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 Guido de Montpellier : Nouveau Bienheureux du Saint-Esprit en Sassia

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Guido de Montpellier : Nouveau Bienheureux du Saint-Esprit en Sassia Empty
MessageSujet: Guido de Montpellier : Nouveau Bienheureux du Saint-Esprit en Sassia   Guido de Montpellier : Nouveau Bienheureux du Saint-Esprit en Sassia Icon_minitimeSam 18 Mai 2024 - 22:07

Guido de Montpellier : Nouveau Bienheureux du Saint-Esprit en Sassia Cq5dam.thumbnail.cropped.750.422


Ce samedi 18 mai 2024, le pape François, par la lettre apostolique "Fide Incensus," a inscrit Guido de Montpellier au catalogue des Bienheureux, ordonnant que sa mémoire soit célébrée le 7 février par les ordres et congrégations du Saint-Esprit en Sassia. Guido de Montpellier, reconnu pour sa vie de service aux pauvres et son profond charisme, a fondé de nombreux hôpitaux et œuvres de miséricorde, inspirant des générations de religieux et laïcs.

Lettre apostolique en forme de « Motu Proprio » du Souverain Pontife François
“ Fide incensus ” :

PAR LAQUELLE EST CONCÉDÉ À TOUS LES ORDRES, AUX CONGRÉGATIONS ET AUX COMMUNAUTÉS QUI S'INSPIRENT DU CHARISME DU SAINT-ESPRIT EN SASSIA, LE CULTE LITURGIQUE DE FRÈRE GUIDO DE MONTPELLIER, AVEC LE TITRE DE BIENHEUREUX

«Enflammé de foi, ardent de charité, tellement pieux et aimant les pauvres qu'il les honore comme des maîtres, les vénère comme des patrons, les aime comme des frères, les soigne comme des fils, et enfin les vénère comme l'image du Christ» (P. Saunier, Dissertation sur le Saint Chef de l'Ordre du Saint-Esprit: dans laquelle il traite de l'origine et du développement de tout l'Ordre, spécialement de l'expansion de la Maison romaine, de ses prérogatives et de sa structure, Lyon 1649, p. 32). Par ces mots, Pierre Saunier décrit la foi profonde de Guido de Montpellier, qui l'inspira à consacrer sa vie au service des plus démunis.

Guido naquit dans la seconde moitié du XIIe siècle, dans la ville française de Montpellier, dans une famille aisée. Avant l'année 1190, il commença à servir les pauvres et les nécessiteux, en fondant pour eux une maison-hôpital dans la périphérie de Montpellier. Dès le début, Guido confia cette œuvre de miséricorde au Saint-Esprit.

En peu de temps, Guido trouva de nombreux disciples qui, inspirés par son exemple, voulaient servir les pauvres et les nécessiteux. C'est ainsi qu'une communauté naquit, dont les membres étaient des hommes et des femmes, des laïcs et des ecclésiastiques.

Lothaire de Segni, futur pape Innocent III, durant ses études en France, connut les œuvres de miséricorde accomplies par Guido et, après son élection au Trône de Pierre, leur apporta son soutien.

Dans la bulle Hiis precipue du 22 avril 1198, demandant à tous les évêques de soutenir les initiatives de Guido de Montpellier, le pape Innocent III écrivit : «Donc, comme nous l'avons appris du récit véridique de nombreux témoignages, l'hôpital du Saint-Esprit, que le souci du cher fils frère Guido a construit à Montpellier, parmi les autres hôpitaux nouvellement érigés, brille par sa religiosité et pratique une hospitalité de plus grande charité, comme ceux qui, ayant fait l'expérience de leurs aumônes, ont pu l'apprendre de manière plus complète. Là, en effet, les affamés sont nourris, les pauvres sont vêtus, les malades reçoivent les choses nécessaires et aux plus nécessiteux est offerte une plus grande consolation, de sorte que le maître et les frères de cette maison doivent être dits non pas tant des accueillants de nécessiteux, mais plutôt des serviteurs, et ceux qui distribuent charitablement aux pauvres les choses nécessaires, parmi les pauvres sont vraiment ceux qui sont nécessiteux» (Hiis precipue: éd. critique ex registris Vaticanis: O. Hageneder – A. Haidacher (cura), Die Register Innocenz’ III, p. 139).

Le 23 avril 1198, l'hôpital de Montpellier passa sous la juridiction directe du Saint-Siège et le Souverain Pontife confirma la règle monastique préparée par Guido pour sa communauté : «Tout en approuvant ceux qui choisissent la vie religieuse et les autres choses qui y sont liées, nous prenons sous la protection du bienheureux Pierre et notre protection et garantissons par le privilège du présent document ledit hôpital du Saint-Esprit construit à Montpellier, dans lequel vous vous êtes consacrés au service divin, [...] établissant que toutes les maisons que vous possédez légitimement maintenant et que vous pourrez raisonnablement acquérir à l'avenir, doivent dépendre du dit hôpital du Saint-Esprit de Montpellier, et de même leurs procureurs doivent être soumis à toi, frère Guido, et à tes successeurs, obéissant humblement et recevant humblement et gardant ta correction et celle de tes successeurs» (Religiosam vitam eligentibus, O. Hageneder – A. Haidacher (cura), Die Register Innocenz’ III, p. 142-143).

En 1198, outre l'hôpital de Montpellier, la communauté comptait déjà dix autres lieux similaires dans le sud de la France et deux à Rome. Avec la bulle Cupientes pro plurimis, émise à Anagni le 10 décembre 1201, l'église de Sancta Maria in Saxia à Rome (aujourd'hui église du Saint-Esprit en Sassia) avec la domus hospitalis, fondée par le même Innocent III entre 1198 et 1201, fut confiée aux soins de Guido de Montpellier et de ses compagnons.

Guido, désireux de réaliser le plus fidèlement possible l'idéal de miséricorde proclamé par Jésus, a défini un objectif très large pour son œuvre, visant à embrasser l'homme dans sa totalité, dans l'âme et dans le corps, et s'étendant des plus petits aux plus âgés. «Le souffrant est le Seigneur, les médecins et les infirmiers sont ses serviteurs» - recommandait Guido dans le Liber Regulae ospitalis Sancti Spiritus. L'idéal d'aider tous se concrétisa particulièrement dans les soins des nouveau-nés abandonnés et des enfants indésirés. En plus de l'assistance matérielle et spirituelle pour les mères laissées seules et pour les prostituées, une des premières tours des trouvés fut construite à l'Hôpital du Saint-Esprit en Sassia, où les nouveau-nés pouvaient être laissés anonymement sous la garde de la communauté de Guido. Les enfants abandonnés recevaient ainsi une opportunité de développement intégral dans la domus hospitalis. Guido ne se contenta pas seulement d'aider ceux qui venaient à lui, mais encouragea les consœurs et les confrères à sortir dans les rues à la recherche des nécessiteux. À ce service inconditionnel envers les pauvres, le fondateur de Montpellier unissait la contemplation religieuse de l'amour de Dieu. De cette rencontre constante avec Dieu, il tirait les forces pour servir les malheureux, devenant pour eux une source de réconfort, de joie et de paix.

Le 19 juin 1204, avec la bulle Inter opera pietatis, le pape Innocent III reconfirma le nouvel ordre et sa juridiction sur l'hôpital romain près de l'église Sancta Maria in Saxia, en faisant la maison générale pour tout l'ordre.

Guido mourut à Rome, au début de l'année 1208. Innocent III, dans la bulle Defuncto Romae, réaffirma l'importance des œuvres de miséricorde qu'il avait initiées et la nécessité qu'elles soient poursuivies par ses successeurs.

La mémoire de l'humble et modeste serviteur des pauvres de Montpellier fut silencieusement conservée pour les quatre siècles suivants dans les monastères et les hôpitaux, qui vivaient selon la règle rédigée par Guido. Les générations suivantes de sœurs et de frères, inspirées par la foi et la vie de leur fondateur, l'ont rappelé dans la prière quotidienne et dans le fidèle accomplissement du charisme de leur ordre.

Pierre Saunier, dans l'image de Guido incluse dans son œuvre mentionnée ci-dessus, mit l'inscription suivante relative à sa mort, qui en dit long sur la manière dont il était rappelé : «Guido/des Comtes de Montpellier/Fondateur de l'Ordre du Saint-Esprit/A atteint le port Guido à qui le souffle de l'Esprit/la Règle, la boussole, le gouvernail fut la Sainte Croix» (p. 10). En revanche, Odorico Raynaldi dans les Annales Ecclesiastici publiés en 1667 écrivit ainsi de Guido : «... il était le fondateur de l'ordre religieux des Hospitaliers, fut cher au pape Innocent pour son éminente sainteté, et mérita le nom de Bienheureux, originaire de Montpellier» (p. 25).

Aujourd'hui encore, l'œuvre de Guido porte de nombreux et bons fruits, grâce aux communautés religieuses qui aident inlassablement les pauvres, poursuivant les œuvres de miséricorde initiées par leur fondateur à Montpellier. Ce genre de vie, consacrée au service des nécessiteux, inspirée par la foi dans les paroles et les œuvres de Jésus-Christ, est celle dont nous parle le Concile Vatican II : «Comme le Christ parcourait toutes les villes et les villages, guérissant toute maladie et infirmité comme signe de l'avènement du royaume de Dieu, ainsi l'Église, par ses enfants, s'unit à tous les hommes de toute condition, mais surtout aux pauvres et aux souffrants, se dévouant volontiers pour eux» (Ad Gentes, 12). Et il poursuit : «Du même zèle doivent être animés les religieux et les religieuses, ainsi que les laïcs envers leurs concitoyens, surtout ceux les plus pauvres» (ibid., 20).

L'exemple de Guido de Montpellier, homme absolument unique dans sa vie spirituelle humble, dans l'obéissance et le service aux pauvres, nous a toujours attirés et inspirés. Nous croyons donc qu'il est temps de le présenter de manière spéciale à l'Église de Dieu, à laquelle il continue de parler à travers sa foi et ses œuvres de miséricorde.

Considérant les jugements louables exprimés par certains de nos prédécesseurs sur la sainteté de vie de Guido de Montpellier, et après les nombreuses demandes constamment adressées par des cardinaux, évêques, religieux, et surtout par des ordres, congrégations et instituts inspirés par la Règle et la vie de Guido, ainsi que par des laïcs, qui se sont tournés vers le Saint-Siège pour conférer les honneurs liturgiques à Guido de Montpellier, Nous, avec une certitude consciente, considérant les excellents mérites de Guido de Montpellier, présents jusqu'à présent dans l'Église, de notre volonté propre, pour le bien des âmes, avons décidé d'accorder un signe spécial de grâce.

Par conséquent, avec notre autorité apostolique, nous inscrivons dans le catalogue des Bienheureux Guido de Montpellier dont la mémoire, avec la Liturgie des Heures et la Célébration eucharistique à célébrer le 7 février, nous ordonnons qu'elle soit en ce jour obligatoire pour les ordres, congrégations et instituts du Saint-Esprit en Sassia ainsi que pour les instituts qui s'inspirent du charisme de Guido.

Donné à Rome, au Latran, le 18 mai 2024, veille de la solennité de la Pentecôte, XIIe année de notre pontificat.

FRANÇOIS
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Source : www.vatican.va
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http://www.papefrancois.fr
 
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