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 Meeting de Rimini : après la pandémie, repartir « de la personne »

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Meeting de Rimini : après la pandémie, repartir « de la personne »  Empty
MessageSujet: Meeting de Rimini : après la pandémie, repartir « de la personne »    Meeting de Rimini : après la pandémie, repartir « de la personne »  Icon_minitimeSam 28 Aoû 2021 - 9:09

Meeting de Rimini : après la pandémie, repartir « de la personne »  85cb7c86-240524038_4995331740482406_8854628955311334643_n


Le pape François a adressé un message à Mgr Francesco Lambiasi, par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, à l’occasion du 42ème Meeting organisé par le mouvement Communion et Libération. L’événement, intitulé « Le courage de dire “je“ », s’est tenu à Rimini du 20 au 25 août 2021.

Message du pape François :

Excellence,

Le Saint-Père se réjouit que le Meeting pour l’amitié entre les peuples ait lieu à nouveau « en présence » et il vous adresse, ainsi qu’aux organisateurs et à tous les participants, ses salutations, souhaitant qu’il se déroule avec succès.

Le titre choisi – « Le courage de dire “je“ » – tiré du Journal du philosophe danois Soren Kierkegaard, est plus que jamais important en ce moment où il s’agit de repartir du bon pied, pour ne pas gâcher l’occasion offerte par la crise de la pandémie. « Nouveau départ » est le mot d’ordre. Mais cela ne se réalise pas automatiquement, parce que la liberté est impliquée dans toutes les initiatives humaines. C’est ce que rappelait Benoît XVI : « La liberté présuppose que, dans les décisions fondamentales, tout homme […] est un nouveau commencement. […] La liberté doit toujours de nouveau être conquise pour le bien » (Enc. Spe salvi, 24). En ce sens, le courage de risquer est avant tout un acte de la liberté.

Pendant le premier confinement, le pape François a rappelé chacun à l’exercice de cette liberté : « La seule chose qui serait pire que cette crise, ce serait de la gâcher » (Homélie de la Pentecôte, 31 mai 2020).

Tout en imposant une distanciation physique, la pandémie a remis la personne au centre, le “je“ de chacun, réveillant dans de nombreux cas des questions fondamentales sur le sens de l’existence et sur l’utilité de vivre, qui étaient restées en sommeil ou, pire, qui avaient été censurées. Et elle a également suscité un sentiment de responsabilité personnelle. Beaucoup en ont témoigné en diverses situations. Face à la maladie et la souffrance, devant l’apparition d’un besoin, de nombreuses personnes ne se sont pas défilées et ont dit : « Je suis là ».

La société a un besoin vital de personnes qui soient des présences responsables. Sans personnes, il n’y a pas de société, mais un regroupement fortuit d’êtres qui ne savent pas pourquoi ils sont ensemble. Le seul ciment qui resterait serait l’égoïsme du calcul et de l’intérêt particulier qui rend indifférent à tout et à tous. D’ailleurs, les idolâtries du pouvoir et de l’argent préfèrent avoir affaire à des individus plutôt qu’à des personnes, c’est-à-dire à un “je“ concentré sur ses propres besoins et ses droits subjectifs plutôt qu’à un “je“ ouvert aux autres, disposé à former le “nous“ de la fraternité et de l’amitié sociale.

Le Saint-Père ne se lasse pas de mettre en garde ceux qui ont des responsabilités publiques contre la tentation d’utiliser la personne et de s’en débarrasser quand elle ne sert plus, au lieu de la servir. Après ce que nous avons vécu pendant cette période, peut-être est-il plus évident à tous que la personne est justement le point à partir duquel tout peut recommencer. Certes, il est nécessaire de repérer des ressources et des moyens pour relancer la société, mais il faut avant tout quelqu’un qui ait le courage de dire “je“ avec un sens de la responsabilité et non avec égoïsme, en communiquant par sa propre vie que l’on peut commencer sa journée avec une espérance fiable.

Mais le courage n’est pas toujours un don spontané et personne ne peut se le donner (comme le disait Don Abbondio, de Manzoni), surtout à une époque comme la nôtre, dans laquelle la peur – révélatrice d’une profonde insécurité existentielle – joue un rôle si déterminant qu’elle bloque beaucoup d’énergies et d’élans vers l’avenir, toujours plus ressenti comme incertain, surtout par les jeunes.

En ce sens, le Serviteur de Dieu Luigi Giussani percevait un double danger : « Le premier danger […] est le doute. Kierkegaard note ceci : “Aristote dit que la philosophie commence par l’émerveillement, et non comme à notre époque par le doute“. Le doute systématique est, pour ainsi dire, le symbole de notre temps. […] La seconde objection à la décision du “je“ est la mesquinerie. […] Doute et confort, voici nos deux ennemis, les ennemis du “je“ » (In cammino 1992-1998, Milan 2014, 48-49).

D’où peut alors venir le courage de dire “je“ ? Il vient grâce à ce phénomène qui s’appelle la rencontre : « C’est seulement dans le phénomène de la rencontre que l’on donne la possibilité au “je“ de décider, de se rendre capable d’accueillir, de reconnaître et d’accueillir. Le courage de dire “je“ naît devant la vérité et la vérité est une présence » (ibid., 49). Depuis le jour où il s’est fait chair et où il est venu habiter parmi nous, Dieu a donné à l’homme la possibilité de sortir de la peur et de trouver l’énergie du bien en suivant son Fils, mort et ressuscité. Les paroles de saint Thomas d’Aquin sont éclairantes lorsqu’il affirme que « la vie de chacun sera ce en quoi il prend son principal plaisir et à quoi il s’applique particulièrement » (Summa Theologiae, II-II, q. 179, a. 1 co.).

La relation filiale avec le Père éternel, qui se rend présente dans les personnes rejointes et transformées par le Christ, donne consistance au “je“, le libérant de la peur et l’ouvrant au monde avec une attitude positive. Elle génère une volonté de bien : « Toute expérience authentique de vérité et de beauté cherche pour elle-même son expansion, et toute personne qui vit une profonde libération acquiert une plus grande sensibilité face aux besoins des autres. Lorsqu’il est communiqué, le bien s’enracine et se développe » (François, Exhort. ap. Evangelii gaudium, 9).

C’est cette expérience qui donne le courage de l’espérance : « La rencontre avec le Christ — le fait de se laisser saisir et guider par son amour — élargit l’horizon de l’existence et lui donne une espérance solide qui ne déçoit pas. La foi n’est pas un refuge pour ceux qui sont sans courage, mais un épanouissement de la vie. Elle fait découvrir un grand appel, la vocation à l’amour, et assure que cet amour est fiable, qu’il vaut la peine de se livrer à lui, parce que son fondement se trouve dans la fidélité de Dieu, plus forte que notre fragilité. (François, Lumen fidei, 53).

Pensons à la figure de saint Pierre, les Actes des apôtres rapportent ses paroles, après qu’on lui a sévèrement interdit de continuer à parler au nom de Jésus : « Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. » (Ac 4, 19-20). D’où tire son courage « ce couard qui a renié le Seigneur ? Que s’est-il passé dans le cœur de cet homme ? Le don de l’Esprit-Saint » (François, Homélie à la messe dans la chapelle Sainte-Marthe, 18 avril 2020)

La raison profonde du courage du chrétien est le Christ. Le Seigneur ressuscité est notre sécurité, qui nous fait expérimenter une paix profonde y compris au milieu des tempêtes de la vie. Le Saint-Père espère que, au cours de la semaine du Meeting, les organisateurs et les participants en donneront un témoignage vivant, faisant leur la tâche indiquée dans le document programmatique de son pontificat : « Beaucoup […] cherchent Dieu secrètement, poussés par la nostalgie de son visage, même dans les pays d’ancienne tradition chrétienne. […] Les chrétiens ont le devoir de l’annoncer sans exclure personne, non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable. (Exhort. ap. Evangelii gaudium, 14).

La joie de l’Evangile donne l’audace pour parcourir de nouvelles voies : « Il faut avoir le courage de trouver les nouveaux signes, les nouveaux symboles, une nouvelle chair, […] qui soient particulièrement attractifs pour les autres » (ibid., 167). C’est la contribution à ce nouveau départ, que le Saint-Père attend du Meeting, en étant conscient que « la sécurité de la foi nous met en chemin et rend possible le témoignage et le dialogue avec tous » (Enc. Lumen fidei, 34), sans exclure personne, parce que l’horizon de la foi dans le Christ est le monde entier.

En vous confiant ce message, chère Excellence, le pape François vous demande de vous souvenir de lui dans votre prière. De tout cœur il vous bénit et il bénit les responsables, les bénévoles et les participants au Meeting 2021.

Je formule moi aussi les meilleurs vœux de réussite de cet événement et vous prie d’agréer, Excellence, l’expression de mes sentiments dévoués.
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https://fr.zenit.org/2021/08/25/meeting-de-rimini-apres-la-pandemie-repartir-de-la-personne/
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