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 Pour les 40 ans de la médiation vaticane entre le Chili et l’Argentine

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Pour les 40 ans de la médiation vaticane entre le Chili et l’Argentine Empty
MessageSujet: Pour les 40 ans de la médiation vaticane entre le Chili et l’Argentine   Pour les 40 ans de la médiation vaticane entre le Chili et l’Argentine Icon_minitimeLun 25 Nov 2024 - 18:00

Pour les 40 ans de la médiation vaticane entre le Chili et l’Argentine Cq5dam.web.800.800


Le 23 janvier 1984, le Chili et l’Argentine signaient un traité de paix, sous la houlette du Vatican, mettant fin à un différend territorial ayant failli dégénérer en conflit ouvert. Quarante ans après, ce 25 novembre 2024, le Pape François a salué tous ceux qui «ont apporté leur contribution positive à la poursuite de cette voie diplomatique pour une résolution pacifique, réalisant ainsi les aspirations de paix des peuples argentin et chilien».

Acte commémoratif à l'occasion de l'anniversaire du
Traité de paix et d'amitié entre l'Argentine et le Chili :

Mesdames et Messieurs les Ministres,
Éminences, Excellences, Membres du Corps Diplomatique,
Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de vous accueillir à l'occasion du 40e anniversaire du Traité de Paix et d'Amitié entre l'Argentine et le Chili, qui a mis fin à la longue controverse territoriale entre ces deux pays. C'est un heureux souvenir de ces négociations intenses qui, grâce à la médiation pontificale, ont évité le conflit armé qui risquait d'opposer deux peuples frères et ont abouti à une solution digne, raisonnable et équitable.

Je remercie les ambassades du Chili et de l'Argentine pour cette initiative commémorative. Je salue les délégations respectives et les autorités présentes, ainsi que les représentants des médiateurs qui ont participé à cet événement.

J'ai voulu donner une attention particulière à cette commémoration, aussi par la présence des Cardinaux et du Corps Diplomatique – que je remercie de tout cœur –, non seulement pour la commémoration elle-même, mais aussi pour lancer au monde, en ce moment, un appel renouvelé à la paix et au dialogue. L'engagement des deux pays pendant les longues négociations, qui ont été difficiles, ainsi que le fruit de la paix et de l'amitié, constituent un modèle à imiter.

En 2009, dans la préface du livre du défunt Archevêque Carmelo Juan Giaquinta sur le thème du Traité de Paix et d'Amitié [1], j'écrivais : « Le traité a été possible grâce à la médiation du Pape Jean-Paul II et à la confiance que nos peuples et autorités lui ont accordée. Mais comment est arrivée la médiation papale ? […] D'abord, il y a eu la prière de notre peuple – de nos peuples –, qui déteste la guerre. […] Une fois obtenue l'intervention pacificatrice du Pape Jean-Paul II, à Noël 1978, l'effort des deux épiscopats n'a cessé. Sans intervenir dans la médiation, qui fut une activité exclusive du Pape et des gouvernements de l'Argentine et du Chili, il a fallu cultiver, soutenir et défendre la médiation papale contre de nombreux dangers extérieurs, afin qu'elle puisse arriver à son terme en novembre 1984, presque six ans après le début » [2].

Saint Jean-Paul II, dès les premiers jours de son Pontificat, s'est préoccupé et engagé non seulement pour éviter que la dispute entre l'Argentine et le Chili « dégénère en un malheureux conflit armé, mais aussi pour trouver une solution définitive à cette controverse » [3]. Ayant reçu la demande des deux gouvernements, accompagnée de engagements concrets et exigeants, le Pape accepta de médiatiser en ayant pour but de proposer « une solution juste et équitable, et donc honorable » [4]. En effet, lors de la médiation, le Pape manifesta ainsi son intention : « Que, grâce à la bonne volonté des deux parties, une solution satisfaisante soit trouvée, fondée sur la justice et le droit international, excluant le recours à la force » [5]. Aujourd'hui, nous vivons combien il est triste de recourir à la force.

Le titre du Traité entre l'Argentine et le Chili le définit en deux mots : paix et amitié. Prenons un moment pour nous arrêter sur ces deux mots.

Le premier : paix. Lors de la ratification du Traité, le 2 mai 1985, Jean-Paul II exprima sa joie, car – disait-il – avec cet accord « la paix se consolide d'une manière telle qu'elle peut légitimement donner confiance en sa stabilité » [6]. Ce don de la paix – soulignait le Pape – nécessitait cependant un effort quotidien pour le préserver des obstacles qui pouvaient se dresser contre elle et encourager tout ce qui pouvait l'enrichir. En effet, le Traité offre les moyens adaptés pour atteindre un double objectif, tant pour surmonter d'éventuelles divergences que pour promouvoir « une amitié harmonieuse à travers une collaboration dans tous les domaines, visant à une intégration plus étroite des deux nations » [7]. Ainsi, ce modèle de solution complète et définitive d'un conflit par des moyens pacifiques mérite d'être redéfini – comme je l'ai dit tout à l'heure – dans la situation mondiale actuelle, où de nombreux conflits persistent et s'aggravent, sans la volonté réelle de les résoudre en excluant totalement le recours à la force ou à la menace de son utilisation. Et cela nous le vivons de manière assez tragique.

Le second mot : amitié. « Tandis que soufflent les vents glacés de la guerre, s'ajoutant aux phénomènes récurrents d'injustice, de violence et d'inégalité, ainsi qu'à la grave urgence climatique et à une mutation anthropologique sans précédent, il est impératif de s'arrêter et de se demander : y a-t-il quelque chose pour quoi cela vaut la peine de vivre et d'espérer ? » [8]. En effet, les résistances, les luttes et les chutes peuvent être lues comme un appel à réfléchir, afin que le cœur s'ouvre à la rencontre avec Dieu et que chacun prenne conscience de lui-même, des autres et de la réalité. N'oublions pas notre condition de « mendiants », nous sommes de véritables mendiants. Nous sommes appelés à devenir « mendiants de l'essentiel », de ce qui donne sens à notre vie. « En faisant cela, nous découvrons que la valeur de l'existence humaine ne réside pas dans les choses, les succès obtenus, la course à la compétition, mais avant tout dans cette relation d'amour qui nous soutient, en enracinant notre chemin dans la confiance et l'espérance ». Sœurs, frères, « c'est l'amitié avec Dieu, qui se reflète ensuite dans toutes les autres relations humaines, qui fonde la joie qui ne cessera jamais » [9].

Il y a quelques semaines, à l'occasion de ce 40e anniversaire, les évêques de l'Argentine et du Chili ont signé une nouvelle déclaration rappelant que le Traité « a empêché la guerre entre deux peuples frères » [10]. Les évêques des deux pays remercient Dieu car, grâce à cet accord, le dialogue et la paix ont prévalu. En même temps, ils ont exprimé leur gratitude à Saint Jean-Paul II, qui a offert sa médiation entre les deux pays, médiation poursuivie par les cardinaux Antonio Samorè et Agostino Casaroli, deux grands hommes.

Je me fais le porte-parole des sentiments des évêques chiliens et argentins, rendant grâce à Dieu pour nous avoir protégés et sauvés de la guerre ! Et avec les cardinaux et les prélats des deux pays, nous sommes reconnaissants pour la paix et la coopération entre les deux nations, confiants que ce parcours pourra être encore approfondi pour le bien des deux peuples. J'espère que l'esprit de rencontre et de concorde entre les nations, en Amérique latine et dans le monde entier, désireux de paix, favorisera l'émergence d'initiatives et de politiques coordonnées pour résoudre les nombreuses crises sociales et environnementales qui touchent les populations de tous les continents, nuisant certainement aux plus pauvres.

Lors du 25e anniversaire du Traité, le 28 novembre 2009, un acte commémoratif eut lieu ici au Vatican, soutenu par la visite des présidentes de l'Argentine, Mme Cristina Fernández Kirchner, et du Chili, Mme Michelle Bachelet. En cette occasion, le Pape Benoît XVI souligna que le Chili et l'Argentine ne sont pas seulement deux nations voisines, mais bien plus que cela. « Ce sont – dit-il – deux peuples frères avec une vocation commune de fraternité, de respect et d'amitié, qui est en grande partie le fruit de la tradition catholique qui sous-tend leur histoire et leur riche patrimoine culturel et spirituel » [11].

Aujourd'hui, après quarante ans, nous renouvelons notre gratitude pour les efforts de toutes les personnes qui, dans les gouvernements et les délégations diplomatiques des deux pays, ont contribué positivement à poursuivre ce chemin de résolution pacifique, réalisant ainsi les désirs de paix des peuples argentin et chilien. Le Traité de Paix et d'Amitié, comme l'a dit encore le Pape Benoît, « est un exemple lumineux de la force de l'esprit humain et de la volonté de paix face à la barbarie et à l'absurdité de la violence et de la guerre comme moyen de résoudre les divergences » [12]. C'est un exemple plus que jamais actuel de la nécessité de « persévérer à chaque instant, avec une volonté ferme et jusqu'aux dernières conséquences, dans la recherche de la résolution des différends avec une véritable volonté de dialogue et d'accord, à travers des négociations patientes et des engagements nécessaires, en tenant toujours compte des exigences légitimes et des intérêts légitimes de tous » [13].

Je ne peux, à ce sujet, m'empêcher de faire référence aux nombreux conflits armés en cours, qui peinent encore à être éteints, malgré les déchirements qu'ils causent aux pays en guerre et à toute la famille humaine. Et ici, je veux souligner l'hypocrisie de parler de paix tout en jouant à la guerre. Dans certains pays où l'on parle beaucoup de paix, les investissements les plus rentables sont dans les usines d'armements. Cette hypocrisie nous mène toujours à un échec. L'échec de la fraternité, l'échec de la paix. Que Dieu veuille que la communauté internationale fasse prévaloir la force du droit par le dialogue, car le dialogue doit être l'âme de la communauté internationale [14]. Je mentionne simplement deux échecs de l'humanité d'aujourd'hui : l'Ukraine et la Palestine, où l'on souffre, où la violence de l'envahisseur prévaut sur le dialogue.

Excellences, Mesdames et Messieurs, je vous remercie sincèrement pour votre participation à cet acte commémoratif. Par l'intercession de Marie, Reine de la paix, notre Mère, j'invoque la bénédiction de Dieu sur les chères nations du Chili et de l'Argentine, et je l'étends à tous les peuples désireux de paix et de concorde, à chaque homme et chaque femme qui se fait artisan de fraternité et d'amitié sociale. Merci !

Que la bénédiction du Seigneur repose sur nos peuples !
------------------
[1] Carmelo Juan Giaquinta, El tratado de paz y amistad entre Argentina y Chile. Cómo se gestó y preservó la mediación de Juan Pablo II, Buenos Aires 2009.
[2] Ibid., 9-11.

[3] Saint Jean-Paul II, Médiation entre l'Argentine et le Chili dans le différend sur la zone australe, 23 avril 1982.
[4] Ibid.

[5] Ibid.

[6] Saint Jean-Paul II, Ratification du Traité de Paix et d'Amitié entre l'Argentine et le Chili. Médiation dans le différend sur la zone australe, 2 mai 1985.
[7] Ibid.

[8] Message à l'occasion du XLV Meeting pour l'amitié entre les peuples (Rimini, 20-25 août 2024), 19 juillet 2024.
[9] Ibid.

[10] À l'occasion du 40e anniversaire du Traité de Paix et d'Amitié entre l'Argentine et le Chili. Déclaration des Conférences Épiscopales des deux pays, Buenos Aires, 6 novembre 2024.

[11] Discours aux Délégations de l'Argentine et du Chili à l'occasion du 25e anniversaire du Traité de Paix et d'Amitié entre les deux pays, 28 novembre 2009.
[12] Ibid.

[13] Ibid.

[14] Cf. Discours aux membres du Corps Diplomatique accrédité près le Saint-Siège pour la présentation des vœux de nouvelle année, 8 janvier 2024.
------------------------------
Source : www.vatican.va
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MessageSujet: les cinq idées essentielles :   Pour les 40 ans de la médiation vaticane entre le Chili et l’Argentine Icon_minitimeLun 25 Nov 2024 - 18:32

Voici les cinq idées essentielles du message du Pape François à l'occasion du 40e anniversaire de la médiation vaticane entre le Chili et l'Argentine :

1.La paix comme fruit de la prière et de la médiation : Le Pape souligne que la paix obtenue entre le Chili et l'Argentine a été possible grâce à la médiation du Pape Jean-Paul II et à la confiance que les peuples et les autorités ont placée en lui. Il rappelle également l'importance de la prière des peuples, qui détestent la guerre, dans l'obtention de cette intervention pacificatrice.

2.L'engagement des Églises locales dans le processus de paix : Les épiscopats des deux pays ont joué un rôle crucial en soutenant et en défendant la médiation papale contre de nombreux dangers extérieurs, contribuant ainsi à la réussite du traité de paix.

3.L'importance du dialogue et de la diplomatie : Le Pape François met en avant l'engagement des deux pays dans des négociations longues et difficiles, qui ont abouti à une solution digne, raisonnable et équitable, évitant ainsi un conflit armé entre deux peuples frères.

4.Le rôle de l'Église dans la promotion de la paix : En commémorant cet anniversaire, le Pape lance un appel renouvelé à la paix et au dialogue, soulignant que l'engagement des deux pays constitue un modèle à imiter pour le monde entier.

5.La reconnaissance des efforts de tous les acteurs impliqués : Le Pape exprime sa gratitude envers les ambassades du Chili et de l'Argentine pour leur initiative commémorative, ainsi qu'aux délégations respectives, aux autorités présentes et aux représentants des médiateurs qui ont participé à cet événement historique.
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