« Viens dehors ! Sors de la tombe que tu as à l’intérieur, de ces zones mortes du coeur … » : c’est l’appel du pape François lors de sa visite pastorale dans la paroisse “Saint-Grégoire-le-Grand”, dans le secteur ouest du diocèse de Rome, dimanche 6 avril 2014 dans l’après-midi.
Il y a notamment rencontré les enfants et les jeunes, les malades, les personnes âgées, les fiancés et les couples dont les enfants ont été baptisés récemment.
Puis le pape a confessé quelques personnes, avant de célébrer la messe, au terme de laquelle il a salué les prêtres et leurs familles. Il a également offert aux paroissiens des Evangiles de poche pour en lire « un peu tous les jours » des petits passages.
Commentant les lectures de la messe, il a invité chacun à un examen de conscience sur ses « nécroses spirituelles », sur la « part morte de [son] âme », afin « d’enlever la pierre de la honte » et de « laisser le Seigneur dire, comme il l’a dit à Lazare : ‘Viens dehors !’ ».
Homélie du pape François :
Les trois lectures d’aujourd’hui nous parlent de
Résurrection, nous parlent de vie. Cette belle promesse du Seigneur : “Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple” (Ez 37,12), c’est la promesse du Seigneur qui possède la vie et qui a la force de donner la vie, pour que ceux qui sont morts puissent retrouver la vie. La seconde Lecture nous dit que nous sommes sous l’emprise de l’Esprit-Saint, que le Christ est en nous, et que son Esprit nous ressuscitera. Et dans la troisième Lecture, l‘Evangile, nous avons vu comment Jésus a donné la vie à Lazare. Lazare, qui était mort, est revenu à la vie. Je veux simplement dire une toute petite chose. Nous avons tous à l’intérieur de nous quelques zones, quelques petites parties de notre cœur qui ne sont pas vivantes, qui sont un peu mortes; et chez certains de nombreuses parties du coeur sont mortes, une vraie nécrose spirituelle ! Quand nous nous apercevons que nous sommes dans cette situation, nous voulons en sortir, mais nous ne pouvons pas. Seul le pouvoir de Jésus, le pouvoir de Jésus, est capable de nous aider à sortir de ces zones mortes du coeur, de ces tombes de péché, que nous avons tous. Tous nous sommes pécheurs ! Mais si nous sommes très attachés à ces sépulcres, que nous les gardons à l’intérieur de nous et que nous ne voulons pas que tout notre coeur renaisse à la vie, nous devenons corrompus et notre âme commence, comme le dit Marthe, à “sentir déjà” (Jn 11,39), l’odeur de cette personne qui est attachée au péché. Et le carême sert un peu à cela. Pour que nous tous, qui sommes pécheurs, nous ne finissions pas attachés au péché, mais que nous puissions entendre ce que Jésus a dit à Lazare : « Il cria d'une voix forte : ‘Lazare, viens dehors !’ » (Jn 11,43).
Aujourd’hui je vous invite à penser un instant, en silence, ici : où est ma nécrose intérieure ? Où est la part morte de mon âme ? Où est ma tombe ? Pensez, une petite minute, tous en silence. Pensons : quelle est cette partie du cœur qui peut se corrompre, car je suis attaché à ces péchés ou à ce péché ? Et enlever la pierre, enlever la pierre de la honte et laisser le Seigneur nous dire, comme il l’a dit à Lazare : « Viens dehors !». Pour que toute notre âme soit guérie, ressuscite par l’amour de Jésus, par la force de Jésus. Il est capable de nous pardonner. Nous en avons tous besoin ! Tous. Nous sommes tous pécheurs, mais nous devons être attentifs à ne pas devenir corrompus ! Pécheurs nous le sommes, mais Il nous pardonne. Ecoutons cette voix de Jésus qui, avec la puissance de Dieu, nous dit : “Viens dehors ! Sors de la tombe que tu as à l’intérieur. Sors. Je te donne la vie, je te rends heureux, je te bénis, je te veux pour moi.”
Que le Seigneur aujourd’hui, en ce dimanche où l’on parle tant de la Résurrection, nous donne à tous la grâce de ressusciter de nos péchés, de sortir de nos tombeaux ; avec la voix de Jésus qui nous appelle, aller dehors, aller à Lui.
Il y a autre chose : le cinquième dimanche de carême, ceux qui se préparaient au Baptême dans l’Eglise, recevaient la Parole de Dieu. Cette communauté aujourd’hui aussi, fera le même geste. Et je voudrais vous donner l’Evangile ; que vous portiez l’Evangile chez vous. Cet Evangile est un Evangile de poche à porter toujours avec nous, pour lire des petits passages; l’ouvrir comme ça et lire quelque chose de l’Evangile, quand je dois faire la queue ou quand je suis dans la bus ; mais quand je suis à une place confortable dans le bus, car sinon je dois faire attention à mes poches ! Lire toujours un petit passage de l’Evangile. Cela nous fera tant de bien, tant de bien ! Un peu tous les jours. C’est un cadeau, que j’ai apporté pour toute votre communauté, pour qu’ainsi, aujourd’hui, cinquième dimanche du carême, vous receviez la Parole de Dieu et que vous puissiez entendre la voix de Jésus qui vous dit : “Sors ! Viens ! Viens dehors !”, et vous préparer à la nuit de Pâques.