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 Entretien du Pape dans les colonnes du quotidien espagnol La Vanguardia

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Entretien du Pape dans les colonnes du quotidien espagnol La Vanguardia Empty
MessageSujet: Entretien du Pape dans les colonnes du quotidien espagnol La Vanguardia   Entretien du Pape dans les colonnes du quotidien espagnol La Vanguardia Icon_minitimeSam 14 Juin 2014 - 15:11

Vendredi 13 Juin 2014

Entretien du Pape dans les colonnes du quotidien espagnol La Vanguardia

Les chrétiens persécutés sont plus nombreux aujourd’hui qu’aux premiers siècles du christianisme, dénonce le pape François, qui explique la « structure mentale » du fondamentalisme.

Le pape répond en effet à une vingtaine de questions - de la persécution des chrétiens à l’antisémitisme en passant pas la retraite des papes et la situation en Espagne - dans entretien avec Henrique Cymerman, dans les colonnes au quotidien espagnol édité à Barcelone La Vanguardia, ce vendredi 13 juin 2014.

Le journaliste a été reçu par le pape lundi dernier, 9 juin, au Vatican, au lendemain de la prière pour la paix dans les Jardins du Vatican. Le journaliste a lui-même travaillé pour cette prière pour la paix.

« Les chrétiens persécutés, déclare le pape, sont une préoccupation qui me touche de près en tant que pasteur. Je sais beaucoup de chose sur les persécutions, qu’il ne me paraît pas prudent de raconter ici pour n’offenser personne. Mais dans certains endroits il est interdit de posséder une Bible ou d’enseigner le catéchisme ou de porter une croix… Je voudrais qu’une chose soit claire : je suis convaincu que la persécution contre les chrétiens est aujourd’hui plus forte qu’aux premiers siècles de l’Eglise. Il y a aujourd’hui plus de chrétiens martyrs qu’à cette époque-là. Ce n’est pas de l’imagination : les chiffres sont là. »

Le pape déplore que la violence « au nom de Dieu » domine le Moyen Orient : « C’est une contradiction. La violence au nom de Dieu ne correspond pas à notre temps. C’est une chose antique. Dans une perspective historique, il faut dire que nous, les chrétiens, nous l’avons parfois pratiquée.  Quand je pense à la Guerre de Trente ans : c’était la violence au nom de Dieu. C’est aujourd’hui inimaginable, n’est-ce pas ? Par la religion, nous arrivons parfois à des contradictions très sérieuses, très graves. Le fondamentalisme par exemple. Nos trois religions (monothéistes, ndlr) ont leurs groupes fondamentalistes, petits, par rapport à l’ensemble. »

Et de préciser à propos du fondamentalisme : « Même s’il ne tue personne, même s’il ne frappe personne, un groupe fondamentaliste est violent. La structure mentale du fondamentalisme est la violence au nom de Dieu. »

Le journaliste a lui-même travaillé pour cette prière pour la paix et le pape rend hommage au rôle de Cymerman : « Vous savez que cela n’a pas été facile, on vous doit une bonne partie de cette réalisation. Je sentais que c’était quelque chose qui nous échappait. Ici, au Vatican, 99% disaient que l’on n’allait pas y arriver. Et ensuite, ce 1% a augmenté. Je sentais que l’on était poussé à une chose qui n’était jamais arrivée, et qui a pris corps peu à peu. Ce n’était en rien un acte politique – je l’ai senti dès le début – mais un acte religieux : ouvrir une fenêtre sur le monde. »

L'oeil du cyclone

Mais, demande le journaliste, pourquoi se mettre dans l’œil du cyclone du Moyen-Orient ? « Le vrai œil du cyclone, cela a été, du fait de l’enthousiasme, la Journée mondiale de la Jeunesse à Rio de Janeiro l’an dernier ! J’ai décidé d’aller en Terre-Sainte parce que le président Peres m’avait invité. Je savais que son mandat s’achevait ce printemps, et d’une certaine manière cela m’a obligé à y aller avant. Son invitation a accéléré le voyage. »

A propos de l’accolade avec le rabbin Skorka et le professeru musulmans Abboud au Mur des Lamentations – Mur Occidental du Temple hérodien de Jérusalem, le pape ajoute : « Oui, au Mur il y avait aussi mon ami le professeur Omar Abboud, président de l’Institut du Dialogue interreligieux de Buenos Aires. J’ai voulu l’inviter. C’est un homme très religieux, père de deux enfants. Le rabbin Skorka aussi est mon ami. Et je les aime énormément tous les deux. Et j’ai voulu que cette amitié de nous trois soit un témoignage visible. »

Henrique Cymerman a expliqué comment il a été mis en contact avec le pape et comment l’idée a fait son chemin, à la journaliste argentine Elisabetta Piqué, biographe du pape, dans La Nacion, juste après l’invitation lancée par le pape à Bethléem. Un entretien qui jette une lumière rétrospective sur la rencontre du 8 juin dans les Jardins du Vatican.

Journaliste israélien de « Canal 2 », et correspondant de différents media européens, Cymerman entretien de bonnes relations avec Palestiniens et Israéliens. Il constate la « fatigue » des deux côtés face à ce qu’il appelle « l’échec des négociations » : « il y a une atmosphère très destructrice ». Il a été l’un des promoteurs de la prière pour la paix et depuis des mois, il entretient un dialogue avec le pape François

Une rencontre décisive

Né au Portugal, de mère espagnole et de père polonais, il a fait sa “montée” en Israël à l’âge de 16 ans. En avril 2013, il a été invité à Buenos Aires, pour donner une conférence sur le Moyen Orient, devant quelque 700 personnes, dont le rabbin Abraham Skorka, ami du cardinal Jorge Mario Bergoglio, qui lui suggéra d’aller rencontrer le pape au Vatican.

Il y a un an exactement, le 13 juin 2013, il a été reçu par le pape François, avec Skorka, à Sainte-Marthe. Dans un entretien privé, le pape lui demanda à propos du conflit israélo-palestinien: « Que puis-je faire pour aider ? » L’entretien dura cinq heures, et il se poursuivit par des échanges téléphoniques pour par courriel.

Il a confié à La Nacion à propos de la rencontre de prière des présidents Peres et Abbas au Vatican : « Il y a beaucoup de gens qui ont travaillé à cela. Ce qu’il y a d’extraordinaire chez le pape c’est qu’il a de l’empathie pour les deux côtés, pour la souffrance des deux. Et quand il m’a demandé comment aider, je lui ai dit : « Venez au Moyen Orient, votre seule venue va apporter un message : vous êtes aujourd’hui le numéro un et vous avez un pouvoir moral ». De là aussi l’idée d’une prière des deux chefs d’Etat, avec la participation de son ami le rabbin argentin Skorka et du leader musulman Omar Abboud. C’était un rêve du pape. Et il a donné des instructions très claires, dans les moindres détails (…). Ce qui est aussi extraordinaire, c’est qu’il ne s’arrête pas. Si cela ne marche pas comme cela, il trouve une alternative. »

Le réalisme de Bergoglio

Le journaliste israélien, souligne aussi le réalisme du pape : « Il sait que cette prière n’allait pas déboucher sur un accord de paix le lendemain. Mais il croit dans les gestes. Il comprend qu’il faut changer l’atmosphère, une atmosphère très destructrice, du fait de l’échec des négociations. On est fatigué depuis des années. Les leaders sont fatigués, les opinions publiques ne croient plus que l’on puisse arriver à un accord avec celui d’en-face. Et ce que François fait, par sa modestie, par son humilité, c’est de dire : « Messieurs, on va essayer de faire un petit pas. » Mais un petit pas dans la bonne direction, en cherchant à changer les mentalités, les esprits, pour que les gens recommencent à croire dans la paix. »

« François a la tête au ciel et les pieds sur terre, ajoute Cymerman (…). Il croit en ce qu’il fait, il croit que c’est un geste dans une direction positive et il pense qu’il peut apporter sa contribution, et que ce ne sera pas facile. Il se met dans une position qui n’est pas facile, mais c’est un vaillant, il avance, avec sa vérité. »

Source : http://www.zenit.org/fr/articles/le-pape-francois-dans-l-oeil-du-cyclone

Le pape François raconte pourquoi il a voulu la prière pour la paix entre Israéliens et Palestiniens dans entretien avec Henrique Cymerman, dans les colonnes au quotidien espagnol édité à Barcelone La Vanguardia, vendredi 13 juin 2014. L'oeil du cyclone n'est pas, pour le pape celui qu'on croit.

Le journaliste a été reçu par le pape lundi dernier, 9 juin, au Vatican, au lendemain de la prière pour la paix dans les Jardins du Vatican. Le pape a répondu à une vingtaine de questions, de la persécution des chrétiens à l’antisémitisme en passant par la retraite des papes et la situation en Espagne.

Le journaliste a lui-même travaillé pour cette prière pour la paix et le pape rend hommage au rôle de Cymerman : « Vous savez que cela n’a pas été facile, on vous doit une bonne partie de cette réalisation. Je sentais que c’était quelque chose qui nous échappait. Ici, au Vatican, 99% disaient que l’on n’allait pas y arriver. Et ensuite, ce 1% a augmenté. Je sentais que l’on était poussé à une chose qui n’était jamais arrivée, et qui a pris corps peu à peu. Ce n’était en rien un acte politique – je l’ai senti dès le début – mais un acte religieux : ouvrir une fenêtre sur le monde. »

L'oeil du cyclone

Mais, demande le journaliste, pourquoi se mettre dans l’œil du cyclone du Moyen-Orient ? « Le vrai œil du cyclone, cela a été, du fait de l’enthousiasme, la Journée mondiale de la Jeunesse à Rio de Janeiro l’an dernier ! J’ai décidé d’aller en Terre-Sainte parce que le président Peres m’avait invité. Je savais que son mandat s’achevait ce printemps, et d’une certaine manière cela m’a obligé à y aller avant. Son invitation a accéléré le voyage. »

A propos de l’accolade avec le rabbin Skorka et le professeru musulmans Abboud au Mur des Lamentations – Mur Occidental du Temple hérodien de Jérusalem, le pape ajoute : « Oui, au Mur il y avait aussi mon ami le professeur Omar Abboud, président de l’Institut du Dialogue interreligieux de Buenos Aires. J’ai voulu l’inviter. C’est un homme très religieux, père de deux enfants. Le rabbin Skorka aussi est mon ami. Et je les aime énormément tous les deux. Et j’ai voulu que cette amitié de nous trois soit un témoignage visible. »

Henrique Cymerman a expliqué comment il a été mis en contact avec le pape et comment l’idée a fait son chemin, à la journaliste argentine Elisabetta Piqué, biographe du pape, dans La Nacion, juste après l’invitation lancée par le pape à Bethléem. Un entretien qui jette une lumière rétrospective sur la rencontre du 8 juin dans les Jardins du Vatican.

Journaliste israélien de « Canal 2 », et correspondant de différents media européens, Cymerman entretien de bonnes relations avec Palestiniens et Israéliens. Il constate la « fatigue » des deux côtés face à ce qu’il appelle « l’échec des négociations » : « il y a une atmosphère très destructrice ». Il a été l’un des promoteurs de la prière pour la paix et depuis des mois, il entretient un dialogue avec le pape François

Une rencontre décisive

Né au Portugal, de mère espagnole et de père polonais, il a fait sa “montée” en Israël à l’âge de 16 ans. En avril 2013, il a été invité à Buenos Aires, pour donner une conférence sur le Moyen Orient, devant quelque 700 personnes, dont le rabbin Abraham Skorka, ami du cardinal Jorge Mario Bergoglio, qui lui suggéra d’aller rencontrer le pape au Vatican.

Il y a un an exactement, le 13 juin 2013, il a été reçu par le pape François, avec Skorka, à Sainte-Marthe. Dans un entretien privé, le pape lui demanda à propos du conflit israélo-palestinien: « Que puis-je faire pour aider ? » L’entretien dura cinq heures, et il se poursuivit par des échanges téléphoniques pour par courriel.

Il a confié à La Nacion à propos de la rencontre de prière des présidents Peres et Abbas au Vatican : « Il y a beaucoup de gens qui ont travaillé à cela. Ce qu’il y a d’extraordinaire chez le pape c’est qu’il a de l’empathie pour les deux côtés, pour la souffrance des deux. Et quand il m’a demandé comment aider, je lui ai dit : « Venez au Moyen Orient, votre seule venue va apporter un message : vous êtes aujourd’hui le numéro un et vous avez un pouvoir moral ». De là aussi l’idée d’une prière des deux chefs d’Etat, avec la participation de son ami le rabbin argentin Skorka et du leader musulman Omar Abboud. C’était un rêve du pape. Et il a donné des instructions très claires, dans les moindres détails (…). Ce qui est aussi extraordinaire, c’est qu’il ne s’arrête pas. Si cela ne marche pas comme cela, il trouve une alternative. »

Le réalisme de Bergoglio

Le journaliste israélien, souligne aussi le réalisme du pape : « Il sait que cette prière n’allait pas déboucher sur un accord de paix le lendemain. Mais il croit dans les gestes. Il comprend qu’il faut changer l’atmosphère, une atmosphère très destructrice, du fait de l’échec des négociations. On est fatigué depuis des années. Les leaders sont fatigués, les opinions publiques ne croient plus que l’on puisse arriver à un accord avec celui d’en-face. Et ce que François fait, par sa modestie, par son humilité, c’est de dire : « Messieurs, on va essayer de faire un petit pas. » Mais un petit pas dans la bonne direction, en cherchant à changer les mentalités, les esprits, pour que les gens recommencent à croire dans la paix. »

« François a la tête au ciel et les pieds sur terre, ajoute Cymerman (…). Il croit en ce qu’il fait, il croit que c’est un geste dans une direction positive et il pense qu’il peut apporter sa contribution, et que ce ne sera pas facile. Il se met dans une position qui n’est pas facile, mais c’est un vaillant, il avance, avec sa vérité. »
Source : http://www.zenit.org/fr/articles/le-pape-francois-dans-l-oeil-du-cyclone

Curé et non moins pape


Le journaliste israélien a été reçu par le pape lundi dernier, 9 juin, au Vatican, au lendemain de la prière pour la paix dans les Jardins du Vatican. Le pape a répondu à une vingtaine de questions, de la persécution des chrétiens à l’antisémitisme en passant par la retraite des papes et la situation en Espagne.

« Vous vous percevez toujours comme un curé ? », demande Cymerman. « La dimension de curé est celle qui montre le mieux ma vocation. J’ai à cœur de servir les gens. J’éteins la lumière pour ne pas gâcher l’électricité, par exemple. Ce sont des choses que fait un curé. Mais je me sens aussi Pape. Cela m’aide à faire les choses avec sérieux. Mes collaborateurs sont très sérieux et très professionnels. Je suis aidé pour accomplir mon devoir. On ne joue pas à faire le pape-curé. Ce serait immature. Quand un Chef d’Etat vient, je dois le recevoir avec la dignité et le protocole qu’il mérite. J’ai vrai que j’ai du mal avec le protocole, mais il faut le respecter.

Je ne suis pas un illuminé

Quant aux “changements” mis en route par le pape, il s’explique : « Je ne suis pas un illuminé ! Je n’ai aucun prijet personnel sous le bras, simplement parce que je n’ai jamais pensé que j’allais rester ici, au Vatican. Tout le monde le sait. Je suis arrivé avec une petite valise pour rentrer ensuite à Buenos Aires. Ce que je suis en train de faire, c’est de mettre en oeuvre ce à quoi nous avons réfléchi, nous, les cardinaux, lors des Congrégations générales, c’est-à-dire lors des réunions que nous avons eues tous les jours, avant le conclave pour discuter des problèmes de l’Eglise. De là des réflexions et des recommandations. L’un d’elles, très concrètes a été que le prochain pape devait compter sur un conseil extérieur, c’est-à-dire sur une équipe d’assesseurs qui ne vivent pas au Vatican.

Il précise, à propos du Conseil des Huit : « Ce sont huit cardinaux de tous les continents et un coordinateur. Ils se réunissent ici tous les deux mois. Maintenant, nous allons avoir quatre jours de réunion le 1er juillet, et nous poursuivons les changements que les cardinaux eux-mêmes nous demandent. Ce n’est pas obligatoire que nous le fassions, mais ce serait imprudent de ne pas écouter ceux qui savent. »

Source : http://www.zenit.org/fr/articles/ni-illumine-ni-revolutionnaire-le-pape-par-lui-meme
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http://www.papefrancois.fr
 
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