« Je viens en (…) pèlerin pénitent pour implorer du Seigneur le pardon et la réconciliation après des années de guerre et de terrorisme, pour demander à Dieu la consolation des coeurs et la guérison des blessures »: c’est ce que confie le pape François aux Irakiens, à la veille de son voyage apostolique dans le pays, prévu du 5 au 8 mars 2021.
Message du pape François aux Irakiens :
Chers frères et sœurs en Irak, as-salam alaykoum! [la paix soit avec vous !]
Dans quelques jours je serai finalement parmi vous ! Je désire tellement vous rencontrer, voir vos visages et visiter votre terre, extraordinaire berceau antique de civilisation. Je viens en pèlerin, en pèlerin pénitent pour implorer du Seigneur le pardon et la réconciliation après des années de guerre et de terrorisme, pour demander à Dieu la consolation des coeurs et la guérison des blessures.
Et j’arrive parmi vous en pèlerin de paix, pour redire : « Vous êtes tous frères » (Mt 23,8 ). Oui, je viens comme un pèlerin de paix en recherche de fraternité, animé du désir de prier ensemble et de marcher ensemble, également avec les frères d’autres traditions religieuses, sous le signe de notre père Abraham, qui réunit les musulmans, les juifs et les chrétiens en une unique famille.
Chers frères et sœurs chrétiens, qui avez témoigné de la foi en Jésus au milieu de très dures épreuves, j’attends avec impatience de vous voir. Je suis honoré de rencontrer une Église martyre : merci pour votre témoignage ! Que les nombreux, trop nombreux martyrs que vous avez connus nous aident à persévérer dans la force humble de l’amour.
Vous avez encore dans vos yeux les images de maisons détruites et d’églises profanées, et dans votre cœur les blessures des attaches familiales laissées et des habitations abandonnées. Je voudrais vous apporter la caresse affectueuse de toute l’Eglise, qui est proche de vous et du Moyen-Orient meurtri et qui vous encourage à avancer.
Ne permettons pas aux terribles souffrances que vous avez éprouvées et qui me font tant de peine de l’emporter. Ne baissons pas les bras devant la propagation du mal : les antiques sources de sagesse de vos terres nous orientent ailleurs, à faire comme Abraham, qui en laissant tout, ne perdit jamais l’espérance (cf. Rm 4,18); et en remettant sa confiance à Dieu, il donna naissance à une descendance nombreuse comme les étoiles du ciel. Chers frères et soeurs, regardons les étoiles. C’est là qu’est notre promesse.
Chers frères et sœurs, j’ai tellement pensé à vous ces années, à vous qui avez beaucoup souffert, mais qui n’êtes pas abattus. A vous, chrétiens, musulmans; à vous, peuples, comme le peuple yézidi, les yézidis, qui ont beaucoup, beaucoup souffert ; tous frères, tous.
Je viens à présent sur votre terre bénie et blessée comme un pèlerin d’espérance. Parmi vous, à Ninive, a résonné la prophétie de Jonas, qui empêcha la destruction et apporta une nouvelle espérance, l’espérance de Dieu.
Laissons-nous contaminer par cette espérance, qui encourage à reconstruire et à recommencer. Et en ces temps difficiles de pandémie, aidons-nous à renforcer la fraternité, pour édifier ensemble un avenir de paix. Ensemble, frères et soeurs de toute tradition religieuse. Chez vous, il y a des milliers d’années, Abraham a commencé son chemin. Aujourd’hui c’est à nous de le continuer, avec le même esprit, en parcourant ensemble les chemins de la paix ! Pour cela j’invoque sur vous tous la paix et la bénédiction du Très-Haut. Et je vous demande à tous de faire comme Abraham : marcher dans l’espérance et ne jamais cesser de regarder les étoiles.
Et je demande à tous de m’accompagner par la prière. Choukran! [Merci!]