité
85. L’inculturation doit aussi se développer et se traduire dans une manière incarnée de mettre en œuvre l’organisation ecclésiale et la ministérialité. Si l’on inculture la spiritualité, si l’on inculture la sainteté, si l’on inculture même l’Évangile, comment ne pas penser à une inculturation de la manière dont les ministères ecclésiaux se structurent et se vivent ? La présence pastorale de l’Église en Amazonie est précaire, en partie à cause de l’immense extension territoriale, avec de nombreux lieux d’accès difficiles, une grande diversité culturelle, de sérieux problèmes sociaux, et avec l’option, propre à certains peuples, de s’isoler. Cela ne peut nous laisser indifférents et exige de l’Église une réponse spécifique et courageuse.
86. Il faudra veiller à ce que la ministérialité se configure de telle manière qu’elle soit au service d’une plus grande fréquence de la célébration de l’Eucharistie, même dans les communautés les plus éloignées et cachées. Aparecida a invité à écouter la plainte de nombreuses communautés de l’Amazonie « privées de l’Eucharistie dominicale durant de longues périodes ».[124] Mais en même temps, il faut des ministres qui puissent comprendre de l’intérieur la sensibilité et les cultures amazoniennes.
87. La manière de configurer la vie et l’exercice du ministère des prêtres n’est pas monolithique, et acquiert diverses nuances en différents lieux de la terre. C’est pourquoi il est important de déterminer ce qui est spécifique au prêtre, ce qui ne peut pas être délégué. La réponse se trouve dans le sacrement de l’Ordre sacré qui le configure au Christ prêtre. Et la première conclusion est que ce caractère exclusif reçu dans l’Ordre le rend capable, seulement lui, de présider l’Eucharistie.[125] C’est sa fonction spécifique principale et qui ne peut être déléguée. Certains pensent que ce qui distingue le prêtre est le pouvoir, le fait d’être l’autorité suprême de la communauté. Mais saint Jean-Paul II a expliqué que, même si le sacerdoce est considéré comme “hiérarchique”, cette fonction n’équivaut pas à le mettre au-dessus des autres, mais l’ordonne « totalement à la sainteté des membres du Christ ».[126] Lorsqu’on affirme que le prêtre est signe du “Christ tête”, le sens principal est que le Christ est la source de la grâce : il est la tête de l’Église « parce qu’il peut communiquer la grâce à tous les membres de l’Église ».[127]
88. Le prêtre est signe de cette Tête qui répand la grâce, en particulier lorsqu’il célèbre l’Eucharistie, source et sommet de toute la vie chrétienne.[128] C’est son grand pouvoir qui peut être reçu seulement dans le sacrement de l’Ordre. C’est pourquoi lui seul peut dire : “Ceci est mon corps”. Il y a d’autres paroles que lui seul peut prononcer : “Je te pardonne tes péchés”, parce que le pardon sacramentel est au service d’une célébration eucharistique digne. Le cœur de son identité exclusive se trouve dans ces deux sacrements.[129]
89. Dans les circonstances spécifiques de l’Amazonie, en particulier dans ses forêts et ses zones très reculées, il faut trouver un moyen d’assurer ce ministère sacerdotal. Les laïcs pourront annoncer la Parole, enseigner, organiser leurs communautés, célébrer certains sacrements, chercher différentes voies pour la piété populaire et développer la multitude des dons que l’Esprit répand en eux. Mais ils ont besoin de la célébration de l’Eucharistie parce qu’elle « fait l’Église »,[130] et nous en sommes arrivés à dire qu’ « aucune communauté chrétienne ne peut se construire sans trouver sa racine et son centre dans la célébration de la très sainte Eucharistie ».[131] Si vraiment nous croyons qu’il en est ainsi, il est urgent d’éviter que les peuples amazoniens soient privés de cet aliment de vie nouvelle et du sacrement du pardon.
90. Cette nécessité urgente m’amène à exhorter tous les évêques, en particulier ceux de l’Amérique Latine, non seulement à promouvoir la prière pour les vocations sacerdotales, mais aussi à être plus généreux en orientant ceux qui montrent une vocation missionnaire à choisir l’Amazonie.[132] En même temps, il convient de réviser complètement la structure et le contenu tant de la formation initiale que de la formation permanente des prêtres, afin qu’ils acquièrent les attitudes et les capacités que requiert le dialogue avec les cultures amazoniennes. Cette formation doit être éminemment pastorale et favoriser le développement de la miséricorde sacerdotale.[133]
Communautés pleines de vie
91. Par ailleurs, l’Eucharistie est le grand sacrement qui signifie et réalise l’unité de l’Église,[134] et qui est célébré « afin que d’étrangers, de dispersés, et d’indifférents les uns les autres, nous devenions unis, égaux et amis ».[135] Celui qui préside l’Eucharistie doit prendre soin de la communion qui n’est pas une unité appauvrie, mais qui accueille la multiple richesse des dons et des charismes que l’Esprit répand dans la communauté.
92. C’est pourquoi l’Eucharistie, source et sommet, exige que cette richesse multiforme se développe. Il faut des prêtres, mais cela n’empêche pas que, d’une façon ordinaire, les diacres permanents – qui devraient être beaucoup plus nombreux en Amazonie –, les religieuses et même les laïcs assument des responsabilités importantes pour la croissance des communautés, et arrivent à maturité dans l’exercice de ces fonctions grâce à un accompagnement adéquat.
93. Il ne s’agit pas seulement de faciliter une plus grande présence des ministres ordonnés qui peuvent célébrer l’Eucharistie. Cela serait un objectif très limité si nous n’essayions pas aussi de susciter une nouvelle vie dans les communautés. Nous devons promouvoir la rencontre avec la Parole et la maturation dans la sainteté à travers des services laïcs variés qui supposent un processus de préparation – biblique, doctrinale, spirituelle et pratique – et divers parcours de formation permanente.
94. Une Église aux visages amazoniens requiert la présence stable de responsables laïcs adultes et dotés d’autorité[136] qui connaissent les langues, les cultures, l’expérience spirituelle et la manière de vivre en communauté de chaque lieu et qui laissent en même temps un espace à la multiplicité des dons que l’Esprit Saint sème en tous. Car là où il y a des besoins particuliers, l’Esprit a déjà répandu les charismes qui permettent de leur donner une réponse. Cela demande à l’Église une capacité d’ouvrir des chemins à l’audace de l’Esprit, pour faire confiance et pour permettre de façon concrète le développement d’une culture ecclésiale propre, nettement laïque. Les défis de l’Amazonie exigent de l’Église un effort particulier pour assurer une présence capillaire qui est possible seulement avec un rôle important des laïcs.
95. Beaucoup de personnes consacrées ont dépensé leurs énergies et une bonne partie de leurs vies pour le Règne de Dieu en Amazonie. La vie consacrée, capable de dialogue, de synthèse, d’incarnation et de prophétie, occupe une place de choix dans cette configuration plurielle et harmonieuse de l’Église amazonienne. Mais elle a besoin d’un nouvel effort d’inculturation qui mette en jeu la créativité, l’audace missionnaire, la sensibilité et la force particulière de la vie communautaire.
96. Les communautés de base, quand elles ont su intégrer la défense des droits sociaux à l’annonce missionnaire et à la spiritualité, ont été de vraies expériences de synodalité dans le cheminement d’évangélisation de l’Église en Amazonie. Elles ont souvent « aidé à former des chrétiens engagés dans la foi, disciples et missionnaires du Seigneur, comme en témoigne le don généreux, jusqu’au sang versé, de tant de leurs membres ».[137]
97. J’encourage l’approfondissement du travail commun qui se réalise à travers le REPAM et d’autres associations, avec l’objectif de renforcer ce que demandait Aparecida : « Établir entre les Églises locales des divers pays sud-américains qui sont dans le bassin de l’Amazonie une pastorale d’ensemble aux priorités différenciées ».[138] Cela vaut particulièrement pour les relations entre les Églises limitrophes.
98. Enfin, je voudrais rappeler que nous ne pouvons pas toujours penser à des projets pour des communautés stables, parce qu’il y a une grande mobilité interne en Amazonie, une migration constante souvent journalière, et « la région s’est transformée “de fait” en un couloir migratoire ».[139] La « transhumanceamazonienne n’a pas été bien appréhendée ni suffisamment étudiée du point de vue pastoral ».[140] C’est pourquoi il faut penser à des équipes missionnaires itinérantes et « soutenir l’insertion et l’itinérance des personnes consacrées, hommes et femmes, pour être avec les plus pauvres et les exclus ».[141] D’autre part, cela met au défi nos communautés urbaines qui devraient cultiver avec ingéniosité et générosité, en particulier dans les périphéries, différentes formes d’approche et d’accueil envers les familles et les jeunes qui arrivent de l’intérieur du territoire.
La force et le don des femmes
99. En Amazonie, il y a des communautés qui se sont longtemps maintenues et ont transmis la foi sans qu’un prêtre ne passe les voir ; durant même des décennies. Cela s’est fait grâce à la présence de femmes fortes et généreuses. Les femmes baptisent, sont catéchistes, prient, elles sont missionnaires, certainement appelées et animées par l’Esprit Saint. Pendant des siècles, elles ont maintenu l’Église debout dans ces régions avec un dévouement admirable et une foi ardente. Elles-mêmes, au Synode, nous ont tous émus par leur témoignage.
100. Cela nous invite à élargir le champ de vision pour éviter de réduire notre compréhension de l’Église à des structures fonctionnelles. Ce réductionnisme nous conduirait à penser qu’on n’accorderait aux femmes un statut et une plus grande participation dans l’Église seulement si on leur donnait accès à l’Ordre sacré. Mais cette vision, en réalité, limiterait les perspectives, nous conduirait à cléricaliser les femmes, diminuerait la grande valeur de ce qu’elles ont déjà donné et provoquerait un subtil appauvrissement de leur apport indispensable.
101. Jésus-Christ se présente comme Époux de la communauté qui célèbre l’Eucharistie à travers la figure d’un homme qui la préside comme signe de l’unique Prêtre. Ce dialogue entre l’Époux et l’épouse, qui s’élève dans l’adoration et qui sanctifie la communauté, ne devrait pas nous enfermer dans des approches partielles sur le pouvoir dans l’Église. Car le Seigneur a voulu manifester son pouvoir et son amour à travers deux visages humains : celui de son divin Fils fait homme et celui d’une créature qui est une femme, Marie. Les femmes apportent leur contribution à l’Église d’une manière spécifique et en prolongeant la force et la tendresse de Marie, la Mère. Ainsi, nous ne nous limitons pas à une approche fonctionnelle mais nous entrons dans la structure intime de l’Église. Nous comprenons radicalement pourquoi, sans les femmes, elle s’effondre, comme beaucoup de communautés de l’Amazonie seraient tombées en lambeaux si les femmes n’avaient pas été là, en les soutenant, en les maintenant et en s’occupant d’elles. Cela montre ce qui caractérise leur pouvoir.
102. Nous ne pouvons pas cesser d’encourager les dons populaires qui ont donné tant d’importance aux femmes en Amazonie, même si aujourd’hui les communautés sont soumises à de nouveaux risques qui n’existaient pas à d’autres époques. La situation actuelle nous demande d’encourager l’émergence d’autres services et d’autres charismes féminins qui répondent aux nécessités spécifiques des peuples amazoniens en ce moment historique.
103. Dans une Église synodale, les femmes qui jouent un rôle central dans les communautés amazoniennes devraient pouvoir accéder à des fonctions, y compris des services ecclésiaux, qui ne requièrent pas l’Ordre sacré et qui permettent de mieux exprimer leur place. Il convient de rappeler que ces services impliquent une stabilité, une reconnaissance publique et l’envoi par l’évêque. Cela donne lieu aussi à ce que les femmes aient un impact réel et effectif dans l’organisation, dans les décisions les plus importantes et dans la conduite des communautés, mais sans cesser de le faire avec le style propre de leur empreinte féminine.
Elargir des horizons au-delà des conflits
104. Il arrive souvent que, dans un endroit déterminé, les agents pastoraux entrevoient des solutions très différentes pour les problèmes qui se posent, et proposent des formes d’organisation ecclésiale apparemment opposées. Lorsque cela se produit, il est probable que la vraie réponse aux défis de l’évangélisation se trouve dans le dépassement des deux propositions en trouvant d’autres voies meilleures, peut-être non encore imaginées. Le conflit est surmonté à un niveau supérieur où chacune des parties, sans cesser d’être fidèle à elle-même, est intégrée avec l’autre dans une nouvelle réalité. Tout se résout « à un plan supérieur qui conserve, en soi, les précieuses potentialités des polarités en opposition ».[142] Autrement le conflit nous enferme, « nous perdons la perspective, les horizons se limitent et la réalité même reste fragmentée ».[143]
105. Cela ne veut assurément pas dire qu’il faille relativiser les problèmes, les fuir ou laisser les choses comme elles étaient. Les vraies solutions ne sont jamais atteintes en affaiblissant l’audace, en se soustrayant aux exigences concrètes ou en cherchant les culpabilités en dehors. Au contraire, l’issue réside dans le “débordement”, en transcendant la dialectique qui limite la vision afin de pouvoir reconnaître un plus grand don que Dieu offre. De ce nouveau don accueilli avec courage et générosité, de ce don inattendu qui suscite une nouvelle et une plus grande créativité, couleront comme d’une source généreuse les réponses que la dialectique ne nous laissait pas voir. À ses débuts, la foi chrétienne s’est répandue admirablement en suivant cette logique qui lui a permis, à partir d’une matrice juive, de s’incarner dans les cultures gréco-romaines et d’acquérir sur son passage différentes modalités. De façon analogue, en ce moment historique, l’Amazonie nous met au défi de surmonter des perspectives limitées, des solutions pragmatiques qui demeurent enfermées dans les aspects partiels des grandes questions, pour chercher des voies plus larges et audacieuses d’inculturation.
La cohabitation œcuménique et interreligieuse
106. Dans une Amazonie multi religieuse, les croyants ont besoin de trouver des espaces afin de discuter et agir ensemble pour le bien commun et la promotion des plus pauvres. Il ne s’agit pas de vivre plus light ou de cacher les convictions qui nous animent afin de pouvoir rencontrer les autres qui pensent différemment. Si quelqu’un croit que l’Esprit Saint peut agir dans la diversité, alors il essayera de se laisser enrichir par cette lumière, mais il l’accueillera avec ses propres convictions et avec sa propre identité. Parce que, plus une identité est profonde, solide et riche, plus elle tendra à enrichir les autres avec sa contribution spécifique.
107. Nous, les catholiques, nous avons un trésor dans les Saintes Ecritures que d’autres religions n’acceptent pas, même si elles sont parfois capables de les lire avec intérêt et même de valoriser certaines parties de leur contenu. Nous essayons de faire quelque chose de semblable devant les textes sacrés des autres religions et communautés religieuses où l’on trouve « ces règles et ces doctrines qui, […] reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes ».[144] Nous avons aussi une grande richesse dans les sept sacrements que certaines communautés chrétiennes n’acceptent pas dans leur totalité ou de manière identique. En même temps que nous croyons fermement en Jésus comme unique Rédempteur du monde, nous cultivons une profonde dévotion envers sa Mère. Bien que nous sachions que cela n’existe pas dans toutes les confessions chrétiennes, nous avons le devoir de communiquer à l’Amazonie la richesse de cet ardent amour maternel dont nous sommes les dépositaires. Et je finirai cette Exhortation par quelques mots à l’intention de Marie.
108. Tout cela ne devrait pas nous rendre ennemis. Dans un esprit vrai de dialogue, la capacité de comprendre le sens de ce que l’autre dit et fait se nourrit, bien qu’on ne puisse pas l’assumer comme sa propre conviction. Il devient ainsi possible d’être sincère, de ne pas dissimuler ce que nous croyons, sans cesser de dialoguer, de chercher des points de contact, et surtout de travailler et de lutter ensemble pour le bien de l’Amazonie. La force de ce qui unit tous les chrétiens a une valeur immense. Parfois, nous prêtons beaucoup plus d’attention à ce qui nous divise et nous n’apprécions ni ne valorisons ce qui nous unit. Et ce qui nous unit c’est ce qui nous permet de vivre dans le monde sans que l’immanence terrestre, le vide spirituel, l’égocentrisme confortable, l’individualisme de consommation et d’autodestruction nous dévorent.
109. Nous tous, chrétiens, nous sommes unis dans la foi en Dieu le Père qui nous donne la vie et qui nous aime tant. Nous sommes unis dans la foi en Jésus-Christ, l’unique Rédempteur qui nous a libérés par son Sang béni et par sa Résurrection glorieuse. Nous sommes unis dans le désir de sa Parole qui guide nos pas. Nous sommes unis dans le feu de l’Esprit qui nous pousse à la mission. Nous sommes unis dans le commandement nouveau que Jésus nous a laissé, la recherche d’une civilisation de l’amour, la passion pour le Royaume que le Seigneur nous appelle à construire avec lui. Nous sommes unis dans la lutte pour la paix et la justice. Nous sommes unis dans la conviction que tout ne s’achève pas dans cette vie, mais nous sommes appelés à la fête céleste où Dieu sèchera toutes les larmes et reconnaîtra ce que nous avons fait pour ceux qui souffrent.
110. Nous sommes unis par tout cela. Comment ne pas lutter ensemble ? Comment ne pas prier ensemble et travailler côte à côte pour défendre les pauvres de l’Amazonie, pour montrer la sainte face du Seigneur et pour prendre soin de sa création ?
CONCLUSION
LA MÈRE DE L’AMAZONIE
111. Après avoir partagé quelques rêves, j’encourage chacun à s’engager sur des chemins concrets qui permettront de transformer la réalité de l’Amazonie et de la libérer des maux qui l’affectent. À présent, levons les yeux vers Marie. La Mère que le Christ nous a laissée est l’unique Mère de tous, mais se manifeste en Amazonie de différentes manières. Nous savons que « les autochtones rencontrent vitalement Jésus-Christ par différentes voies ; mais la voie mariale a le plus contribué à cette rencontre ».[145] Devant la merveille de l’Amazonie que nous avons découverte de mieux en mieux dans la préparation et le déroulement du Synode, je crois qu’il est préférable de conclure cette Exhortation en nous adressant à elle :
Mère de la vie,
dans ton sein maternel s’est formé Jésus,
qui est le Seigneur de tout ce qui existe.
Ressuscité, il t’a transformée par sa lumière
et t’a faite reine de toute la création.
C’est pourquoi nous te demandons de régner, Marie,
dans le cœur palpitant de l’Amazonie.
Montre-toi comme mère de toutes les créatures,
dans la beauté des fleurs, des rivières,
du grand fleuve qui la traverse
et de tout ce qui vibre dans ses forêts.
Prends soin avec tendresse de cette explosion de splendeur.
Demande à Jésus de répandre son amour
sur les hommes et les femmes qui y vivent,
pour qu’ils sachent l’admirer et prendre soin d’elle.
Fais naître ton Fils dans leurs cœurs
pour qu’il resplendisse en Amazonie,
dans ses peuples et ses cultures,
par la lumière de sa Parole, par le réconfort de son amour,
par son message de fraternité et de justice.
Que dans chaque Eucharistie
s’élève aussi une telle merveille
pour la gloire du Père.
Mère, regarde les pauvres de l’Amazonie,
parce que leur maison est en cours de destruction
pour des intérêts mesquins.
Que de douleur et que de misère,
que d’abandon et que de violations
en cette terre bénie,
débordante de vie !
Touche la sensibilité des puissants
parce que, même si nous sentons qu’il est tard,
tu nous appelles à sauver
ce qui vit encore.
Mère au cœur transpercé,
toi qui souffres dans tes enfants abusés
et dans la nature blessée,
règne toi-même en Amazonie
avec ton Fils.
Règne pour que personne ne se sente plus jamais maître
de l’œuvre de Dieu.
Nous nous confions à toi, Mère de la vie,
ne nous abandonne pas
en cette heure sombre.
Amen.
Donné à Rome, près de Saint Jean du Latran, le 2 février, fête de la Présentation du Seigneur de l’année 2020, la septième de mon Pontificat.
FRANÇOIS
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ANNEXES
[1] Lett. enc. Laudato sì’ (24 mai 2015), n. 49, AAS 107 (2015), p. 866.
[2] Instrumentum laboris, n. 45.
[3] Ana Varela Tafur, « Timareo » in Lo que no veo en visiones, Lima (1992).
[4] Jorge Vega Márquez, « Amazonia solitária », in Posesía obrera, Cobija-Pando – Bolivie (2009), p. 39.
[5] Red Eclesial Panamzónica (REPAM), Brésil, Synthèse de l’apport au Synode, n. 120 : cf. Instrumentum laboris, n. 45.
[6] Discours durant la rencontre avec les jeunes, San Paolo - Brésil (10 mai 2007), n. 2 : Insegnamenti 3, 1 (2007), p. 808.
[7] Cf. Alberto C. Araújo, « Imaginario amazónico », in Amazonia real : amazoniareal.com.br, (29 janvier 2014).
[8] S. Paul VI, Lett. enc. Populorum progressio (26 mars 1967), n. 57 : AAS 59 (1967), p. 285.
[9] S. Jean Paul II, Discours à l’Académie Pontificale des Sciences Sociales (27 avril 2001), n. 4 : AAS 93 (2001), p. 600.
[10] Cf. Instrumentum laboris, n. 41.
[11] Vème Conférence Générale de l’Episcopat Latino-Américain et des Caraïbes, Document d’Aparecida (29 juin 2007), n. 473.
[12] Ramón Iribertegui, Amazonas : El hombre y el caucho, Vicariat Apostolique de Puerto Ayacucho - Venezuela, Monografia, n. 4, Caracas (1987), p. 307ss.
[13] Cf. Amarílis Tupiassú, « Amazônia, das travessias lusitanas à literatura de até agora », in Estudos Avançados, vol. 19, n. 53, San Paolo - Brésil (janvier/avril 2005) : « En effet, après la fin de la première colonisation, l’Amazonie a continué son parcours comme région sujette à une avidité séculaire, maintenant sous de nouveaux paramètres rhétoriques […] de la part des agents "civilisateurs" qui n’ont pas besoin de personnification pour générer et multiplier les nouveaux visages de la vieille extermination, maintenant à travers une mort lente ».
[14] Evêques de l’Amazonie du Brésil, Lettre au peuple de Dieu, Santarem - Brésil (6 juillet 2012).
[15] S. Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1998, n. 3 : AAS 90 (1998), p. 150.
[16] IIIème Conférence Générale de l’Episcopat Latino-Américain et des Caraïbes, Document de Puebla (23 mars 1979), n. 6.
[17] Instrumentum laboris, n. 6. Le Pape Paul III, avec le Bref Véritas ipsa (2 juin 1537), a condamné les thèses racistes, reconnaissant aux Indiens, chrétiens ou non, la dignité de la personne humaine ; il leur reconnut le droit à leurs biens et interdit qu’ils soient réduits en esclavage. Il affirmait : « Étant des hommes comme les autres, […] ils ne peuvent absolument pas être privés de leur liberté ni de la possession de leurs biens, pas plus que ceux qui sont en dehors de la foi en Jésus-Christ ». Ce magistère a été réaffirmé par les papes Gregoire XIV, Bulle Cum sicuti (28 avril 1591); Urbain VIII, Bulle Commissum nobis (22 avril 1639); Benoît XIV, Bulle Immensa pastorum principis, adressée aux évêques du Brésil (20 décembre 1741); Gregoire XVI, Bref In supremo (3 décembre 1839); Léon XIII, Lettre aux Évêques du Brésil sur l’esclavage (5 mai 1888); S. Jean-Paul II, Message aux indigènes du Continent américain, Saint Domingue (12 octobre 1992), n. 2 : Insegnamenti, 15, 2 (1992), pp. 341-347.
[18] Frederico Benício de Souza Costa, Lettre pastorale (1909), éd. Imprenta del gobierno de estado de Amazonas, Manaos (1994), p. 83.
[19] Instrumentum laboris, n. 7.
[20] Discours à l’occasion de la IIème Rencontre Mondiale des Mouvements Populaires, Santa Cruz de la Sierra - Bolivie (9 juillet 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 16 juillet 2015, p. 16.
[21] Discours lors de la Rencontre avec les peuples de l’Amazonie, Puerto Maldonado – Pérou (19 janvier 2018) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 25 janvier 2018, p. 10.
[22] Instrumentum laboris, n. 24.
[23] Yana Lucila Lema, Tamyahuan Shamakupani (Con la lluvia estoy viviendo), 1, in
http://siwarmayu.com/es/yana-lucila-lema-6-poemas-de-tamyawan-shamukupani-con-la-lluvia-estoy-viviendo/.[24] Conférence Episcopale Equatorienne, Cuidemos nuestro planeta, (20 avril 2012), n. 3.
[25] N. 142 : AAS 107 (2015), pp. 904-905.
[26] N. 82.
[27] Ibid., n. 83.
[28] Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 239 : AAS 105 (2013), p. 1116.
[29] Ibid., n. 218 : AAS 105 (2013), p. 1110.
[30] Ibid.
[31] Cf. Instrumentum laboris, n. 57.
[32] Cf. Evaristo Eduardo de Miranda, Quando o Amazonas corria para o Pacífico, Petrópolis (2007), pp. 83-93.
[33] Juan Carlos Galeano, «Paisajes», in Amazonia y otros poemas, éd. Universidad Externado de Colombia, Bogota (2011), p. 31.
[34] Javier Yglesias, «Llamado», in Revista peruana de literatura, n. 6 (juin 2007), p. 31.
[35] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 144 : AAS 107 (2015), p. 905.
[36] Exhort. ap. postsyn. Christus vivit (25 mars 2019), n. 186.
[37] Ibid., n. 200.
[38] Vidéo message pour la Rencontre Mondiale des Jeunes Indigènes, Soloy - Panama (18 janvier 2019).
[39] Mario Vargas Llosa, Prologue de El Hablador, Madrid (8 octobre 2007).
[40] Exhort. ap. postsyn. Christus vivit (25 mars 2019), n. 195.
[41] S. Jean-Paul II, Lett. enc. Centesimus annus (1er mai 1991), n. 50 : AAS 83 (1991), p. 856.
[42] Vème Conférence Générale de l’Episcopat Latino-Américain et des Caraïbes, Document d’Aparecida (29 juin 2007), n. 97.
[43] Discours lors de la rencontre avec le Peuples de l’Amazonie, Puerto Maldonado - Pérou (19 janvier 2018).
[44] Instrumentum laboris, n. 123 e.
[45] Lett. enc. Laudato sì’ (24 mai 2015), n. 144 : AAS 107 (2015), p. 906.
[46] Cf. Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate (29 juin 2009), n. 51 : AAS 101 (2009), p. 687 : « À notre époque en particulier, la nature est tellement intégrée dans les dynamiques sociales et culturelles qu’elle ne constitue presque plus une donnée indépendante. La désertification et la baisse de la productivité de certaines régions agricoles sont aussi le fruit de l’appauvrissement et du retard des populations qui y habitent ».
[47] Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2007, n. 8 ; Insegnamenti, 2, 2 (2006), p. 776.
[48] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), nn. 16 ; 91 ; 117 ; 138 ; 240 : AAS 107 (2015), pp. 854 ; 884 ; 894 ; 903 ; 941.
[49] Document Bolivia : informe país, Consulta pre-sinodal (2019), n. 36 ; cf. Instrumentum laboris, n. 23.
[50] Instrumentum laboris, n. 26.
[51] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 146 : AAS 107 (2015), p. 906.
[52] Documento con aportes al Sínodo de la Diócesis de San José del Guaviare y de l’Arquidiócesis de Villavicencio y Granada ; cf. Instrumentum laboris, n. 17.
[53] Euclides da Cunha, Los Sertones (Os Sertões) Buenos Aires (1946), pp. 65-66 : Trad. Française, Hautes Terres, La guerre de Canudos, ed. Métaillé, Paris (2012), p. 107.
[54] Pablo Neruda, « Amazonas », in Canto General (1938), I, IV ; Trad. française, Chant général, Gallimard, Paris (1977), p. 23.
[55] REPAM, Doc. Eje de Fronteras. Préparation pour le Synode de l’Amazonie, Tabatinga – Brésil (13 février 2019), p. 3 ; cf. Instrumentum laboris, n. 8.
[56] Amadeu Thiago de Mello, Amazonas, patria de agua.
[57] Vinicius de Moraes, Para vivir un gran amor, Buenos Aires (2013), p. 166.
[58] Juan Carlos Galeano, « Los que creyeron », in Amazonia y otros poemas, ed. Universidad Externado de Colombia, Bogota (2011), p. 44.
[59] Harald Sioli, A Amazônia, Petropolis (1985), p. 60.
[60] S. Jean-Paul II, Discours aux participants au Congrès Internationale sur “Environnement et Santé” (24 mars 1997), n. 2 : Insegnamenti 20, 1 (1997), p. 521.
[61] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 34 : AAS 107 (2015), p. 860.
[62] Cf. Ibid., nn. 28-31 : AAS 107 (2015), pp. 858-859.
[63] Ibid., n. 38 : AAS 107 (2015), p. 862.
[64] Cf. Vème Conférence Générale des Episcopats Latino-américains et des Caraïbes, Document d’Aparecida (29 juin 2017), n. 86.
[65] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 38 : AAS 107 (2015), p. 862.
[66] Cf. Ibid., nn. 144 ; 187 : AAS 107 (2015), pp. 905-906 ; 921.
[67] Cf. Ibid., n. 183 : AAS 107 (2015), p. 920.
[68] Ibid., n. 53 : AAS 107 (2015), p. 868.
[69] Cf. Ibid., n. 49 : AAS 107 (2015), p. 866.
[70] Document préparatoire à l’Assemblée spéciale du Synode des Evêques pour la Région Panamazonienne, n. 8.
[71] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 56 : AAS 107 (2015), p. 869.
[72] Ibid., n. 59 : AAS 107 (2015), p. 870.
[73] Ibid., n. 33 : AAS 107 (2015), p. 860.
[74] Ibid., n. 220 : AAS 107 (2015), p. 934.
[75] Ibid., n. 215 : AAS 107 (2015), p. 932.
[76] Sui Yun, Cantos para el mendigo y el rey, Wiesbaden (2000).
[77] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 100 : AAS 107 (2015), p. 887.
[78] Ibid., n. 204 : AAS 107 (2015), p. 928.
[79] Cf. Documents de Santarem (1972) et de Manaos (1997) : in Conférence Nationale des Evêques du Brésil, Desafio missionário. Documentos da Igreja na Amazônia, Brasilia (2014), pp. 9-28 ; 67-84.
[80] Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 220 : AAS 105 (2013), p. 1110.
[81] Ibid., n. 164 : AAS 105 (2013), pp. 1088-1089.
[82] Ibid., n. 165 : AAS 105 (2013), p. 1089.
[83] Ibid., n. 161 : AAS 105 (2013), p. 1087.
[84] Ainsi le présente le Concile Vatican II au n. 44 de la Constitution Gaudium et spes lorsqu’il dit : « Dès les débuts de son histoire, [l’Église] a appris à exprimer le message du Christ en se servant des concepts et des langues des divers peuples et, de plus, elle s’est efforcée de le mettre en valeur par la sagesse des philosophes : ceci afin d’adapter l’Évangile, dans les limites convenables, et à la compréhension de tous et aux exigences des sages. À vrai dire, cette manière appropriée de proclamer la parole révélée doit demeurer la loi de toute évangélisation. C’est de cette façon, en effet, que l’on peut susciter en toute nation la possibilité d’exprimer le message chrétien selon le mode qui lui convient, et que l’on promeut en même temps un échange vivant entre l’Église et les diverses cultures ».
[85] Lettre au Peuple de Dieu en marche en Allemagne (29 juin 2019), n. 9.
[86] Cf. S. Vincent de Lérins, Commonitorium primum, chap. 23 : PL 50, p. 668 : « Ut annis scilicet consolidetur, dilatetur tempore, sublimetur aetate ».
[87] Lettre au Peuple de Dieu en marche en Allemagne (29 juin 2019), n. 9 : cf. l’expression attribuée à Gustav Mahler : « La tradition est la garantie de l’avenir et non la conservation des cendres ».
[88] Discours aux professeurs d’université et aux hommes de culture, Coimbra (15 mai 1982), n. 5 : Insegnamenti 5, 2 (1982), pp. 1702-1703.
[89] Message aux indigènes du Continent américain, Saint Domingue (12 octobre 1992), n. 6 : Insegnamenti, 15, 2 (1992), p. 346 ; cf. Discours aux participants au Congrès national du Mouvement Ecclesial de l’engagement Culturel (16 janvier 1982), n. 2 : Insegnamenti, 5, 1 (1982), p. 131.
[90] Exhort. ap. postsyn. Vita consacrata (25 mars 1996), n. 98 : AAS 88 (1996), pp. 474-475.
[91] N. 115 : AAS 105 (2013), p. 1068.
[92] Ibid., n. 116 : AAS 105 (2013), p. 1068.
[93] Ibid.
[94] Ibid., n. 129 : AAS 105 (2013), p. 1074.
[95] Ibid., n. 116 : AAS 105 (2013), p. 1068.
[96] Ibid., n. 117 : AAS 105 (2013), p. 1069.
[97] Ibid.
[98] S. Jean-Paul II, Discours à l’Assemblée plénière du Conseil Pontifical pour la Culture (17 janvier 1987), n. 5 : Insegnamenti 10, 1 (1987), p. 125.
[99] Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 129 : AAS 105 (2013), p. 1074.
[100] IVème Conférence générale de l’Episcopat latino-américain et des Caraïbes, Document de Saint Domingue, (12-28 octobre 1992), n. 17.
[101] Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 198 : AAS 105 (2013), p. 1103.
[102] Cf. Vittorio Messori - Joseph Ratzinger, Informe sobrae la fe, ed. BAC, Madrid (2015), pp. 209-210.
[103] Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 198 : AAS 105 (2013), p. 1103.
[104] Pedro Casaldáliga, « Carta de navegar (Por el Tocantins amazónico) », in El tiempo y la espera, Santander (1986).
[105] Saint Thomas d’Aquin l’explique de cette manière : « La triple manière dont Dieu est dans les choses : l’une est commune, par essence, présence et puissance ; une autre par la grâce dans ses saints, la troisième, singulière dans le Christ, par l’union » (Ad Colossenses, c. II, I. 2).
[106] Lettre enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 235 : AAS 107 (2015), p. 939.
[107] IIIème Conférence générale de l’Episcopat latino-américain et des Caraïbes, Document de Puebla (23 mars 1979), n. 196.
[108] Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 178 : AAS 105 (2013), p. 1094.
[109] Conc. Œcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium sur l’Église, n. 11 ; cf. Exhort. ap. Gaudete et exsultate (19 mars 2018), nn. 10-11.
[110] Vicariats Apostoliques de l’Amazonie Péruvienne, « Deuxième assemblée épiscopale régionale de la forêt », San Ramón – Pérou (5 octobre 1973), in Éxodo de la Iglesia en la Amazonia. Documentos pastorales de la Iglesia en la Amazonia peruana, Iquitos (1976), p. 121.
[111] Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 123 : AAS 105 (2013), p. 1071.
[112] Cf. Exhort. ap. Gaudete et exsultate (19 mars 2018), nn. 126-127.
[113] Ibid., n. 32.
[114] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 235 : AAS 107 (2015), p. 939.
[115] Ibid.
[116] Ibid., n. 236 : AAS 107 (2015), p. 940.
[117] Ibid.
[118] Ibid., n. 235 : AAS 107 (2015), p. 939.
[119] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, sur la Liturgie sacrée, nn. 37-40 ; 65 ; 77 ; 81.
[120] Dans le Synode a germé la proposition d’élaborer un “rite amazonien”.
[121] Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 237 : AAS 107 (2015), p. 940.
[122] Exhort. ap. postsyn. Amoris laetitia (19 mars 2016), n. 49 : AAS 108 (2016), p. 331 ; cf. Ibid. n. 305 : AAS 108 (2016), pp. 436-437.
[123] Cf. Ibid., nn. 296 ; 308 : AAS 108 (2016), pp. 430-431 ; 438.
[124] Vème Conférence Générale de l’Episcopat Latino-Américain et des Caraïbes, Document d’Aparecida (29 juin 2007), n. 100, e.
[125] Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre Sacerdotium ministeriale aux évêques de l’Église Catholique sur quelques questions concernant le ministre de l’Eucharistie (6 août 1983) : AAS 75 (1983) pp. 1001-1009.
[126] Lett. ap. Mulieris dignitatem (15 août 1988), n. 27 : AAS 80 (1988), p. 1718.
[127] S. Thomas d’Aquin, Summa Theologiae, III, q. 8, a. 1, rép.
[128] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Decr. Presbyterorum ordinis sur le ministère et la vie des prêtres, n. 5 ; S. Jean-Paul II, Lett. enc. Ecclesia de Eucharistia (17 avril 2003), n. 22 : AAS 95 (2003), p. 448.
[129] Il appartient aussi exclusivement au prêtre d’administrer l’Onction des malades, qui demeure intimement liée au pardon des péchés : « S’il a commis des péchés, ils lui seront remis » (Jc 5, 15).
[130] Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1396 ; S. Jean-Paul II, Lett. enc. Ecclesia de Eucharistia (17 avril 2003), n. 26 : AAS 95 (2003), p. 451 ; cf. Henri de Lubac, Méditations sur l’Église, Paris (1968), p. 101.
[131] Conc. Œcum. Vat. II, Decr. Presbyterorum ordinis, sur le ministère et la vie des prêtres, n. 6.
[132] J’attire l’attention sur le fait que, dans certains pays du bassin amazonien, il y a plus de missionnaires pour l’Europe ou pour les Etats Unis que pour aider leurs propres Vicariats de l’Amazonie.
[133] Dans le Synode, on a également parlé du manque de séminaires pour la formation sacerdotale des personnes indigènes.
[134] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium sur l’Église, n. 3.
[135] S. Paul VI, Homélie en la Solennité du Corpus Christi, (17 juin 1965) : Insegnamenti 3 (1965), p. 358.
[136] Il est possible, qu’à cause du manque de prêtres, l’Evêque confie « une participation à l’exercice de la charge pastorale d’une paroisse à un diacre ou à une autre personne non revêtue du caractère sacerdotal, ou encore à une communauté de personnes » (Code de Droit Canonique, can. 517 § 2).
[137] Vème Conférence Générale de l’Episcopat Latino-Américain et des Caraïbes, Document d’Aparecida (29 juin 2007), n. 178.
[138] Ibid., n. 475.
[139] Instrumentum laboris, n. 65.
[140] Ibid., n. 63.
[141] Ibid., n. 129 d, 2.
[142] Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 228 : AAS 105 (2013), p. 1113.
[143] Ibid., n. 226 : AAS 105 (2013), p. 1112.
[144] Conc. Œcum. Vat. II, Dec. Nostra aetate sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes, n. 2.
[145] Celam, IIIème Symposium latino-américain sur la Théologie indienne, Guatemala (23-27 octobre 2006).