L’évêque doit être un homme de prière, se sentir choisi par le peuple et lui être proche. Lors de son homélie à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François s’est arrêté sur ces trois aspects de la figure de l’évêque.
En ce moment, il semble que le Grand Accusateur soit remonté contre les évêques pour créer du scandale. Les évêques doivent donc se souvenir de trois aspects fondamentaux : leur force, c’est d’être des hommes de prière, d’avoir l’humilité de savoir qu’ils ont été choisis par Dieu, et de rester proche du peuple. Dans l’homélie de la messe de ce matin à la Maison Sainte-Marthe, le Pape a réfléchi sur ce ministère en prenant appui sur l’Évangile d’aujourd’hui, tiré de Saint-Luc. Dans l’extrait proposé aujourd’hui par la liturgie, Jésus passe la nuit en priant, et ensuite il choisit les douze apôtres, c’est-à-dire les «premiers évêques», et il descend donc sur le terrain et il est au milieu du peuple qui vient pour l’écouter et être guéri des maladies.
Cours pour les évêques
François a pensé à faire cette réflexion sur l’élection des évêques comme Jésus l’a fait la première fois, aussi à la lumière des trois cours pour les évêques actuellement organisés à Rome : l’un est destiné aux évêques ordonnés depuis dix ans, l’autre concerne 74 évêques récemment ordonnés pour des territoires de mission, et le dernier concerne environ 140 évêques eux aussi récemment ordonnés, qui dépendent de la Congrégation pour les évêques.
Homme de prière
Le premier aspect fondamental que doivent assumer les évêques est le fait d’être des hommes de prière. La prière est en effet «la consolation qu’un évêque a dans les mauvais moments», a rappelé François. Dans cette conscience du fait que Jésus prie pour lui, l’évêque trouve la force pour prier aussi pour le peuple de Dieu. C’est son premier devoir. Saint Pierre avait d’ailleurs fixé cette mission en disant : «À nous, la prière et l’annonce de la Parole». Il ne dit pas : «À nous, l’organisation des plans pastoraux», a remarqué François.
Un homme qui se sent choisi et demeure humble
La deuxième attitude que le Pape a souligné est l’humilité : «L’évêque qui aime Jésus n’est pas un grimpeur, qui avance avec sa vocation comme si elle était une fonction, peut-être en regardant une autre possibilité d’aller de l’avant et d’aller plus haut : non. L’évêque se sent choisi. Et il a justement la certitude d’avoir été choisi. Et ceci le mène au dialogue avec le Seigneur: “Tu m’as choisi, moi, qui suis peu de chose, qui suis pécheur.” Il a l’humilité. Parce que lui, quand il se sent choisi, il sent le regard de Jésus sur sa propre existence et ceci lui donne la force.»
Ne pas rester distant du peuple
Enfin, comme Jésus dans l’Évangile du jour, l’évêque descend au milieu du peuple : «L’évêque qui ne reste pas distant du peuple, qui n’utilise pas des attitudes qui l’amènent à être distant du peuple : l’évêque touche le peuple et se laisse toucher par le peuple. Il ne va pas chercher refuge parmi les puissants, les élites : non. Ce seront les élites qui vont critiquer l’évêque ; le peuple a cette attitude d’amour envers l’évêque, et il a comme une onction spéciale : il confirme l’évêque dans la vocation.»
Le Grand Accusateur veut scandaliser le peuple
Le Pape a donc rappelé que la force de l’évêque doit venir du fait d’être «un homme de prière», «un homme qui se sent choisi par Dieu», et «un homme au milieu du peuple». «Cela fait du bien de le rappeler, en ce moment dans lequel il semble que le Grand Accusateur se déchaine contre les évêques. Et c’est vrai, nous sommes tous pécheurs, nous les évêques. Il cherche à dévoiler les péchés, qui se voient, pour scandaliser le peuple. Le Grand Accusateur qui, comme il le dit lui-même, “tourne à travers le monde en cherchant comme accuser”. La force de l’évêque contre le Grand Accusateur est la prière, celle de Jésus sur lui, et la sienne propre ; et l’humilité de se sentir choisi et de rester proche du peuple de Dieu, sans aller vers une vie aristocratique qui lui retire cette onction. Prions aujourd’hui pour nos évêques, pour moi, pour ceux qui sont ici devant, et pour tous les évêques du monde.»