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Audience générale : François demande pardon pour les scandales
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Admin Admin
Messages : 5949 Date d'inscription : 17/03/2013
Sujet: Audience générale : François demande pardon pour les scandales Mer 14 Oct 2015 - 17:47
Mercredi 14 Octobre 2015
Audience générale : François demande pardon pour les scandales
« Malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! » Dans une démarche inédite et ainsi exceptionnelle, le Pape François a tenu à demander « pardon » au nom de l'Église pour les récents scandales ayant secoué Rome et le Vatican. « Je voudrais, avant d'initier la catéchèse, au nom de l'Église, vous demander pardon pour les scandales qui ces derniers temps se sont produits, à Rome comme au Vatican. Je vous demande pardon. » Le Souverain pontifife n’a pas précisé ce à quoi il faisait allusion. Concernant la Ville éternelle, il pourrait se référer au scandale qui vient de faire tomber le maire de Rome, accusé d’avoir utilisé de l’argent public pour ses dépenses personnelles.
Le Pape a présenté ces excuses au tout début de l’audience générale après une lecture de l’Évangile selon saint Matthieu. (18, 7-8,10) « Malheur au monde à cause des scandales! Car il est nécessaire qu'il arrive des scandales; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive ! Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel. (…) Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux »
Le Pape a ensuite demandé aux fidèles place Saint Pierre, d’applaudir les 700 personnes malades ou handicapées qui suivent l’audience en Salle Paul VI en raison d’un ciel gris menaçant, pour les rendre réellement parties prenantes de la rencontre en cours.
Cette semaine, le pape a consacré sa catéchèse aux promesses faites par les parents à leurs enfants :
« Frères et sœurs, il est important de réfléchir aux promesses que nous faisons aux enfants, les promesses les plus importantes, celles qui concernent leur avenir, leur relation avec Dieu, la confiance qu’ils auront plus tard envers les autres personnes, a-t-il insisté. L’homme et la femme font la promesse à leur enfant de l’aimer, dès qu’ils le conçoivent dans leur pensée. L’amour est la manière la plus juste d’accueillir un être humain. Malheur à ceux qui trahissent cette confiance et cette attente des enfants envers les adultes, alors que Dieu ne cesse jamais de penser à eux. La relation tendre et mystérieuse entre Dieu et l’âme des enfants ne devrait jamais être violée, pas plus que la confiance spontanée qu’ils ont envers lui ne devrait être blessée. Par l’amour qu’ils reçoivent de leurs parents, les enfants apprennent aussi la beauté des relations humaines, l’acceptation de la diversité et le respect envers les autres. »
Le Pape a également lancé un appel ce mercredi pour la Journée mondiale du Refus de la Misère qui aura lieu samedi. Une journée qui a pour but, a rappelé le Pape, d’accroître les efforts pour éliminer l’extrême pauvreté et la discrimination, et de s’assurer que chacun de nous puisse jouir pleinement de ses droits fondamentaux. « Nous sommes tous invités à faire nôtre cette intention, car la charité du Christ atteint et soulage nos frères et sœurs les plus pauvres, et abandonnés. »
À l’issue de l’audience générale, le Pape a salué le groupe de mineurs chiliens qui était resté 70 jours sous terre après l’effondrement de leur mine de San José, en 2010. « Je crois que chacun d’entre vous serait capable de nous dire ce que signifie l’espérance. Je vous remercie d’avoir su garder votre espérance en Dieu ».
Aujourd’hui, comme les prévisions du temps étaient un peu incertaines et que l’on prévoyait de la pluie, cette audience se tient en même temps dans deux lieux : nous, ici, sur la place, et 700 personnes malades dans la Salle Paul VI, qui suivent l’audience sur l’écran géant. Nous sommes tous unis, et saluons-les en les applaudissant.
Nous allons réfléchir aujourd’hui sur un thème très important : les promesses que nous faisons aux enfants. Je ne parle pas tant des promesses que nous faisons par ci par là, dans la journée, pour qu’ils soient contents et pour qu’ils soient sages (peut-être grâce à quelque truc innocent : je donne un bonbon, et des promesses de ce genre…), pour leur donner envie de faire des efforts à l’école ou les dissuader de faire un caprice. Je parle d’autres promesses, des promesses plus importantes, décisives pour leurs attentes par rapport à la vie, pour leur confiance dans les êtres humains, pour leur capacité à concevoir le nom de Dieu comme une bénédiction. Ce sont des promesses que nous leur faisons.
Nous, les adultes, nous sommes prêts à parler des enfants comme d’une promesse de vie. Nous disons tous : les enfants sont une promesse de vie. Et nous nous laissons facilement émouvoir, en disant aux jeunes qu’ils sont notre avenir, c’est vrai. Mais je me demande parfois si nous sommes tout aussi sérieux avec leur avenir, avec l’avenir des enfants et avec l’avenir des jeunes ! Il y a une question que nous devrions nous poser plus souvent : jusqu’où sommes nous loyaux dans les promesses que nous faisons aux enfants, en les faisant venir dans notre monde ? Nous les mettons au monde et c’est une promesse : que leur promettons-nous ?
Accueil et soins, proximité et attention, confiance et espérance sont autant de promesses fondamentales qui peuvent se résumer en une seule : l’amour. Nous promettons l’amour, c’est-à-dire l’amour qui s’exprime dans l’accueil, les soins, la proximité, l’attention, la confiance et l’espérance, mais la grande promesse est l’amour. C’est la manière la plus juste d’accueillir un être humain qui vient au monde, et nous l’apprenons tous avant même d’en être conscients. J’aime beaucoup voir les papas et les mamans, quand je passe parmi vous, m’apporter un petit garçon, une petite fille, tout petits et je demande : « Quel âge a-t-il ? – Trois semaines, quatre semaines… je demande la bénédiction du Seigneur ». Cela aussi, c’est de l’amour. L’amour est la promesse que font l’homme et la femme à chacun de leurs enfants : dès qu’il est conçu dans leur pensée. Les enfants viennent au monde et attendent la confirmation de cette promesse : ils l’attendent d’une manière totale, confiante, sans défense. Il suffit de les regarder : dans toutes les ethnies, dans toutes les cultures, dans toutes les conditions de vie ! Lorsque c’est le contraire qui arrive, les enfants sont blessés par un « scandale », par un scandale insupportable, d’autant plus grave qu’ils n’ont pas les moyens de le déchiffrer. Ils ne peuvent pas comprendre ce qui se passe. Dieu veille sur cette promesse, dès le premier instant. Vous souvenez-vous de ce que dit Jésus ? Les anges des enfants reflètent le regard de Dieu et Dieu ne perd jamais de vue les enfants (cf. Mt 18,10). Malheur à ceux qui trahissent leur confiance, malheur à eux ! Leur abandon confiant dans notre promesse, qui nous engage dès le premier instant, nous juge.
Et je voudrais ajouter autre chose, avec beaucoup de respect pour tout le monde, mais aussi beaucoup de franchise. Leur confiance spontanée en Dieu ne devrait jamais être blessée, surtout quand cela se produit à cause d’une certaine présomption (plus ou moins inconsciente) de se substituer à Dieu. Le rapport tendre et mystérieux de Dieu avec l’âme des enfants ne devrait jamais être violé. C’est un rapport réel que Dieu veut et que Dieu garde. L’enfant est prêt dès sa naissance à se sentir aimé de Dieu, il est prêt à cela. À peine est-il capable de sentir qu’il est aimé pour lui-même, notre enfant sent aussi qu’il y a un Dieu qui aime les enfants.
À peine nés, les enfants commencent à recevoir comme un don, avec la nourriture et les soins, la confirmation de la qualité spirituelle de l’amour. Les actes de l’amour passent à travers le don d’un prénom personnel, le partage du langage, les intentions des regards, les lumières des sourires. Ils apprennent ainsi que la beauté du lien entre les êtres humains indique notre âme, cherche notre liberté, accepte la diversité de l’autre, le reconnaît et le respecte en tant qu’interlocuteur. Un second miracle, une seconde promesse : nous – papa et maman – nous nous donnons à toi, pour te donner à toi-même ! Et cela, c’est l’amour, qui porte une étincelle de l’amour de Dieu ! Mais vous, les papas et les mamans, vous avez cette étincelle de Dieu que vous donnez à vos enfants, vous êtes les instruments de l’amour de Dieu, et ceci, c’est beau, c’est beau, c’est beau !
C’est seulement si nous regardons les enfants avec les yeux de Jésus que nous pouvons vraiment comprendre dans quel sens, en défendant la famille, nous protégeons l’humanité. Le point de vue des enfants est le point de vue du Fils de Dieu. L’Église elle-même, à travers le baptême, fait aux enfants de grandes promesses dans lesquelles elle engage les parents et la communauté chrétienne. Que la sainte Mère de Jésus - par laquelle le Fils de Dieu est arrivé jusqu’à nous, aimé et engendré comme un petit enfant – rende l’Église capable de suivre la voie de sa maternité et de sa foi. Et que saint Joseph – homme juste, qui l’a accueilli et protégé en honorant courageusement la bénédiction et la promesse de Dieu – nous rende tous capables et dignes de recevoir Jésus en chaque enfant envoyé par Dieu sur la terre.