Ce dimanche 19 novembre 2023, au terme de la prière de l’angelus récitée place Saint-Pierre, le Pape a partagé ses préoccupations devant les nombreux conflits en cours dans le monde, tout particulièrement en Birmanie, en Ukraine et en Terre Sainte. Le Souverain pontife rappelle que «le paix est possible» et qu’il ne faut pas se résigner à la guerre.
Avant l'Angélus :
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Évangile d’aujourd’hui nous présente la parabole des talents (cf. Mt 25,14-30). Un maître part en voyage et confie à ses serviteurs ses talents, c’est-à-dire ses biens, un « capital » : les talents étaient une unité monétaire. Il les distribue en fonction des capacités de chacun. À son retour, il leur demande des comptes sur ce qu’ils ont fait. Deux d’entre eux ont doublé ce qu’ils avaient reçu et le maître les félicite, tandis que le troisième, par peur, a enterré son talent et ne peut que le restituer, ce pour quoi il reçoit de sévères reproches. En regardant cette parabole, nous pouvons apprendre deux façons différentes d'aborder Dieu.
La première façon est celle de celui qui enterre le talent reçu, qui ne sait pas voir les richesses que Dieu lui a données : il ne fait confiance, ni au maître ni à lui-même. En effet, il dit à son maître : « Je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné » (v. 24). Il éprouve de la peur à son égard. Il ne voit pas l’estime, ne voit pas la confiance que le maître place en lui, mais voit seulement l’agir d’un maître qui exige plus de ce qu’il donne, d’un juge. C’est son image de Dieu : il n’arrive pas à croire en sa bonté, il n’arrive pas à croire en la bonté du Seigneur à notre égard. C’est pourquoi il se bloque et ne se laisse pas impliquer dans la mission reçue.
Voyons alors la deuxième façon, chez les deux autres protagonistes, qui rendent la confiance de leur maître en lui faisant confiance à leur tour. Ceux-ci investissent tout ce qu’ils ont reçu, même s’ils ne savent pas au départ si tout ira bien : ils étudient, voient les possibilités et avec prudence cherchent le mieux ; ils acceptent le risque de s’engager. Ils font confiance, étudient et prennent des risques. Ainsi, ils ont le courage d’agir librement, de façon créative, en générant de nouvelles richesses (cf. vv. 20-23).
Frères et sœurs, c’est le carrefour qui s’offre à nous devant Dieu : la peur ou la confiance. Ou bien tu as peur devant Dieu ou bien tu as confiance dans le Seigneur. Et nous, comme les protagonistes de la parabole – nous tous – avons reçu des talents, tous, bien plus précieux que l’argent. Mais beaucoup dépend de la confiance que nous plaçons dans le Seigneur, qui libère notre cœur, nous rend actifs et créatifs dans le bien. N’oubliez pas cela : la confiance libère, toujours, la peur paralyse. Rappelez-vous : la peur paralyse, la confiance libère. Cela vaut aussi dans l’éducation des enfants. Et demandons-nous : est-ce que je crois que Dieu est Père et qu’il me confie des dons parce qu’il a confiance en moi ? Et moi, ai-je confiance en Lui au point de m’engager sans me décourager, même lorsque les résultats ne sont pas certains ni acquis ? Sais-je dire chaque jour dans la prière : « Seigneur, j’ai confiance en toi, donne-moi la force d’aller de l’avant ; j’ai confiance en toi, dans les choses que tu m’as données ; fais-moi savoir comment les mener à bien ». Enfin, en tant qu’Église : cultivons dans nos milieux un climat de confiance, d’estime réciproque, qui nous aide à avancer ensemble, qui débloque les personnes et stimule en tous la créativité de l’amour ? Pensons-y.
Et que la Vierge Marie nous aide à vaincre la peur – n’ayez jamais peur de Dieu ! Crainte oui, peur non – et à faire confiance au Seigneur.
Après l'Angélus :
Chers frères et sœurs !
Hier, à Séville, ont été béatifiés Manuel Gonzales-Serna, prêtre diocésain, et dix-neuf compagnons prêtres et laïcs, tués en 1936 dans le climat de persécution religieuse de la guerre civile espagnole. Ces martyrs ont rendu témoignage au Christ jusqu’au bout. Que leur exemple réconforte les nombreux chrétiens qui, à notre époque, sont discriminés pour leur foi. Applaudissons les nouveaux bienheureux !
Je renouvelle ma proximité avec la chère population du Myanmar, qui malheureusement continue de souffrir à cause de violences et d’abus. Je prie pour qu’elle ne se décourage pas et fasse toujours confiance à l’aide du Seigneur.
Et, frères et sœurs, continuons à prier pour l'Ukraine martyrisée – je vois les drapeaux ici – et pour les populations de Palestine et d’Israël. La paix est possible. Il faut de la bonne volonté. La paix est possible. Ne nous résignons pas à la guerre ! Et n'oublions pas que la guerre est toujours, toujours, toujours une défaite. Seuls les fabricants d'armes y gagnent.
Aujourd’hui, nous célébrons la VIIe Journée Mondiale des Pauvres, qui a cette année pour thème « Ne détourne pas les yeux du pauvre » (Tb 4,7). Je remercie tous ceux qui, dans les diocèses et les paroisses, ont promu des initiatives de solidarité avec les personnes et les familles qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Et en ce jour, nous nous souvenons aussi de toutes les victimes de la route : prions pour elles, pour leurs familles et engageons-nous à prévenir les accidents.
Je tiens également à mentionner la Journée Mondiale de la Pêche, qui aura lieu après-demain.
Je salue affectueusement tous ceux d’entre vous, pèlerins d’Italie et d’autres parties du monde. Je salue les fidèles de Madrid, d'Ibiza et de Varsovie, ainsi que les membres du Conseil de l'Union Mondiale des Enseignants Catholiques. Je salue les groupes d’Aprilia, de San Ferdinando di Puglia et de Sant’Antimo ; l’Association FIDAS d’Orta Nova, et les participants aux « Journées du partage » du Mouvement Apostolique des Aveugles. Une salutation spéciale à la communauté équatorienne de Rome, qui célèbre la Vierge du Quinche. Et un salut aux jeunes de l’Immaculée.
À tous, je souhaite un bon dimanche. S'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !