Le Pape François continue de célébrer la messe à la Maison Sainte Marthe en direct: il le fera encore toute cette semaine face à l'urgence liée au coronavirus qui a conduit à la suspension, en Italie, des messes avec la participation des fidèles pour éviter tout risque de contagion.
Ce matin, le Saint Père a présidé la messe du troisième dimanche de carême. En introduisant la célébration, il a prié pour les malades et pour ceux qui, en ce moment difficile, garantissent, par leur travail, le fonctionnement des services essentiels de la société.
“En ce dimanche de carême, prions ensemble pour les malades, pour ceux qui souffrent. Et aujourd'hui, je voudrais avec vous tous adresser une prière spéciale pour les personnes qui, par leur travail, garantissent le fonctionnement de la société: les employés des pharmacies, des supermarchés, des transports, les policiers. Prions pour tous ceux qui travaillent afin qu'en ce moment la vie sociale, la vie de la ville, puisse continuer”
Dans son homélie, dont nous publions une traduction ci-dessous, François a commenté l'Évangile de ce dimanche qui rapporte le dialogue entre Jésus et la Samaritaine:
«L'Évangile porte à notre connaissance un dialogue, un dialogue historique, pas une parabole, une conversation qui a eu lieu entre Jésus et une femme, avec une pécheresse. C'est la première fois dans l'Évangile que Jésus déclare son identité. Et il la déclare à une pécheresse qui a eu le courage de lui dire la vérité.
Et puis, avec le même argument, elle est allée annoncer Jésus: “Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ?”. Elle ne l’a pas fait usant d’arguments théologiques - comme elle le voulait peut-être dans le dialogue avec Jésus: “Sur cette montagne, l'autre montagne” - elle est allée l’annoncer avec sa vérité. Et sa vérité est ce qui la sanctifie, la justifie, c'est ce que le Seigneur utilise, sa vérité. Pour annoncer l'Évangile on ne peut être disciple de Jésus sans sa propre vérité, sans ce que nous sommes.
On ne peut pas être disciple de Jésus uniquement avec les arguments: “Sur cette montagne, sur cette autre”. Cette femme a eu le courage de dialoguer avec Jésus parce que ces deux peuples ne dialoguaient pas entre eux. Elle a eu le courage de s'intéresser à la proposition de Jésus, à cette eau, car elle savait qu'il avait soif. Elle a eu le courage de confesser ses faiblesses, ses péchés. En effet, elle a eu le courage d'utiliser sa propre histoire comme garantie qu'il était un prophète. “Il m'a dit tout ce que j'ai fait”.
Le Seigneur veut toujours un dialogue transparent, sans dissimulation, sans double intention: “Je suis comme ça”. Et ainsi je parle au Seigneur, tel que je suis, avec ma vérité. Et ainsi, de ma vérité, par la puissance du Saint-Esprit, je trouve la vérité: le Seigneur est le Sauveur, celui qui est venu pour me sauver et pour nous sauver. Ce dialogue transparent entre Jésus et la femme se termine par cette confession de la réalité messianique de Jésus et par la conversion de ce peuple, (ce champ) que le Seigneur a vu blondir, qui est venu à lui parce que c'était le temps de la moisson.
Que le Seigneur nous donne la grâce de prier toujours avec la vérité, de nous tourner vers le Seigneur avec ma vérité, non avec la vérité des autres, non avec des vérités distillées en argumentations».