Cinquante ans après la promulgation de la constitution conciliaire sur la liturgie, Sacrosanctum Concilium, le pape François souhaite "une initiation et une
formation liturgiques solides et équilibrées des fidèles laïcs comme des prêtres et des personnes consacrées".
Le pape a adressé un message au préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal espagnol Antonio Cañizares Llovera, à l'occasion d'un symposium marquant ce cinquantième anniversaire (18-20 février).
Message du pape François pour le 50e anniversaire Sacrosanctum Concilium :
À mon vénéré frère, le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements
Voici cinquante ans qu’a été promulguée la constitution Sacrosanctum Concilium, premier document publié par le concile œcuménique Vatican II et cet anniversaire important suscite des sentiments de gratitude pour le renouveau profond et répandu de la vie liturgique, rendu possible par le Magistère conciliaire, pour la gloire de Dieu et l’édification de l’Église ; en même temps, cela nous pousse à relancer notre engagement à accueillir et à mettre en œuvre de manière toujours plus complète un tel enseignement.
La constitution Sacrosanctum Concilium et les développements ultérieurs du Magistère nous ont aidés à mieux comprendre la liturgie à la lumière de la Révélation divine, comme l’ « exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ », dans lequel « le culte public intégral est exercé par le corps mystique de Jésus-Christ, c’est-à-dire par le Chef et ses membres » (SC, 7). Le Christ se révèle comme le véritable protagoniste de toute célébration et il « s’associe toujours l’Église, son épouse bien-aimée, qui l’invoque comme son Seigneur et qui, par la médiation de celui-ci, rend son culte au Père éternel » (ibid.). Cette action, qui a lieu par la puissance de l’Esprit-Saint, possède une force créatrice profonde, capable d’attirer à elle tout homme et, d’une certaine façon, toute la création.
Célébrer le véritable culte spirituel veut dire s’offrir en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu (cf. Rm 12,1). Une liturgie qui serait détachée du culte spirituel risquerait de se vider de son sens, de perdre son originalité chrétienne en revêtant un sens sacré générique, presque magique, d’un esthétisme vide. Étant l’action de Dieu, la liturgie pousse de l’intérieur à se revêtir des sentiments du Christ, et dans ce dynamisme, la réalité tout entière est transfigurée. « Notre vie quotidienne dans notre corps, dans les petites choses, devrait être inspirée, donnée, plongée dans la réalité divine, devrait devenir une action avec Dieu. Cela ne veut pas dire que nous devons toujours penser à Dieu, mais que nous devons être réellement pénétrés par la réalité de Dieu, afin que toute notre vie… soit liturgie, soit adoration » (Benoît XVI, Lectio divina au Séminaire romain, 15 février 2012).
À l’action de grâce rendue à Dieu pour ce qu’il a été possible d’accomplir, il est nécessaire d’unir notre volonté renouvelée d’avancer sur le chemin indiqué par les pères conciliaires, parce qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une assimilation complète de la constitution sur la sainte liturgie de la part des fidèles et des communautés ecclésiales. Je veux parler en particulier d’un engagement en vue d’une initiation et une formation liturgiques solides et équilibrées des fidèles laïcs comme des prêtres et des personnes consacrées.
Tout en exprimant ma reconnaissance envers toutes les personnes qui ont organisé et préparé cette rencontre, je souhaite qu’elle porte tous les fruits espérés. J’invoque à cette intention l’intercession de la Vierge Marie et je vous envoie de tout cœur, à vous, Monsieur le cardinal ainsi qu’à vos collaborateurs, aux intervenants et à tous les participants, la bénédiction apostolique.