Au cours de la Messe célébrée ce matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a commenté l’Évangile du jour, celui dit de la «purification du Temple», invitant l’assemblée à réfléchir sur le zèle et le respect que nous portons aujourd’hui à nos églises.
Les églises sont la «maison de Dieu» et non des «marchés» ou des salons imprégnés de «mondanité». Voilà le rappel du Pape François exprimé ce 9 novembre au cours de son homélie matinale. En la fête de la Dédicace de la Basilique du Latran, l’Évangile était extrait de saint Jean (Jn 2,13-22). Le Saint-Père a expliqué les raisons de l’impétuosité de Jésus, qui chasse violemment les marchands du Temple. Le Fils de Dieu est poussé par l’amour, «par le zèle» pour la maison du Seigneur, «convertie en marché».
Les idoles rendent esclave
En entrant dans le Temple, Jésus se rend compte que ce lieu était peuplé d’idoles, d’hommes prêts à servir «l’argent» plutôt que Dieu. «Derrière l’argent il y a une idole», a fait remarquer le Pape François, «les idoles sont toujours en or. Et les idoles rendent esclaves».
«Cela nous fait penser à la façon dont nous nous occupons de nos temples, de nos églises, si elles sont vraiment des maisons de Dieu, des maisons de prière et de rencontre avec le Seigneur, si les prêtres favorisent cela. Ou si elle ressemblent à des marchés», a poursuivi François. «Quelques fois, j’ai vu, non pas à Rome mais autre part, j’ai vu une liste des prix. "Mais qu’est-ce que ça veut dire, les sacrements se paient ? Non, mais c’est une offre". Mais si l’on veut faire une offrande, qu’on la mette dans la boîte à offrandes, cachée, que personne ne voie combien on donne. Aujourd’hui aussi il y a ce danger : "Mais nous devons soutenir de l’Église. Oui, oui, oui, vraiment". Que les fidèles la soutiennent, mais dans la boîte à offrandes, pas une liste des prix».
Que les églises ne deviennent pas un marché
Le Saint-Père a aussi mis en garde contre la tentation de la mondanité.
«Pensons à quelques célébrations d’un sacrement, ou bien d’une commémoration, à laquelle tu vas et tu vois : tu ne sais pas si la maison de Dieu est un lieu de culte ou un salon social. Quelques célébrations glissent vers la mondanité», a regretté le Pape, demandant de réfléchir sur «notre zèle pour nos églises, le respect que nous avons quand nous y entrons».
Le temple du cœur
Le Saint-Père s’est ensuite arrêté sur la première lettre de saint Paul aux Corinthiens, soulignant que le cœur de chacun forme «un temple : le temple de Dieu». Dans la conscience d’être pécheur, chacun devrait donc s’interroger sur son propre cœur pour vérifier s’il n’est pas «mondain et idolâtre».
«Je ne demande pas quel est ton péché, mon péché. Je demande s’il y a en toi une idole, s’il y a le seigneur de l’argent. Car lorsqu’il y a le péché il y a le Seigneur Dieu miséricordieux qui pardonne si tu vas vers Lui. Mais s’il y a un autre seigneur, le dieu argent, tu es un idolâtre, un corrompu : pas déjà un pécheur, mais un corrompu. Le noyau de la corruption est véritablement l’idolâtrie : avoir vendu son âme au dieu argent, au dieu pouvoir», a finalement averti le pape François.