Les arrivistes, qui souhaitent "grimper" dans l’Église, feraient mieux « de partir dans le nord faire de l’alpinisme », estime le pape François qui encourage à se remettre en question pour suivre le Christ « avec une droiture d’intention » et « ne suivre que lui », « sans vanité, sans volonté de pouvoir et sans attrait pour l’argent ».
Le pape a commenté l’Évangile du jour, où Jésus reproche à la foule : « Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. » (Jn 6,22-29).
Le pape invite les chrétiens à « un travail intérieur » afin de
suivre le Christ « pour lui-même, par amour » : l'homme étant « pécheur » en effet, « il y a toujours quelque chose d’intéressé quand on suit Jésus et cela doit être purifié ».
Faire le bien en cachette ou se faire remarquer ?
Trois attitudes dénoncées dans l’Évangile peuvent aider à faire cet examen de conscience : la première est « la vanité », comme les « dirigeants » qui font l’aumône ou qui jeûnent pour « se faire remarquer ».
« Ils aimaient bien se pavaner et ils se comportaient comme de véritables paons ! La vanité est dangereuse, parce qu’elle fait immédiatement glisser dans l’orgueil, dans la suffisance et c’est la fin... Celui qui aime la vanité ne suit pas Jésus ».
Parfois le chrétien agit « en cherchant à [se] faire remarquer un peu, en recherchant la vanité », c'est pourquoi le pape invite à se demander : « et moi, comment est-ce que je suis Jésus ? Ce que je fais de bien, est-ce que je le fais en cachette ou est-ce que j’aime me faire remarquer ? »
Utiliser la paroisse pour avoir un peu de pouvoir
La deuxième attitude est « le pouvoir » : « Certains suivent Jésus mais pas complètement consciemment, un peu inconsciemment, ils cherchent le pouvoir... Le cas le plus évident est celui de Jean et Jacques, les fils de Zébédée, qui demandent à Jésus la grâce d’être premier ministre et vice-premier ministre, lors de l’avènement de son Royaume.
« Et dans l’Église, il y a des arrivistes ! », ajoute le pape en invitant à se remettre en question : « et moi, comment est-ce que je suis Jésus ? Seulement pour lui-même, et jusqu’à la Croix, ou bien est-ce que je recherche le pouvoir et que j’utilise un peu l’Église, la communauté chrétienne, la paroisse, le diocèse, pour avoir un peu de pouvoir ? »
A ceux qui « utilisent l’Église » pour "grimper", le pape rétorque : « si c’est cela que tu cherches, pars dans le nord faire de l’alpinisme : c’est plus sain ! Mais ne viens pas dans l’Église par arrivisme ! ».
Des "bienfaiteurs" qui profitent financièrement de l'Eglise
« La troisième attitude qui éloigne de la droiture d’intention, c’est l’argent » : « Ceux qui suivent Jésus pour l’argent, cherchant à profiter financièrement de la paroisse, du diocèse, de la communauté chrétienne, de l’hôpital, du collège », comme « Simon, Ananie et Sapphire », dans les Actes des apôtres.
Le pape fait observer qu'il existe « beaucoup de bons catholiques, de bons chrétiens, des amis, des bienfaiteurs de l’Église, y compris des personnes avec des titres honorifiques… » mais qui ont « fait des affaires un peu louches » : « Ils se présentaient comme des bienfaiteurs de l’Église mais ils se sont fait beaucoup d’argent, et pas toujours propre ».
« Demandons au Seigneur la grâce de recevoir l’Esprit-Saint pour pouvoir le suivre avec roiture d’intention, ne suivre que lui. Sans vanité, sans volonté de pouvoir et sans attrait pour l’argent », a-t-il conclu.