Aux séminaristes: «Suppliez Dieu de vous envoyer»

Je suis heureux de pouvoir vous recevoir aujourd'hui ici, dans la maison de Pierre, et je remercie particulièrement Dieu de voir en vous deux choses. La première, un mosaïque de races, cultures, âges qui se sont rencontrés pour répondre ensemble à l'appel de Jésus au sacerdoce ministériel. La deuxième, le fait que vous vous formez dans un endroit du monde que pour beaucoup aurait été impensable ; une terre riche d'histoire et de tradition, de gens robustes "par le climat et les coutumes", mais que maintenant vous définissez comme "l'Espagne vidée". Et cela me rappelle toujours quelque chose de très beau du Mío Cid quand il parle de Burgos : "Mío Cid Ruy Díaz est entré à Burgos, avec lui soixante étendards, hommes et femmes sortaient le voir ; bourgeois et bourgeoises sont aux balcons". Cela me revient toujours quand je parle de Burgos. Et j'étais là, j'ai visité en 1970 l'Archevêque de l'époque, qui était un parent d'un oncle par alliance. Je me souviens donc bien de Burgos.

En réfléchissant à la raison pour laquelle Dieu nous a amenés là où nous sommes, il est bon de nous rappeler le passage de saint Luc dans lequel Jésus envoie ses disciples "là où il pensait aller" (Lc 10,1). C'est un bon critère de discernement et d'examen, car nous pouvons le traduire dans notre réalité, avec quelques mots simples : "Jésus me veut sur cette terre vidée pour la remplir de Dieu", c'est-à-dire pour qu'il soit présent parmi mes frères, pour que je construise une communauté, une Église, un Peuple.

Avant tout, ce but se réalise en étant un groupe hétérogène qui sait accueillir et s'enrichir mutuellement. Sans charité envers Dieu et les frères, sans marcher "deux par deux" — comme continue de le dire l'évangéliste — nous ne pouvons pas apporter Dieu.

Ensuite, manifester au Seigneur une disponibilité absolue, "le priant" de "nous envoyer", bien que nous paraissions peu face à une œuvre — la moisson — si grande. Et ceci est très important. Et ensuite l'attitude de lâcher-prise et de confiance, que le vide ne se fasse que dans notre cœur pour accueillir Dieu et le frère. Ce serait la troisième chose. En nous détachant des fausses sécurités humaines.

Avoir Dieu en nous nous remplit de paix, une paix que nous pouvons communiquer, que nous pouvons apporter à tous les peuples et villes, souhaiter pour chaque foyer. De cette manière, ils rempliront de leur lumière les champs qui semblent maintenant stériles, les fécondant d'espoir. Que Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge vous garde

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