Le pape et la Journée de l’alphabétisation

Le pape François souhaite « que les nations s’impliquent activement dans le soutien à l’enseignement et à l’apprentissage de l’alphabétisation », dans un message pour la Journée internationale de l’alphabétisation, célébrée ce 8 septembre 2020 à l’Unesco.

Il est de tradition, depuis 1967, que le pape adresse un message pour cette journée qui a cette année pour thème « L’enseignement et l’apprentissage de l’alphabétisation : le rôle des éducateurs et l’évolution des pédagogies ».


« Enseignement et apprentissage de l’Alphabétisation : le rôle des éducateurs et l’évolution des pédagogies »

A Madame Audrey Azouley,
Directrice générale de l’UNESCO

À l’occasion de la Journée Internationale de l’Alphabétisation 2020, Sa Sainteté le Pape François m’a chargé d’adresser, à travers vous, son salut cordial et ses encouragements à toutes les personnes qui, au sein de l’UNESCO, œuvrent en faveur de l’alphabétisation, tout particulièrement en cette journée destinée à approfondir le thème de l’enseignement et apprentissage de l’alphabétisation : le rôle des éducateurs et l’évolution des pédagogies.

L’enseignement et l’apprentissage de l’alphabétisation ont en effet pour préalable fondamental le renforcement du rôle des éducateurs et l’évolution des pédagogies. Ainsi, le Concile Vatican II, dans la Déclaration sur l’éducation Gravissimum Educationis, rappelait que « tous les hommes de n’importe quelle race, âge ou condition, possèdent en tant qu’ils jouissent de la dignité de personne, un droit inaliénable à une éducation […] ouverte aux échanges fraternels avec les autres peuples, pour favoriser l’unité véritable et la paix dans le monde ». Et le Concile poursuivait en demandant encore que les jeunes « soient formés à la vie sociale de telle sorte que, convenablement initiés aux techniques appropriées et indispensables, ils deviennent capables de s’insérer activement dans les groupes qui constituent la communauté humaine, de s’ouvrir au dialogue avec l’autre et d’apporter de bon cœur leur contribution à la réalisation du bien commun ». Ces propositions demeurent d’actualité en cette période difficile que nous traversons.

Pour en arriver à des résultats concrets de cette formation, le rôle des éducateurs est d’autant plus important. Grâce à une attention portée aux réalités vécues par les jeunes, ils seront en mesure de répondre aux nécessités de l’alphabétisation en mettant en place des pédagogies adaptées. Dans cet esprit, le Pape Jean-Paul II appelait à une éducation proposant un humanisme qui « promeut une vision de la société centrée sur la personne humaine et ses droits inaliénables, sur les valeurs de la justice et de la paix, sur un rapport correct entre individus, société et Etat, dans la logique de la solidarité et de la subsidiarité » (Discours aux participants à la rencontre mondiale des Universitaires, 9 septembre 2000, n. 6). Selon le Pape François, il est aussi important, dans ce travail d’alphabétisation, que l’on insiste sur la dimension, environnementale, car « cette perspective humaniste ne peut pas ne pas inclure l’éducation écologique, qui promeut une alliance entre l’humanité et l’environnement » (Message vidéo pour le congrès mondial de l’IOEC, 8 juin 2019).

Ainsi pour l’Eglise catholique, il s’avère nécessaire de placer au centre de l’action éducative la personne humaine dans son intégralité. A cet effet, le Pape François a rappelé le 8 juin 2019, lors du congrès mondial de l’Organisation internationale de l’Education catholique, qu’on « grandit et mûrit en comprenant les besoins des autres. Ainsi la communauté éducative, à travers un travail quotidien patient, génère une large inclusion qui dépasse les murs de l’école et s’étend avec sa force transformatrice à l’ensemble de la société en favorisant la rencontre, la paix et la réconciliation ».

Souhaitant que les nations s’impliquent activement dans le soutien à l’enseignement et à l’apprentissage de l’alphabétisation, ainsi qu’au rôle des éducateurs et à l’évolution des pédagogies, le saint-Père invoque sur vous-même, sur les membres de l’UNESCO, et sur les collaborateurs de l’Institution que vous présidez, les Bénédictions du Très-Haut.

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