« Ne vous lassez pas de cultiver et de nourrir ce dialogue entre les générations », a recommandé le pape François aux membres de la Communauté de Nomadelfia, qu’il a reçus ce 17 décembre 2016 au Vatican. Une communauté fondée en Italie en 1948 par le père Zeno Saltini (1900-1981) et inspirée du modèle des premiers chrétiens décrit dans les Actes des apôtres.
Discours du pape François :
Chers frères et sœurs, bonjour !
Je me réjouis de vivre avec vous cette rencontre et de pouvoir mieux connaître votre expérience de vie communautaire. Je suis resté touché par vos témoignages et je vous remercie de ce que vous avez dit.
Le temps de l’Avent nous aide à méditer sur le mystère du Fils de Dieu venu dans la chair, qui par sa naissance a rendu au monde la lumière et la paix. A Noël, Dieu se révèle non pas comme celui qui reste en haut et qui domine l’univers, mais comme celui qui s’abaisse et descend, en prenant l’aspect fragile d’un enfant. De cette façon, Dieu nous enseigne que nous ne devons pas nous mettre au-dessus des autres, mais que nous sommes appelés à nous abaisser, à servir les plus faibles par amour, à nous faire petits avec les petits. Si Dieu, grâce à la venue de son Fils sur la terre, s’est impliqué avec l’homme au point de se faire comme l’un de nous, excepté le péché, il s’en suit que, selon la parole de Jésus, ce que nous aurons fait à l’un des plus petits, c’est à Lui que nous l’aurons fait (cf. Mt 25, 40ss).
Don Zeno Saltini, votre fondateur, avait bien compris ces choses et, malgré les difficultés et les incompréhensions, il a continué dans la confiance, avec l’objectif d’apporter le bon grain de l’Evangile, y compris sur les terrains les plus arides. Et il y est arrivé ! Votre communauté de Nomadelfia en est la preuve. Don Zeno se présente à nous aujourd’hui comme exemple de fidèle disciple du Christ qui, à l’imitation du divin Maître, se penche sur les souffrances des plus faibles et des plus pauvres en devenant témoin d’une charité inépuisée. Que son courage et sa persévérance vous conduisent dans votre engagement quotidien de faire fructifier les semences de bien qu’il a semées abondamment, animé par une passion évangélique et un amour sincère de l’Eglise. Celui qui aura nourri, vêtu, accueilli l’un des plus pauvres parmi les hommes, aura nourri, accueilli, aimé le Fils de Dieu lui-même. Celui qui au contraire aura repoussé, refoulé, oublié l’un des plus petits et des plus faibles, aura négligé Dieu lui-même. Comme dit saint Jean : « celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (cf. 1 Jn 4,20).
Chers frères et sœurs, votre patrimoine spirituel est lié de façon spéciale à la vie de fraternité, caractérisée en particulier par l’accueil des enfants et le soin tout particulier des personnes âgées. Je vous encourage à donner à la société cet exemple de sollicitude et de tendresse si important. Les enfants et les personnes âgées construisent le futur des peuples : les enfants, parce qu’il continueront l’histoire ; les plus vieux, parce qu’ils transmettent l’expérience et la sagesse de leur vie. Ne vous lassez pas de cultiver et de nourrir ce dialogue entre les générations, en faisant de la foi votre étoile polaire et de la Parole de Dieu la leçon principale à assimiler et à vivre dans le concret de la vie quotidienne. Ainsi vous serez capables d’imiter toujours plus la proximité de Dieu pour les hommes et de contempler dans le visage des personnes plus fragiles l’image de Jésus Enfant.
Je vous souhaite à tous un bon chemin vers Noël, pour arriver à le célébrer avec joie et paix dans le cœur. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous protège. Et je vous demande, s’il-vous-plaît, de prier pour moi.