Angélus : à l'image de la Vierge Marie, servir et louer

- Aujourd'hui, en la fête de l'Assomption, le Pape contemple Marie qui monte au ciel en âme et corps.
- L'Evangile présente Marie montant vers une région montagneuse pour aider sa cousine Élisabeth.
- Deux aspects caractérisent Marie dans sa montée : le service du prochain et la louange à Dieu.
- Jésus et Marie suivent le même chemin : deux vies qui s'élèvent, glorifiant Dieu et servant les frères.
- Le service nous élève quand nous nous abaissons pour servir les frères. Mais servir est exigeant.
- Le service risque d'être stérile sans la louange à Dieu. La louange élève les cœurs.
- Interrogeons-nous : vivons-nous le travail dans un esprit de service ou d'égoïsme ? Louons-nous Dieu chaque jour ?
- La Vierge Marie nous aide à monter chaque jour plus haut par le service et la louange.


Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd'hui, en cette solennité de l'Assomption de la Vierge Marie, nous contemplons celle qui monte, en âme et en corps, à la gloire du Ciel. L'Évangile d'aujourd'hui nous la présente à nouveau en train de monter, cette fois vers une "région montagneuse" (Lc 1,39). Et pourquoi monte-t-elle ? Pour aider sa cousine Élisabeth, et là-bas, elle entonne le chant joyeux du Magnificat. Marie monte, et la Parole de Dieu nous révèle ce qui la caractérise lorsqu'elle s'élève : le service envers le prochain et la louange à Dieu. Les deux aspects : Marie est la femme du service envers le prochain et la femme qui loue Dieu. L'évangéliste Luc, d'ailleurs, relate la vie même du Christ comme une montée vers le haut, vers Jérusalem, le lieu du don de soi sur la croix, et décrit de la même manière le chemin de Marie. Jésus et Marie suivent en somme le même chemin : deux vies qui montent en haut, glorifiant Dieu et servant les frères. Jésus en tant que Rédempteur, donnant sa vie pour nous, pour notre justification ; Marie en tant que servante qui va servir : deux vies qui triomphent de la mort et ressuscitent ; deux vies dont les secrets sont le service et la louange. Arrêtons-nous sur ces deux aspects : le service et la louange.

Le service. C'est lorsque nous nous abaissions pour servir nos frères que nous montons en haut : c'est l'amour qui élève la vie. Nous allons servir nos frères et avec ce service, nous montons "en haut". Mais le service n'est pas facile : la Vierge Marie, qui vient de concevoir, parcourt près de 150 kilomètres pour rejoindre la maison d'Élisabeth depuis Nazareth. Aider a un coût pour nous tous. Nous le vivons toujours dans la fatigue, la patience et les préoccupations que prendre soin des autres entraîne. Pensez, par exemple, aux kilomètres que tant de personnes parcourent chaque jour pour se rendre au travail et en revenir, effectuant de nombreuses tâches en faveur du prochain ; pensez aux sacrifices de temps et de sommeil pour s'occuper d'un nouveau-né ou d'une personne âgée ; et à l'engagement à servir ceux qui ne peuvent pas rendre, tant dans l'Église que dans le volontariat. J'admire le volontariat. C'est fatigant, mais c'est monter vers le haut, c'est gagner le Ciel ! C'est cela, le vrai service.

Cependant, le service risque d'être stérile sans la louange à Dieu. En effet, lorsque Marie entre dans la maison de sa cousine, elle loue le Seigneur. Elle ne parle pas de sa fatigue due au voyage, mais du fond de son cœur, elle éclate en un chant de jubilation. Car celui qui aime Dieu connaît la louange. Et l'Évangile d'aujourd'hui nous montre "une cascade de louanges" : l'enfant tressaille de joie dans le ventre d'Élisabeth (cf. Lc 1,44), qui prononce des paroles de bénédiction et "la première béatitude" : "Heureuse celle qui a cru" (Lc 1,45) ; et tout culmine en Marie, qui entonne le Magnificat (cf. Lc 1,46-55). La louange accroît la joie. La louange est comme une échelle : elle élève les cœurs. La louange élève les esprits et surmonte la tentation de se décourager. Vous avez remarqué que les personnes ennuyeuses, celles qui vivent de bavardages, sont incapables de louer ? Posez-vous la question : suis-je capable de louer ? Comme il est bon de louer Dieu chaque jour, et aussi les autres ! Comme il est bon de vivre dans la gratitude et la bénédiction au lieu des regrets et des plaintes, de lever les yeux vers le haut au lieu d'avoir une mine renfrognée ! Les plaintes : il y a des gens qui se plaignent tous les jours. Mais regardez, Dieu est près de toi, regarde qu'Il t'a créé, regarde les choses qu'Il t'a données. Loue, loue ! Et c'est cela, la santé spirituelle.

Service et louange. Essayons de nous interroger : est-ce que je vis mon travail et mes occupations quotidiennes avec un esprit de service ou d'égoïsme ? Est-ce que je me dévoue gratuitement pour quelqu'un, sans chercher des avantages immédiats ? Est-ce que je fais du service le "trampoline" de ma vie ? Et en pensant à la louange : est-ce que je sais, comme Marie, exulter en Dieu (cf. Lc 1,47) ? Je prie en bénissant le Seigneur ? Et après l'avoir loué, je répands Sa joie parmi les personnes que je rencontre ? Que chacun essaie de répondre à ces questions.

Notre Mère, Assomption dans le Ciel, nous aide à monter toujours plus haut chaque jour par le service et la louange.


Chers frères et sœurs,

Je salue chaleureusement tous ceux qui sont présents, Romains et pèlerins de différents pays. En particulier, je salue les jeunes du Diocèse de Vérone et je leur adresse mes meilleurs vœux pour leur expérience estivale à Rome.

Aujourd'hui, nous confions à Marie, Assomption dans le Ciel, la supplication pour la paix en Ukraine et dans toutes les régions déchirées par la guerre : malheureusement, elles sont nombreuses ! Le fracas des armes couvre les tentatives de dialogue ; le droit de la force l'emporte sur la force du droit. Mais ne nous laissons pas décourager, continuons à espérer et à prier, car c'est Dieu, c'est Lui qui guide l'histoire. Qu'Il nous entende !

Et aujourd'hui, en ce jour de la Vierge, je salue les jeunes de l'Immaculée ! Bonne fête à tous ! S'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !

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