Le pape François appelle au "dialogue" social au
Venezuela: "pour l'avenir de vos enfants", insiste le pape.
"Au cœur de tout dialogue sincère, il y a avant tout la reconnaissance et le respect de l’autre. Et surtout, il y a l’« héroïsme » du pardon et de la miséricorde, qui nous libèrent du ressentiment et de la haine et qui ouvrent une voie vraiment nouvelle", a .
Le pape appelle au "courage": "Il s’agit d’une route longue et difficile, qui exige de la patience et du courage, mais c’est la seule qui puisse conduire à la paix et à la justice. Pour le bien de tout le peuple et pour l’avenir de vos enfants, je vous demande d’avoir ce courage."
Les violences qui opposent les étudiants et les manifestants aux forces de l'ordre ont fait selon un bilan de ce 12 avril 37 morts et 550 blessés.
Message du pape François pour le dialogue au Venezuela :
À Son Excellence le président Nicolás Maduro Moros,
À Messieurs les membres du Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela,
À Messieurs les représentants de la Table de l’unité démocratique
Et à Messieurs les Chanceliers de l’UNASUR
Je désire avant tout vous remercier pour l’invitation que vous avez adressée au Saint-Siège de participer au processus de dialogue et de paix pour votre très cher pays. Je tiens tout d’abord à assurer chacun de vous de ma prière, pour que la rencontre et le processus que vous êtes en train d’entreprendre portent les fruits désirés de réconciliation nationale et de paix, dons que nous invoquons de Dieu pour tout le peuple vénézuélien.
Je suis conscient de l’inquiétude et de la douleur de tant de personnes et, tout en exprimant ma préoccupation pour ce qui se passe actuellement, je redis mon affection pour tous les Vénézuéliens, en particulier pour les victimes des violences et pour leurs familles. Je suis profondément convaincu que la violence ne pourra jamais apporter la paix et le bien-être à un pays, parce qu’elle engendre toujours et seulement de la violence. Au contraire, à travers le dialogue, vous pouvez redécouvrir une base commune et partagée pour vous conduire à dépasser le moment de conflit et de polarisation actuel, qui blesse si profondément le Venezuela, pour trouver des formes de collaboration. Par le respect et la reconnaissance des différences qui existent entre les partis, vous favoriserez le bien commun. Vous partagez tous, en effet, l’amour de votre pays et de votre peuple, ainsi que les graves préoccupations liées à la crise économique, à la violence et à la criminalité. Vous avez tous à cœur l’avenir de vos enfants et le désir de paix qui caractérise les Vénézuéliens. Vous avez tous en commun la foi en Dieu et la volonté de défendre la dignité de la personne humaine.
Cela vous rassemble justement et vous pousse à entreprendre ce dialogue entamé aujourd’hui, à la base duquel il doit y avoir une authentique culture de la rencontre, qui soit consciente que l’unité prévaut toujours sur le conflit. Je vous invite donc à ne pas vous arrêter à cette situation conflictuelle, mais à vous ouvrir les uns aux autres pour devenir et être d’authentiques artisans de paix. Au cœur de tout dialogue sincère, il y a avant tout la reconnaissance et le respect de l’autre. Et surtout, il y a l’« héroïsme » du pardon et de la miséricorde, qui nous libèrent du ressentiment et de la haine et qui ouvrent une voie vraiment nouvelle. Il s’agit d’une route longue et difficile, qui exige de la patience et du courage, mais c’est la seule qui puisse conduire à la paix et à la justice. Pour le bien de tout le peuple et pour l’avenir de vos enfants, je vous demande d’avoir ce courage.
J’accompagne de ces sentiments la chère nation vénézuélienne tout entière, et j’accorde de tout cœur à chacun la bénédiction apostolique, en invoquant l’aide du Seigneur.