Arrivé en hélicoptère dans le chef-lieu des Abruzzes pour la célébration du pardon et l’ouverture de la Porte Sainte, le Pape François a d’abord rencontré les familles des victimes du tremblement de terre du 6 avril 2009.
Message du Saint-Père :
Chers frères et sœurs, bonjour, bon dimanche !
Je suis heureux d'être parmi vous et je remercie le Cardinal Archevêque du salut qu'il m'a adressé au nom de tous. Avec vous ici présents, j'embrasse chaleureusement toute la ville et le diocèse de L'Aquila. Je remercie pour votre présence, aussi des autorités, des prisonniers, des enfants, de tout le monde : le peuple de Dieu.
En ce moment de rencontre avec vous, en particulier avec les proches des victimes du tremblement de terre, je veux exprimer ma proximité à leurs familles et à toute votre communauté, qui ont affronté les conséquences de cet événement tragique avec une grande dignité.
Tout d'abord, je vous remercie pour votre témoignage de foi : malgré la douleur et la perte, qui appartiennent à notre foi de pèlerins, vous avez fixé votre regard sur le Christ, crucifié et ressuscité, qui par son amour a racheté la douleur du non-sens et la mort . Et je pense à l'un d'entre vous, qui m'a écrit il y a quelque temps et m'a dit qu'il avait perdu ses deux seuls enfants adolescents. Et comme ça beaucoup, beaucoup. Jésus vous a remis dans les bras du Père, qui ne laisse pas tomber une larme en vain, pas même une seule, mais il les rassemble toutes dans son cœur miséricordieux.
Dans ce cœur sont écrits les noms de vos proches, qui sont passés du temps à l'éternité. La communion avec eux est plus vivante que jamais. La mort ne peut briser l'amour, je rappelle la liturgie des morts : « A tes fidèles, Seigneur, la vie n'est pas prise mais transformée » (Préface I). Mais la douleur est là, et les belles paroles aident, mais la douleur demeure. Et avec des mots la douleur ne s'en va pas. Seulement de la proximité, de l'amitié, de l'affection : marcher ensemble, nous aider comme des frères et aller de l'avant. Soit nous sommes un peuple de Dieu, soit des problèmes douloureux comme celui-ci ne sont pas résolus.
Je vous félicite pour le soin avec lequel vous avez créé la Chapelle du Souvenir. La mémoire est la force d'un peuple, et lorsque cette mémoire est illuminée par la foi, ce peuple ne reste pas prisonnier du passé, mais marche et marche dans le présent face à l'avenir, restant toujours attaché aux racines et chérissant les expériences passées, bon et mauvais. Et avec ce trésor et ces expériences ça continue ! Vous, les habitants de L'Aquila, avez montré un caractère résilient. Enracinée dans votre tradition chrétienne et citoyenne, elle a permis de résister à l'impact du tremblement de terre et d'entamer immédiatement le courageux et patient travail de reconstruction.
Il y avait tout à reconstruire : les maisons, les écoles, les églises. Mais, comme vous le savez bien, cela se fait en même temps que la reconstruction spirituelle, culturelle et sociale des communautés civiques et ecclésiales.
La renaissance personnelle et collective, après un drame, est un don de la Grâce et est aussi le résultat de l'engagement de chacun et de tous ensemble. J'insiste sur « ensemble » : pas en petits groupes, non, ensemble, tous ensemble. Il est essentiel d'activer et de renforcer la collaboration organique, en synergie, des institutions et des associations : une harmonie laborieuse, un engagement prévoyant, car nous travaillons pour les enfants, pour les petits-enfants, pour l'avenir.
Dans les travaux de reconstruction, les églises méritent une attention particulière. Ils sont le patrimoine de la communauté, non seulement au sens historique et culturel, mais aussi au sens identitaire. Ces pierres sont imprégnées de la foi et des valeurs du peuple ; et les temples sont aussi des lieux propulseurs de sa vie, de son espérance.
Et en parlant d'espoir, je veux saluer et remercier la délégation du monde carcéral des Abruzzes, présente ici. En vous aussi je salue un signe d'espérance, car même dans les prisons il y a beaucoup, trop de victimes. Vous êtes ici aujourd'hui un signe d'espérance dans la reconstruction humaine et sociale.
Je vous renouvelle à tous mes salutations, je vous bénis de tout cœur, ainsi que vos familles et tous les citoyens.