Tout prêtre du diocèse d’Ahiara (Nigeria) doit écrire au pape François avant le 9 juillet 2017 pour déclarer son obéissance au pape et qu’il accepte l’évêque envoyé par celui-ci, sous peine d’être suspens a divinis et de perdre son ministère. Le pape tape du poing sur la table en disant sa « douleur » pour le mal infligé au « Peuple de Dieu ».
C’est en effet par ce remède énergique que le pape entend guérir « la blessure infligée à la communion ecclésiale » et le « scandale » procuré au Peuple de Dieu par le refus d’accueillir l’évêque nommé en 2013, révèle le Vatican qui publie, en italien et en anglais, ce samedi 10 juin 2017, les paroles prononcées par le pape jeudi 8 juin.
Allocution du pape François :
Je salue cordialement la délégation et je vous remercie d’être venus du Nigeria dans l’esprit d’un pèlerinage. Cette rencontre est pour moi une consolation parce que je suis très triste pour la situation de l’Eglise à Ahiara. En effet, l’Eglise – pardonnez-moi le mot – est comme en état de veuvage du fait que l’évêque a été empêché de s’y rendre.
La parabole des vignerons assassins dont parle l’Evangile m’est venue très souvent à l’esprit (cf. Mt 21, 33-44) : ils veulent s’approprier l’héritage. Dans la situation actuelle, le diocèse de Ahiara est comme sans époux, et il a perdu sa fécondité et ne peut porter de fruit.
Qui s’est opposé à la prise de possession de l’évêque, Mgr Okpaleke, veut détruire l’Eglise. Ce n’est pas permis. Peut-être ne s’en rend-on pas compte, mais l’Eglise souffre et en elle le Peuple de Dieu. Le pape ne peut pas être indifférent.
Je connais très bien la situation qui traîne depuis des années dans ce diocèse, et je remercie l’évêque pour l’attitude de grande patience, je dirais de sainte patience, qu’il a manifestée. J’ai beaucoup écouté et réfléchi, y compris à l’idée de supprimer le diocèse ; mais ensuite j’ai pensé que l’Eglise est mère et qu’elle ne peut pas abandonner autant d’enfants. Je ressens une grande douleur pour ces prêtres qui sont manipulés, peut-être aussi de l’étranger et d’en-dehors du diocèse.
Je considère qu’il ne s’agit pas ici d’un cas de tribalisme, mais d’appropriation de la vigne du Seigneur. L’Eglise est mère et qui l’offense commet un péché mortel, c’est grave. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas supprimer le diocèse. Cependant, je désire donner quelques indications à communiquer à tous : on doit d’abord dire que le pape est profondément attristé, c’est pourquoi je demande que chaque prêtre ou ecclésiastique incardiné dans le diocèse de Ahiara, qu’il soit résident ou qu’il travaille ailleurs, même à l’étranger, écrive une lettre adressée à moi, dans laquelle il demande pardon. Tous doivent écrire individuellement et personnellement. Tous nous devons avoir cette douleur commune.
Dans la lettre :
1.on doit manifester clairement une totale obéissance du Pape et
2.qui écrit doit être disposé à accepter l’évêque que le pape envoie comme évêque nommé.
3.La lettre doit être expédiée dans les 30 jours à compter d’aujourd’hui jusqu’au 9 juillet prochain. Qui ne le fait pas est ipso facto suspens a divinis et il perd son office.
Cela semble très dur, mais pourquoi le pape fait-il cela ? Parce que le Peuple de Dieu est scandalisé. Jésus rappelle que celui qui scandalise doit en porter les conséquences. Peut-être l’un ou l’autre a-t-il été manipulé, sans avoir une pleine connaissance de la blessure infligée à la communion ecclésiale.
A vous, frères et sœurs, vont mes vifs remerciements pour votre présence, ainsi qu’au cardinal Onaiyekan pour sa patience, et à l’évêque Okpaleke, dont j’ai admiré, en plus de sa patience, aussi l’humilité. Merci à tous.