Pour le pape François, ignorer l'appel des chrétiens à l'unité, ce serait ignorer le Christ, et il invite à ne jamais se résigner aux divisions "comme si c’était une composante inévitable de l’expérience historique de l’Église".
Il a en effet reçu, ce vendredi matin, 7 mars, au Vatican, une délégation du Conseil oecuménique des Eglises (COE) conduite par le Rév. Olav Fykse Tveit, secrétaire général.
Message du pape François :
Estimé secrétaire général,
Distingués responsables du Conseil œcuménique des Églises,
Je désire vous souhaiter à tous une cordiale bienvenue. Je remercie le Dr Tveit des paroles qu’il m’a adressées et de s’être fait l’interprète de vos sentiments. Cette rencontre marque un nouveau chapitre, important, des relations longues et fructueuses qui existent entre l’Église catholique et le Conseil œcuménique des Églises. L’évêque de Rome vous est reconnaissant du service que vous rendez à la cause de l’unité entre ceux qui croient dans le Christ.
Dès ses débuts, le Conseil œcuménique des Églises a offert une grande contribution à la formation de la sensibilité de tous les chrétiens au fait que nos divisions représentent un gros obstacle au témoignage de l’Évangile dans le monde. Il ne faut pas les accepter avec résignation, comme si c’était une composante inévitable de l’expérience historique de l’Église. Si les chrétiens ignorent l’appel à l’unité qui leur est adressé par le Seigneur, ils risquent d’ignorer le Seigneur lui-même et le salut offert par lui à travers son Corps, l’Église : il n’y a de salut en personne d’autre ; « il n’y a pas d’autre nom… par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4,12).
Les relations entre l’Église catholique et le Conseil œcuménique des Églises, qui se sont développées depuis le concile Vatican II, ont permis, en surmontant les incompréhensions mutuelles, que nous puissions parvenir à une sincère collaboration œcuménique et à un « échange de dons » croissant entre les différentes communautés. La voie vers la communion pleine et visible est aujourd’hui encore une montée raide. Mais l’Esprit nous invite à ne pas avoir peur, à avancer avec confiance, à ne pas nous contenter des progrès que nous avons pu expérimenter ces dernières décennies.
Sur ce chemin, la prière est fondamentale. C’est seulement dans un esprit de prière humble et insistant que nous trouverons la nécessaire clairvoyance, le discernement et les motivations pour offrir notre service à la famille humaine, avec toutes ses faiblesses et tous ses besoins, qu’ils soient spirituels ou matériels.
Chers frères, je vous assure de ma prière afin que, lors de votre rencontre avec le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, il soit possible de distinguer le mode le plus efficace pour progresser ensemble sur cette route. Puisse l’Esprit du Seigneur soutenir chacun d’entre vous ainsi que vos familles, vos collègues du Conseil œcuménique des Églises et toutes les personnes qui ont à cœur la promotion de l’unité. Priez aussi pour moi, afin que le Seigneur m’accorde d’être un instrument docile à sa volonté et un serviteur de l’unité. Que la paix et la grâce du Seigneur vous accompagnent.