Dans son homélie prononcée lors de la messe de ce jeudi 29 Novembre 2018, à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François s’est appuyé sur les lectures du jour pour expliquer en quoi la vie du chrétien exige un renoncement à des valeurs païennes.
La liturgie de la Parole propose aujourd’hui un extrait du livre de l’Apocalypse, décrivant la destruction de Babylone. L’Évangile, tiré du chapitre 21 de saint Luc, rapporte quant à lui le discours eschatologique de Jésus-Christ , qui évoque la dévastation de Jérusalem.
La chute de Babylone, la ville corrompue
«D’un coup, sera précipitée Babylone, la grande ville, on ne la retrouvera jamais plus», prévient l’ange dont saint Jean rapporte les paroles dans le livre de l’Apocalypse. La destruction sera violente pour cette ville symbole «du luxe, de l’autosuffisance, du pouvoir de ce monde», comme l’a dit le Saint-Père dans son homélie. «Cette destruction commence de l’intérieur et termine quand le Seigneur dit : «Ça suffit». Un jour viendra où le Seigneur dira : «Ça suffit, les apparences de ce monde»», a expliqué le Pape. Cet anéantissement est «la crise d’une civilisation qui se croit orgueilleuse, suffisante, dictatoriale et finit ainsi».
Immiscibles comme l’eau et l’huile
La ruine de Jérusalem surviendra à cause d’un autre type de corruption, a poursuivi le Saint-Père : «la corruption de l’infidélité à l’amour ; elle n’a pas été capable de reconnaître l’amour de Dieu en son Fils». La ville sainte «sera foulée aux pieds par des païens» selon les mots du Christ, car elle a ouvert les portes de son cœur aux païens.
La vie d’un chrétien peut, en réalité, devenir celle d’un païen «lorsqu’elle entre dans cette séduction de Babylone», lorsqu’elle «veut faire une synthèse qui ne peut se faire. Et les deux seront condamnées», a prévenu le Pape. «Tu es chrétien ? Tu es chrétienne ? Vis comme un chrétien. On ne peut pas mêler l’eau et l’huile», a-t-il souligné. Les lectures de ce jour renvoient à «la fin d’une civilisation contradictoire en elle-même, qui se dit chrétienne et vit comme une païenne», a résumé le Saint-Père.
Le salut pour tous ceux qui espèrent en Dieu
Mais après la condamnation des deux villes, la voix du Seigneur se fait entendre. Le salut succède à la destruction, comme l’exprime l’ange du récit de saint Jean : «Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau !». Le Pape François a appelé à «regarder l’horizon» en ces temps d’épreuves, «car nous avons été rachetés et le Seigneur viendra nous sauver». La Parole de Dieu nous invite à vivre les épreuves non pas en pactisant «avec la mondanité ou le paganisme qui nous porte à la destruction, mais dans l’espérance, en se détachant de cette séduction mondaine et païenne et en regardant l’horizon, en espérant le Christ». Il faut le demander «à l’Esprit-Saint», a indiqué le Saint-Père.
Il est encore temps de renoncer au paganisme
Le Pape François a enfin invité l’assemblée à penser aux Babylone des temps modernes, aux empires effondrés. «Les grandes villes d’aujourd’hui finiront aussi ainsi, et notre vie finira comme cela, si nous continuons de la mener sur ce chemin de la paganisation». Seuls demeurent ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur. «Ouvrons notre cœur avec espérance et éloignons-nous de la paganisation de la vie», a proposé le Saint-Père en conclusion.