- Le pape François commente l'évangile du jour, la rencontre de Jésus avec la femme cananéenne.
- Jésus change d'attitude en écoutant la foi de cette femme. Il montre sa disponibilité à changer ses plans par amour et compassion.
- La foi de la femme n'est pas faite de concepts mais de faits concrets : elle insiste, dialogue, prie avec persévérance.
- Nous devons nous aussi être capables de changer d'avis, avoir un cœur docile. Et avoir une foi concrète, faite de prière et d'actions.
- Le pape s'inquiète de la situation au Niger et appelle à la paix dans cette région.
- Il salue les pèlerins, les séminaristes, encourage des jeunes dans leur projet d'évangélisation.
- Il invite à prier pour lui et donne sa bénédiction.
Texte en intégralité :
Chers frères et sœurs, bonjour !
Aujourd'hui, l'Évangile raconte la rencontre de Jésus avec une femme cananéenne, en dehors du territoire d'Israël (cf. Mt 15,21-28). Elle lui demande de libérer sa fille tourmentée par un démon, mais le Seigneur ne lui prête pas attention. Elle insiste, et les disciples lui conseillent de l'exaucer pour qu'elle se taise, mais Jésus explique que sa mission est destinée aux enfants d'Israël, et il utilise cette image : « Il n'est pas bon de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens ». Et la femme, courageuse, répond : « C'est vrai, Seigneur, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ». Alors Jésus lui dit : « Femme, grande est ta foi ! Qu'il t'advienne comme tu le veux ». Et à partir de cet instant, sa fille fut guérie » (vv. 26-28). Belle histoire, n'est-ce pas ? Et cela s'est produit pour Jésus.
Nous voyons que Jésus change son attitude, et c'est la force de la foi de cette femme qui le fait changer. Arrêtons-nous donc brièvement sur ces deux aspects : le changement de Jésus et la foi de la femme.
Le changement de Jésus. Il était en train de prêcher au peuple élu ; ensuite, le Saint-Esprit aurait poussé l'Église aux confins du monde. Mais ici, pourrait-on dire, il y a une anticipation, car dans l'épisode de la femme cananéenne, l'universalité de l'œuvre de Dieu se manifeste déjà. L'attitude de Jésus est intéressante : face à la prière de la femme, il « anticipe les plans », en face de son cas concret, il devient encore plus compatissant. Dieu est ainsi : il est amour, et celui qui aime n'est pas rigide. Oui, il est ferme, mais pas rigide. Il ne reste pas figé sur ses positions, mais il se laisse émouvoir et toucher ; il sait changer ses plans. L'amour est créatif, et nous, chrétiens, si nous voulons imiter le Christ, sommes invités à être ouverts au changement. Comme c'est bon, dans nos relations, mais aussi dans la vie de foi, d'être dociles, d'écouter vraiment, de s'attendrir au nom de la compassion et du bien d'autrui, comme Jésus l'a fait avec la Cananéenne. La docilité pour changer. Des cœurs dociles pour changer.
Regardons alors la foi de la femme, que le Seigneur loue en disant qu'elle est « grande » (v. 28). Pour les disciples, seule son insistance semble grande, mais Jésus voit la foi. Si nous y réfléchissons, cette femme étrangère connaissait probablement peu ou pas du tout les lois et les préceptes religieux d'Israël. En quoi consiste donc sa foi ? Elle n'est pas riche en concepts, mais en faits : la Cananéenne s'approche, se prosterne, insiste, engage un dialogue serré avec Jésus, surmonte tous les obstacles pour lui parler. Voilà la concretude de la foi, qui n'est pas une étiquette religieuse, mais une relation personnelle avec le Seigneur. Combien de fois sommes-nous tentés de confondre la foi avec une étiquette ! La foi de la femme ne consiste pas en un galimatias théologique, mais en l'insistance : elle frappe à la porte, elle frappe, elle frappe ; ce n'est pas fait de paroles, mais de prière. Et Dieu ne résiste pas quand on le prie. C'est pourquoi il a dit : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira » (Mt 7,7).
Frères et sœurs, à la lumière de tout cela, nous pouvons nous poser quelques questions. À commencer par le changement de Jésus, par exemple : suis-je capable de changer d'avis ? Suis-je compréhensif et compatissant, ou reste-je rigide sur mes positions ? Y a-t-il de la rigidité dans mon cœur ? Ce n'est pas de la fermeté, la rigidité est laide, la fermeté est bonne. Et en partant de la foi de la femme : comment est ma foi ? S'arrête-t-elle aux concepts et aux mots, ou est-elle vraiment vécue, avec la prière et les actions ? Suis-je capable de dialoguer avec le Seigneur, de persévérer avec Lui, ou me contenté-je de réciter de belles formules ? Que la Vierge Marie nous rende disponibles pour le bien et concrets dans la foi.
Après l'Angélus :
Chers frères et sœurs,
je suis préoccupé par ce qui se passe au Niger. Je me joins à l'appel des évêques en faveur de la paix dans le pays et de la stabilité de la région du Sahel. J'accompagne de mes prières les efforts de la communauté internationale pour trouver rapidement une solution pacifique pour le bien de tous. Prions pour le cher peuple nigérien. Et prions aussi pour la paix de toutes les populations blessées par les guerres et les violences, en particulier prions pour l'Ukraine, qui souffre depuis si longtemps.
Je salue chacun de vous, fidèles de Rome et pèlerins de différents pays. En particulier, je salue les nouveaux séminaristes du Collège nord-américain et je leur souhaite un bon parcours de formation ; je salue également la communauté « de la Borriquita » de Cadix, en Espagne ; je salue ensuite les Polonais, en pensant aussi aux femmes et aux jeunes filles pèlerines au sanctuaire de Notre-Dame à Piekary Śląskie.
Je salue les jeunes du Projet « Tucum », qui commencent aujourd'hui un Chemin de Croix à travers les gares italiennes, pour rencontrer les personnes qui vivent en marge et leur apporter l'espoir de l'Évangile.
Je vous salue tous et je vous souhaite un bon dimanche. S'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi. Bon appétit et au revoir.