« Des écoles qui ne se replient pas dans un élitisme égoïste, mais qui apprennent à vivre avec tous » : c’est ce que le pape François demande aux instituts éducatifs jésuites, dans un message vidéo diffusé le 10 juin 2021.
Message du pape François :
Chers frères et soeurs de la communauté éducative FLACSI,
Une réflexion pour fêter les vingt ans de la Fédération. Je dis pour fêter parce que chaque avancée est toujours motif de fête.
Jésus est le modèle qui nous enseigne à nous mettre en relation avec les autres et avec la Création. Il nous enseigne à sortir, à rencontrer les petits, les pauvres, les marginalisés. Il cherchait toujours ces personnes. Que nos écoles forment des coeurs convaincus de la mission pour laquelle ils ont été créés, avec la certitude que “la vie augmente quand elle est donnée” (Evangelii gaudium, n. 10). La vie que l’on garde finit par être un objet de musée avec une odeur de naphtaline, et cela n’aide pas.
Je souhaite que les écoles soient “des écoles accueillantes”, c’est-à-dire des lieux où l’on peut faire cicatriser ses blessures et celles des autres ; des écoles aux portes réellement ouvertes et pas seulement des écoles de discours, où les pauvres peuvent entrer et où l’on puisse aller à la rencontre des pauvres. Ils incarnent la sagesse évangélique, qui est l’optique privilégiée de laquelle nous pouvons tant apprendre. Des écoles qui ne se replient pas dans un élitisme égoïste, mais qui apprennent à vivre avec tous, où l’on vive la fraternité, en sachant que tout est lié (cf. Laudato si’, n. 138) et en rappelant que la fraternité n’exprime pas, en premier lieu, un devoir moral, mais plutôt l’identité objective du genre humain et de toute la création (cf. Istrumentum laboris, Pacte éducatif global). Cette fraternité… Nous sommes créés en famille, comme frères.
Je souhaite que vos écoles enseignent à discerner, à lire les signes des temps, à lire la vie comme un don dont il faut être reconnaissant et qu’il faut partager. Qu’elles aient une attitude critique sur les modèles de développement, de production et de consommation (cf. Laudato si’, n. 138) qui poussent vertigineusement vers l’iniquité honteuse qui fait souffrir la grande majorité de la population mondiale. Comme vous pouvez le voir, mon désir est que vos écoles aient conscience et qu’elles suscitent la prise de conscience.
Que ce soient des écoles de disciples et de missionnaires (Aparecida). Je désire vous encourager à continuer à travailler ensemble, vingt ans de plus, et encore vingt ans, et encore vingt ans, avec le Pacte éducatif global, et je vous remercie pour votre service de promotion de la foi et de la justice.
Continuez avec cette mission qui vous a été confiée. Que Dieu vous bénisse, que la Vierge vous protège et priez pour moi. Merci.