Le pape met en garde contre la « privatisation du salut », lors de l'homélie de ce jeudi matin, 29 janvier 2015, à Sainte-Marthe. Cela arrive lorsque les membres d'une communauté ne s’encouragent pas mutuellement dans la foi, l'
espérance et la charité : « chacun cherche son propre salut et non le salut de tous ».
Le pape a commenté la Lettre aux Hébreux, (He 10, 19-25), qui affirme « Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir. Ne délaissons pas nos assemblées... ».
Il a mis en garde contre « la privatisation du salut » : si Jésus sauve « chacun par son nom et son prénom », il le fait « au sein d'un peuple ».
On peut parler certes de « salut personnel » : « Je suis vraiment sauvé, le Seigneur m’a regardé, il a donné sa vie pour moi, il a ouvert cette porte, cette vie nouvelle pour moi et chacun peut dire "Pour moi" ». Mais il ne faut pas oublier que « le Seigneur sauve toujours au sein d'un peuple », depuis le temps d'Abraham.
« Délaisser les assemblées », selon les paroles de la lettre aux Hébreux, cela peut être « juger les autres », avoir « une sorte de mépris à l’égard des autres. Et cela n’est pas le chemin nouveau et vivant que le Seigneur a inauguré ».
« Ils méprisent les autres, ils désertent la communauté dans sa totalité, ils désertent le peuple de Dieu ; ils ont privatisé le salut : le salut est pour moi et pour mon petit groupe, mais pas pour tout le peuple de Dieu... c’est une très grande erreur... ils pensent qu’ils sont de bons chrétiens, ils ont – peut-être – de la bonne volonté, mais ils ont privatisé le salut. »
« Il n’existe pas de salut uniquement pour moi. Si je comprends le salut de cette façon, je me trompe... La privatisation du salut est une fausse route », a insisté le pape.
Il a donné trois conseils pour l'éviter : « la foi en Jésus qui purifie », l’espérance qui « fait regarder les promesses et aller de l’avant » et « la charité, c’est-à-dire prêter attention les uns aux autres, pour se stimuler mutuellement dans la charité et dans les bonnes œuvres ».
En d'autres termes, « je dois me demander quand je parle, si je communique la foi ; si je communique l’espérance ; si je vis et communique la charité ».
« Si, dans une communauté, on ne se parle pas, on ne s’encourage pas les uns les autres dans ces trois vertus, c’est que les membres de cette communauté ont privatisé la foi. Chacun cherche son propre salut et non le salut de tous, le salut du peuple. »
Le pape a donc invité à s’interroger : « Est-ce que j’ai tendance à privatiser le salut pour moi, pour mon petit groupe, pour mon élite ? Est-ce que je ne déserte pas le peuple de Dieu, est-ce que je ne m’éloigne pas du peuple de Dieu ? Est-ce que je vis en communauté, en famille, avec le langage de la foi, de l’espérance et le langage des œuvres de charité ? ».