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Après la prière de l’Angélus du dimanche 24 juin, le Pape a proposé place Saint Pierre une réflexion sur le mystère de la naissance, s’appuyant sur celle de Saint Jean-Baptiste dans les Écritures.
Dans l’Évangile selon saint Luc cité par le Pape François depuis la fenêtre du palais apostolique, l'annonce de la naissance de Jean-Baptiste laisse Zacharie incrédule «parce que les lois naturelles ne le permettaient pas». Ainsi apparait que «Dieu ne dépend pas de notre logique et de nos capacités humaines limitées», a souligné François ce dimanche 24 juin.
Tout l'événement de la naissance de Jean-Baptiste est donc entouré d'un joyeux sentiment «d'étonnement, de surprise et de gratitude» que le Pape assimile «au mystère de la naissance».
Préserver l’étonnement
Martelant l’importance de ces sentiments de joie, d’étonnement, de surprise et de gratitude, véritables «âmes de la foi», le Souverain pontife a loué toutes les variables de l’existence humaine «qui ne peuvent être ni prévues ni contrôlées». Et ce, malgré une époque qui a tendance à tout planifier, a-t-il relevé.
«Plus on en sait et plus l’on reste étonné et fasciné!», s’est donc réjoui le Saint-Père, car «la vie d'une personne dépasse toujours nos modèles et nos propres attentes»: elle est «don de Dieu».
Les parents, collaborateurs de Dieu
Enfin, le Pape a surtout appelé chacun à demeurer toujours plus conscients «que dans la génération d'un enfant, les parents agissent comme des collaborateurs de Dieu». Chaque parent est ainsi porteur d'une «mission sublime qui fait de chaque famille un sanctuaire de la vie».
Ces paroles du Pape François sur l'importance de la vie, de la conception à la naissance, résonnent tout particulièrement en ce 24 juin, veille de deux jours de congrès sur la bioéthique mondiale à l'Académie pontificale pour la vie. Ces travaux présidés par Mgr Vincenzo Paglia, président de cette académie pontificale, pencheront sur le rôle de l'éducation dans les problématiques de bioéthique, ainsi que sur «la santé maternelle et infantile».
Aujourd’hui, la liturgie nous invite à célébrer la fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste. Sa naissance est l’événement qui éclaire la vie de ses parents Elisabeth et Zacharie, et entraîne les parents et les voisins dans la joie et l’émerveillement. Ces parents âgés avaient rêvé et même préparé ce jour-là, mais maintenant ils ne s’y attendaient plus: ils se sentaient exclus, humiliés, déçus: ils n’avaient pas d’enfants. Confronté à l’annonce de la naissance d’un fils (Lc 1,13), Zacharie était resté incrédule, parce que les lois naturelles ne le permettaient pas: ils étaient vieux, âgés; par conséquent, le Seigneur le rendit silencieux pendant tout le temps de la gestation (cf. v. 20). C’est un signal. Mais Dieu ne dépend pas de nos logiques et de nos capacités humaines limitées. Il faut apprendre à faire confiance et à se taire devant mystère de Dieu et à contempler dans l’humilité et le silence son œuvre, qui se révèle dans l’histoire et qui dépasse si souvent notre imagination.
Et maintenant que l’événement a lieu, maintenant qu’Élisabeth et Zacharie font l’expérience que «rien n’est impossible à Dieu» (Lc 1, 37), leur joie est grande. La page d’Évangile d’aujourd’hui (Lc 1,57-66,80) annonce la naissance et se concentre ensuite sur le moment de l’imposition du nom de l’enfant. Elisabeth choisit un nom étranger à la tradition familiale et elle dit: « Il s’appellera Jean » (v. 60), don gratuit et désormais inattendu, parce que Jean signifie « Dieu a fait grâce ». Et cet enfant sera un héraut, un témoin de la grâce de Dieu pour les pauvres qui attendent son salut avec une foi humble. Zacharie confirme inopinément le choix de ce nom, en l’écrivant sur une tablette – parce qu’il était muet – et «aussitôt sa bouche s’ouvrit et sa langue se délia, et il parlait normalement, en bénissant Dieu» (v. 64).
Tout l’événement de la naissance de Jean-Baptiste est entouré d’un joyeux sentiment d’émerveillement, de surprise et de gratitude. Émerveillement, surprise, gratitude. Les gens sont saisis d’une sainte crainte de Dieu «et dans toute la région montagneuse de la Judée on parlait de toutes ces choses» (v. 65). Frères et sœurs, le peuple fidèle a l’intuition que quelque chose de grand est arrivé, même humble et caché, et il se demande: «Que sera donc cet enfant?» (V. 66). Le peuple fidèle de Dieu est capable de vivre la foi avec joie, avec un sentiment d’émerveillement, de surprise et de gratitude.
Regardons ces gens qui parlaient bien de cette chose merveilleuse, de ce miracle de la naissance de Jean, et ils le faisaient avec joie, ils étaient contents, avec un sentiment d’émerveillement, de surprise et de gratitude. Et en regardant cela, demandons-nous: comment est ma foi? Est-ce une foi joyeuse, ou est-ce toujours la même foi, une foi «plate»? Ai-je un sentiment d’émerveillement quand je vois les œuvres du Seigneur, quand j’entends parler de l’évangélisation ou de la vie d’un saint, ou combien je vois tant de bonnes personnes: est-ce que je sens la grâce, intérieurement, ou est-ce que rien ne bouge dans mon cœur? Est-ce que je sais percevoir les consolations de l’Esprit ou est-ce que je suis fermé? Demandons-le nous chacun, dans un examen de conscience: comment est ma foi? Est-elle joyeuse? Est-elle ouverte aux surprises de Dieu? Parce que Dieu est le Dieu des surprises. Ai-je « goûté » dans l’âme ce sens de l’émerveillement qui donne la présence de Dieu, ce sentiment de gratitude? Pensons à ces mots, qui sont l’âme de la foi: la joie, l’émerveillement, la surprise et la gratitude.
Que la Sainte Vierge nous aide à comprendre que dans chaque personne humaine il y a l’empreinte de Dieu, source de la vie. Qu’elle qui est Mère de Dieu et notre Mère, nous rende de plus en plus conscients que dans la génération d’un enfant, les parents agissent en tant que collaborateurs de Dieu. Une mission vraiment sublime qui fait de chaque famille un sanctuaire de vie et que chaque naissance d’un enfant éveille la joie, l’émerveillement, la gratitude.