Le pape François invite les Commissions Justice et Paix à la collaboration « avec d’autres réalités ecclésiales et civiles – locales, régionales et internationales – engagées dans la promotion de la justice et de la paix ».
Message du pape François :
Chers frères et sœurs,
J’ai le plaisir de vous saluer et de vous souhaiter un bon travail. Je remercie le Cardinal Turkson et les collaborateurs du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral de vous avoir convoqués, bien qu’à distance, pour partager des expériences, des évaluations et des propositions, en cette phase de crise mondiale, à la lumière des Encycliques Laudato si’ et Fratelli tutti.
Nos pensées vont spontanément à saint Paul VI qui, peu après la conclusion du Concile Vatican II, a créé la Commission Pontificale Iustitia et Pax, et à saint Jean-Paul II qui l’a réformée en Conseil Pontifical Justice et Paix. Dans son Encyclique Populorum progressio (1967) – dont l’actualité est frappante – le Pape Montini, après une réflexion organique sur le développement intégral de l’humanité, conclut que celui-ci peut être considéré comme «le nouveau nom de la paix» (n. 76). Dans cette perspective, le Dicastère auquel j’ai confié la mission de servir le développement humain intégral a assumé « la sollicitude du Saint-Siège pour ce qui concerne la justice et la paix » (Statut, art. 1).
Je suis certain que ces deux saints Pontifes, par leur intercession, continuent à accompagner votre travail dans les nombreuses Commissions Justice et Paix des Conférences Épiscopales du monde entier. Ces Commissions remplissent un service indispensable dans le cadre de la pastorale sociale des Églises locales. En effet, elles ont la tâche de diffuser et de faire connaître la doctrine sociale de l’Église, en travaillant activement pour la protection de la dignité de la personne humaine et de ses droits, avec une option préférentielle pour les pauvres et les plus démunis. Ainsi, elles contribuent à la croissance de la justice sociale, économique et écologique, et à la construction de la paix.
Dans l’accomplissement de cette mission, vous pouvez vous inspirer largement des Encycliques Laudato si’ et Fratelli tutti, en vous efforçant de les conjuguer en fonction des différentes situations locales, dans les différents contextes continentaux, régionaux et nationaux. En effet, dans toutes les régions du monde, le développement intégral, et donc la justice et la paix, ne peuvent être construits qu’à travers ces deux voies: le soin de la maison commune et la fraternité et l’amitié sociale. Ces deux voies trouvent leur origine dans l’Évangile du Christ, mais ce sont des voies sur lesquelles nous pouvons marcher ensemble avec de nombreux hommes et femmes d’autres confessions chrétiennes, d’autres religions et même sans appartenance religieuse particulière.
Je vous encourage donc à poursuivre ce travail avec espérance, détermination et créativité. Je le fais en sachant pertinemment combien le contexte actuel est difficile, marqué par la crise sanitaire et sociale due à la pandémie de Covid-19 et par d’anciens et de nouveaux foyers de conflit, alors que l’on a tendance à régresser par rapport aux engagements pris après les immenses tragédies du siècle dernier.
La crise actuelle a révélé de nombreuses contradictions dans le système économique et politique, tandis que des défis non résolus persistent et nécessitent l’engagement conjoint de nombreux acteurs. Je vous exhorte, donc, à aborder ces questions également en collaboration avec d’autres réalités ecclésiales et civiles – locales, régionales et internationales – engagées dans la promotion de la justice et de la paix.
Chers frères et sœurs, je confie chacun de vous, vos collaborateurs et les membres de vos familles à la protection maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, Reine de la Paix, et de tout cœur je vous donne ma Bénédiction apostolique.
Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 15 novembre 2021, Mémoire de saint Albert le Grand.
FRANÇOIS