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| Sujet: Message vidéo du Saint-Père à l'occasion de l'ouverture du 53e Congrès eucharistique international (IEC2024) [Quito (Équateur), 8-15 septembre 2024] Jeu 19 Sep 2024 - 16:34 | |
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Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de pouvoir participer, même à distance, à ce Congrès Eucharistique International qui se tient dans la ville de San Francisco de Quito, avec le beau slogan : « Fraternité pour guérir le monde ».
Les leçons que nous pouvons tirer de la Très Sainte Eucharistie nous surprennent toujours. Nous pourrions dire avec le psalmiste : « Je les croyais finies, mais c’est toi qui restes, Seigneur », toi qui es silencieusement présent dans le Tabernacle (cf. Psaume 139,18). Parmi ces enseignements, vous avez voulu choisir celui de la fraternité, comme condition essentielle pour un monde nouveau, un monde plus juste, un monde plus humain.
Dès les premiers Pères de l’Église, on nous disait que le signe du pain allume dans le Peuple de Dieu le désir de fraternité, car, tout comme on ne peut pas pétrir le pain avec un seul grain, nous devons aussi marcher ensemble, parce que « bien que nombreux, nous sommes un seul corps, un seul pain » (cf. Saint Augustin, Sermon 227). C’est ainsi que nous grandissons en tant que frères, c’est ainsi que nous grandissons en tant qu’Église, unis par l’eau du baptême et purifiés par le feu du Saint-Esprit (cf. Ibidem). Une fraternité profonde, qui naît de l’union avec Dieu, qui naît du fait de se laisser moudre, comme le blé, pour pouvoir devenir du pain, corps du Christ, participant ainsi pleinement à l’Eucharistie et à l’assemblée des saints (cf. Saint Ignace d’Antioche, Lettre aux Romains, 4,1).
Cette fraternité doit également être proactive. Un exemple qui me vient à l’esprit en ce moment est la pensée d’une religieuse allemande morte dans le camp de concentration d’Auschwitz, Angela Autsch. Avant même d’être arrêtée, alors que le mal qui menaçait le monde était déjà évident, elle invitait ses petits-neveux, qui s’approchaient pour la première fois de la Sainte Communion, elle invitait ses parents qui s’étaient quelque peu éloignés, et elle invitait aussi ceux qui étaient restés dévots, à se rebeller contre ce mal par des gestes simples et, dans certains contextes, dangereux, à s’approcher le plus possible du Sacrement de l’autel, à se rebeller en communiant.
Pour elle, exhorter à la communion fréquente, surtout dans le cadre de la prière pour le Pape et l’Église, qui étaient alors persécutés, c’était trouver dans l’Eucharistie un lien qui renforce la vigueur de l’Église elle-même, un lien qui renforce cette vigueur entre ses membres et avec Dieu. Et pour elle, c’était « organiser » la trame d’une résistance que l’ennemi ne peut pas détruire, car elle ne repose pas sur un plan humain. Ce sont ces gestes simples qui nous rendent plus conscients du fait que, si un membre souffre, tout le corps souffre avec lui, et ce sont eux qui nous aident à devenir des Cyrénéens du Christ, qui a pris sur lui le poids de la douleur du monde pour guérir le monde.
Sœurs, frères, apprenons cette leçon, retrouvons cette fraternité radicale avec Dieu et entre les hommes. Nous sommes un, dans l’unique Seigneur de notre vie ; nous sommes un d’une manière que nous ne pouvons pas comprendre pleinement, mais ce que nous comprenons, c’est que ce n’est que dans cette unité que nous pouvons servir le monde et le guérir.
Que Jésus vous bénisse et que la Vierge Sainte d’El Quinche vous couvre de son manteau. Merci. ----------------------------------------- Source : www.vatican.va | |
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