Ce jeudi 19 septembre 2024, le Pape François a reçu une vingtaine de représentants du groupe «Pasqua Together 2025» («Pâques Ensemble 2025») issus de différentes communautés chrétiennes. Il leur a demandé de poursuivre leurs efforts dans la recherche d’une date commune à tous les chrétiens pour célébrer Pâques, en évitant «de nouvelles divisions entre frères», car a-t-il rappelé «la Pâque est celle du Christ».
À la délégation du groupe « Pasqua Together 2025 » :
Chers frères et sœurs,
Je vous accueille avec les paroles de saint Paul : « Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ » (Rm 1,7). Je salue le Cardinal Kurt Koch, Préfet du Dicastère pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, et je vous remercie pour vos paroles à mon égard.
Vous représentez ici différentes réalités et communautés : avant tout, les confessions chrétiennes auxquelles vous appartenez, ainsi que des associations et mouvements laïcs, et enfin les divers domaines dans lesquels vous œuvrez, tels que le domaine politique, la préparation du prochain Deuxième Millénaire de la Rédemption – en 2033 – et d'autres initiatives similaires.
Le groupe Pasqua Together mène des projets communs dans tous ces domaines. Je vous félicite et vous encourage à continuer, en particulier parce que cela exprime le désir de ne pas laisser passer l'importante occasion que nous offre l'année 2025. En effet, l'an prochain – qui sera pour l'Église catholique une Année jubilaire ordinaire –, la célébration de Pâques, en raison de la coïncidence des calendriers, sera commune pour tous les chrétiens. C'est un signe important, auquel s'ajoute la commémoration des 1700 ans du premier Concile œcuménique, celui de Nicée, qui, en plus de promulguer le Symbole de la foi, a également traité du thème de la date de Pâques, en raison des différentes traditions déjà existantes à l'époque.
À plusieurs reprises, il m'a été demandé de chercher une solution à cette question, afin que la célébration commune du jour de la Résurrection ne soit plus une exception, mais devienne la norme. J'encourage donc ceux qui travaillent dans cette voie à persévérer et à faire tous les efforts possibles pour rechercher une communion, tout en évitant ce qui pourrait causer de nouvelles divisions entre frères.
Cependant, ce qui m'importe le plus, c'est de confier à chacun une pensée qui nous ramène au cœur du sujet : la Pâques n'a pas lieu grâce à notre initiative ou en raison d’un calendrier particulier. L'événement pascal s'est produit parce que Dieu « a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jn 3,16). N'oublions pas la primauté de Dieu, sa prévenance, et le fait qu'il a fait le premier pas. Ne nous enfermons pas dans nos schémas, nos projets, nos calendriers, dans "notre" Pâques. Pâques appartient au Christ ! Et il est bon pour nous de demander la grâce d'être toujours davantage ses disciples, en le laissant nous indiquer le chemin à suivre et en acceptant humblement l'invitation qu'il a un jour faite à Pierre de le suivre, et de ne pas penser comme les hommes, mais comme Dieu (cf. Mc 8,33).
Cherchons donc à réfléchir, partager et projeter ensemble, en gardant le Christ devant nous, reconnaissants de l'appel qu'il nous a adressé et désireux de devenir, dans l'unité, ses témoins, pour que le monde croie (cf. Jn 17,21). Nous avons besoin de marcher ensemble, et pour ce faire, il nous sera utile de repartir, comme les Apôtres, de Jérusalem, le lieu d'où l'annonce de la Résurrection s'est diffusée dans le monde. Et là, prions de nouveau le Prince de la Paix pour qu'il nous accorde aujourd'hui sa paix.
Chers frères et sœurs, que le Seigneur vous bénisse et vous récompense pour ce que vous faites. Je vous remercie pour cette rencontre et je prie pour vous. Et vous aussi, s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi.