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 Le Pape rappelle les clés pour un leadership féminin

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MessageSujet: Le Pape rappelle les clés pour un leadership féminin   Le Pape rappelle les clés pour un leadership féminin Icon_minitimeSam 11 Mar 2023 - 15:44

Le Pape rappelle les clés pour un leadership féminin 2023_108


François a reçu, ce samedi 11 mars l2023, les membres de la fondation Centesimus Annus Pro Pontefice et un réseau d’universités catholiques à l'occasion de la publication d'un ouvrage sur la contribution des femmes à un monde meilleur.

Aux participants à la Rencontre organisée par la Strategic Alliance of Catholic Research Universities (SACRU) et la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice :

Chers amis, bonjour et bienvenue !

Je remercie le professeur Tarantola et le recteur Anelli pour les paroles qu'ils m'ont adressées, et je vous salue tous, membres de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice et du réseau entre les universités catholiques SACRU.

Nous nous rencontrons à l'occasion de la présentation du volume Plus de leadership féminin pour un monde meilleur. Prendre soin comme moteur pour notre maison commune. Il s’agit d’un sujet qui me tient à coeur: l’importance de prendre soin. C'était l'un des premiers messages que j'ai voulu donner à l'Eglise dès le début du Pontificat, en rappelant le modèle de Saint Joseph, tendre gardien du Sauveur [1]. Un gardien attentionné qui prend soin de lui.

Avant d’aborder brièvement certains aspects particuliers de l’ouvrage, je voudrais en souligner un plus général. Comme on l'a rappelé, en effet, elle est le fruit d'une remarquable variété de contributions, recueillies et élaborées à travers la collaboration, jusqu'à présent inédite, entre certaines universités catholiques dispersées dans le monde et une Fondation vaticane entièrement laïque. Il s'agit d'un mode nouveau et significatif, dans lequel la richesse du contenu provient de l'apport d'expériences, de compétences, de modes de sentir et d'approches différentes et complémentaires. C'est un exemple de multidisciplinarité, de multiculturalité et de partage de sensibilités différentes : des valeurs importantes non seulement pour un livre, mais aussi pour un monde meilleur.

Dans cette perspective, je voudrais souligner trois aspects de la prise en charge par les femmes en tant que contribution à une plus grande inclusivité, à un plus grand respect de l’autre et à la gestion de nouveaux défis.

Tout d'abord, pour une plus grande inclusion. Le volume parle du problème des discriminations qui touchent souvent les femmes, comme d'autres groupes vulnérables de la société. J'ai rappelé à maintes reprises avec force que la diversité ne doit jamais déboucher sur l'inégalité, mais plutôt sur un accueil mutuel et reconnaissant. La vraie sagesse, avec ses mille facettes, on apprend et on vit en marchant ensemble, et c'est seulement ainsi qu'elle devient génératrice de paix. Votre recherche est donc une invitation, grâce aux femmes et en faveur des femmes, à ne pas discriminer mais à intégrer tout le monde, en particulier les plus fragiles sur les plans économique, culturel, racial et sexiste. Personne ne doit être exclu. C'est un principe sacré. En effet, le projet de Dieu Créateur est un projet "essentiellement inclusif" - toujours -, qui met au centre même "les habitants des périphéries existentielles" [2] ; c'est un projet qui, comme une mère, regarde les enfants comme les doigts différents de sa main : inclusive, toujours.

Deuxième apport: pour un plus grand respect de l’autre. Toute personne doit être respectée dans sa dignité et dans ses droits fondamentaux: éducation, travail, liberté d'expression, etc. C'est particulièrement vrai pour les femmes, qui sont plus susceptibles de subir des violences et des abus. Une fois j'ai entendu un expert en histoire raconter comment les bijoux que portent les femmes sont nés - les femmes aiment porter des bijoux, mais maintenant les hommes aussi -. Il y avait une civilisation où il y avait l'habitude que le mari, quand il arrivait à la maison, ayant tant de femmes, si l'une ne lui plaisait pas, lui disait : "Va, dehors !" ; et celle-ci devait partir avec ce qu'elle portait, elle ne pouvait pas entrer et prendre ses affaires, non, "tu pars maintenant". C'est pour cela - selon cette histoire - que les femmes ont commencé à avoir de l'or sur elles, et là serait le début des bijoux. C'est une légende, peut-être, mais intéressante. Depuis longtemps, la femme est le premier déchet. C'est terrible. Toute personne doit être respectée dans ses droits.

Nous ne pouvons pas rester silencieux face à ce fléau de notre temps. La femme est utilisée. Oui, ici, dans une ville ! Ils vous paient moins : vous êtes une femme. Ensuite, allez au travail avec votre ventre, parce que s'ils vous voient enceinte, ils ne vous donnent pas le travail ; en fait, s'ils vous voient au travail et que ça commence, ils vous renvoient chez vous. C'est l'une des méthodes que l'on utilise aujourd'hui dans les grandes villes : écarter les femmes, par exemple par la maternité. Il est important de voir cette réalité, c'est un fléau. Ne laissons pas sans voix les femmes victimes d'abus, d'exploitation, de marginalisation et de pressions injustifiées, comme celles que j'ai mentionnées dans le cadre du travail. Faisons part de leur douleur et dénonçons avec force les injustices auxquelles elles sont soumises, souvent dans des contextes qui les privent de toute possibilité de défense et de rançon. Mais nous leur donnons aussi de la place pour leurs actions, naturellement et puissamment sensibles et orientées vers la protection de la vie dans chaque état, dans chaque âge et dans chaque condition.

Dernier point: relever de nouveaux défis. La créativité. La spécificité irremplaçable de la contribution féminine au bien commun est indéniable. Nous le voyons déjà dans l'Écriture Sainte, où ce sont souvent les femmes qui déterminent des tournants importants à des moments décisifs de l'histoire du salut. Pensons à Sara, à Rebecca, à Judith, à Suzanne, à Rut, pour culminer avec Marie et les femmes qui ont suivi Jésus jusqu'au-dessous de la croix, où - notons-le - des hommes il n'y avait plus que Jean, les autres sont partis tous. Les femmes courageuses étaient là : les femmes. Dans l'histoire de l'Eglise, nous pensons à des figures comme Catherine de Sienne, Joséphine Bakhita, Edith Stein, Thérèse de Calcutta et même les femmes "de la porte d'à côté", que nous savons avec tant d'héroïcité poursuivre des mariages difficiles, des enfants avec des problèmes... L'héroïcité des femmes. Au-delà des stéréotypes d'un certain style hagiographique, ce sont des gens impressionnants par leur détermination, leur courage, leur fidélité, leur capacité à souffrir et à transmettre joie, honnêteté, humilité, ténacité.

Quand je prenais le bus à Buenos Aires pour aller dans un secteur nord-ouest, où il y avait beaucoup de paroisses, ce bus passait toujours près de la prison et il y avait la queue des gens qui ce jour-là allaient visiter les prisonniers : 90% étaient des femmes, les mères, les mères qui n'abandonnent jamais leur enfant ! Les mamans. Et c'est la force d'une femme : la force silencieuse, mais de tous les jours. Notre histoire est littéralement parsemée de femmes comme ça, que ce soit les femmes célèbres ou les femmes inconnues - mais pas à Dieu ! - qui font avancer le chemin des familles, des sociétés et de l'Eglise ; parfois avec des maris problématiques, vicieux... les enfants avancent... Nous le voyons aussi ici, au Vatican, où les femmes qui "travaillent dur", même dans des rôles de grande responsabilité, sont désormais nombreuses, grâce à Dieu.Par exemple, depuis que la vice-gouvernante est une femme, les choses fonctionnent mieux, ici, beaucoup mieux. Et d'autres endroits, où sont des femmes, des secrétaires, le Conseil de l'économie, par exemple, sont six cardinaux et six laïcs, tous des hommes. Aujourd'hui, il a été renouvelé, il y a deux ans, et des laïcs un est un homme et cinq femmes, et il a commencé à fonctionner, parce qu'ils ont une capacité différente : de possibilités d'agir et aussi de patience. Il racontait une fois un dirigeant du monde du travail, un ouvrier qui était arrivé à la tête du syndicat, à ce moment, avec beaucoup d'autorité - il n'avait pas son père, seulement sa mère, très pauvres, elle faisait du travail domestique, ils habitaient dans une petite maison : le dortoir de la maman, et puis une petite salle à manger et il dormait dans cette salle, souvent il se soûlait la nuit, il avait 22-23 ans - il racontait que quand maman sortait le matin pour travailler, faire le ménage dans les maisons, elle s'arrêtait, elle le regardait : il était éveillé mais il faisait semblant de ne pas voir, d'endormi, ava et il partait. "Et cette constance de ma mère, de me regarder sans me réprimander et me tolérer, m'a un jour changé le coeur, et je suis arrivé là où je suis arrivé." Seule une femme sait faire cela ; son père l'aurait chassé. Nous devons voir comment les femmes agissent. C'est une chose formidable.

Nous sommes à une époque de changements historiques, qui exigent des réponses adéquates et convaincantes. Dans le contexte de l'apport de la femme dans ces processus, je voudrais mentionner l'un d'entre eux : le développement progressif et l'utilisation des intelligences artificielles et le problème délicat, qui y est lié, de l'émergence de nouvelles dynamiques de pouvoir imprévisibles. C'est un scénario pour nous en grande partie encore inconnu, où les prévisions ne peuvent être que conjecturales et approximatives. Eh bien, les femmes dans ce domaine ont beaucoup à dire. En effet, elles savent synthétiser de façon unique, dans leur façon d'agir, trois langages : celui de l'esprit, celui du coeur et celui des mains. Mais symphoniquement. La femme, quand elle est mûre, pense ce qu'elle entend et fait ; elle sent ce qu'elle fait et pense ; elle fait ce qu'elle entend et pense : c'est une harmonie. C'est le génie de la femme ; et elle enseigne à le faire aux hommes, mais c'est la femme qui arrive en premier à cette harmonie de l'expression, même de la pensée avec les trois langages. C'est une synthèse propre de l'être humain et que la femme incarne de manière merveilleuse - je ne dis pas exclusive, merveilleuse et même primairement - comment aucune machine ne pourrait réaliser, parce qu'elle ne sent pas battre en elle le coeur d'un enfant qui porte en elle, ne s'effondre pas, fatiguée et heureuse, à côté du lit de ses enfants, ne pleure pas de douleur et de joie en participant aux douleurs et aux joies des personnes qu'elle aime. Le mari travaille, dort et... continue. Et au lieu de ça, une femme le fait naturellement, elle le fait de manière unique, à cause de la capacité qu'elle a à prendre soin d'elle-même. C'est pourquoi, comme l'écrivaient les Pères du Concile Vatican II, nous pouvons dire qu'"à un moment où l'humanité connaît une [...] profonde transformation, les femmes [...] peuvent tant oeuvrer pour l'aider à ne pas tomber" [3].

Avec cette conviction, je voudrais alors conclure notre rencontre en faisant miennes les paroles de saint Jean-Paul II dans Mulieris dignitatem : "L'Eglise [...] rend grâce pour toutes les femmes et pour chacune : pour les mères, les soeurs, les épouses ; pour les femmes consacrées, [...] pour les femmes qui travaillent professionnellement, [...] pour toutes : [...] dans toute la beauté et la richesse de leur féminité" [4].

Merci, chers amis ! Félicitations pour cette importante recherche et bonne chance pour votre travail. Je vous bénis. Et je vous demande de prier pour moi. Merci.
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[1] Voir Homélie à la messe de début du ministère Petrino, 13 mars 2013.

[2] Voir Message pour la 108e Journée mondiale du migrant et du réfugié 2022, 9 mai 2022.

[3] Message du Concile aux Femmes, 8 décembre 1965.

[4] Saint Jean - Paul II, Mulieris dignitatem, n. 31.
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Source : www.vatican.va
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