En ce temps de l’Avent, ce dimanche 5 décembre 2022, le Pape François invite à «confesser ses péchés» afin de recevoir le pardon de Dieu. Le Souverain pontife exhorte également à profiter de cette période pour faire preuve d’humilité, en s’excusant «auprès de ceux que nous avons offensés», car avec Jésus, il y a toujours une possibilité de recommencer.
Avant l'Angélus :
Chers frères et soeurs, bonjour, bon dimanche !
Aujourd'hui, deuxième dimanche de l'Avent, l'Évangile de la liturgie nous présente la figure de Jean-Baptiste. Le texte dit qu'il "portait une robe de poils de chameau", que "sa nourriture était sauterelle et miel sauvage" (Mt 3,4) et qu'il invitait tout le monde à la conversion : "Convertissez-vous, car le royaume des cieux est proche !" (v. 2). Il prêchait la proximité du Royaume. Bref, un homme austère et radical, qui peut à première vue nous paraître un peu dur et susciter une certaine crainte. Mais alors nous nous demandons : pourquoi l'Eglise le propose-t-elle chaque année comme principal compagnon de voyage pendant cette période de l'Avent ? Qu'est-ce qui se cache derrière sa sévérité, derrière son apparente dureté ? Quel est le secret de Jean ? Quel est le message que l'Eglise nous donne aujourd'hui avec Jean ?
En fait, Baptiste, plus qu'un homme dur, est un homme allergique à la duplicité. Par exemple, quand les pharisiens et les sadducéens, connus pour leur hypocrisie, s'approchent de lui, sa "réaction allergique" est très forte ! Certains d'entre eux, en fait, allaient probablement le voir par curiosité ou par opportunisme, parce que Jean était devenu très populaire. Ces pharisiens et sadducéens se sentaient bien et, face à l'appel fougueux du Baptiste, ils se justifiaient en disant : "Nous avons Abraham pour père" (v. 9). Ainsi, entre les doublons et la présomption, ils ne saisissaient pas l'occasion de grâce, l'occasion de commencer une vie nouvelle ; ils étaient fermés dans la présomption d'être justes. C'est pourquoi Jean leur dit : "Faites des fruits dignes de conversion !" (v. 8 ). C'est un cri d'amour, comme celui d'un père qui voit son fils se ruiner et lui dit : "Ne jette pas ta vie !". En effet, chers frères et soeurs, l'hypocrisie est le danger le plus grave, car elle peut ruiner même les réalités les plus sacrées. L’hypocrisie est un grand danger! C'est pourquoi le Baptiste - comme Jésus ensuite - est dur avec les hypocrites. On peut lire par exemple le chapitre 23 de Matthieu, où Jésus parle aux hypocrites du temps, si fort ! Et pourquoi est-ce le Baptiste et Jésus ? Pour les secouer. Au lieu de cela, ceux qui se sentaient pécheurs "accouraient à lui et, en confessant leurs péchés, se faisaient baptiser" (v. 5). C'est ainsi : pour accueillir Dieu, ce n'est pas la bravoure qui importe, mais l'humilité. C'est la voie pour accueillir Dieu, pas la bravure : "nous sommes forts, nous sommes un grand peuple...", non, l'humilité : "je suis un pécheur" ; mais pas dans l'abstrait, non, "pour cela, cela, cela", chacun de nous doit confesser, avant tout à lui-même, ses péchés, ses manquements, ses hypocrisies ; il faut descendre du piédestal et se plonger dans l'eau de la repentance.
Chers frères et soeurs, Jean, avec ses "réactions allergiques", nous fait réfléchir. Ne sommes-nous pas parfois un peu comme ces pharisiens ? Peut-être regardons-nous les autres d'en haut, pensant être meilleurs qu'eux, tenir notre vie en main, ne pas avoir besoin chaque jour de Dieu, de l'Église, des frères. Nous oublions que dans un seul cas, il est permis de regarder un autre du haut vers le bas: quand il faut l’aider à se relever; le seul cas, les autres ne sont pas licites. L'Avent est un temps de grâce pour nous enlever nos masques - chacun de nous en a - et nous mettre en file d'attente avec les humbles ; pour nous libérer de la présomption de croire que nous sommes autosuffisants, pour aller confesser nos péchés, ceux cachés, et accueillir le pardon de Dieu, pour demander pardon à ceux que nous avons offensés. C'est comme ça que commence une nouvelle vie. Et la voie est une seule, celle de l'humilité : nous purifier du sentiment de supériorité, du formalisme et de l'hypocrisie, pour voir dans les autres des frères et des soeurs, des pécheurs comme nous, et en Jésus voir le Sauveur qui vient pour nous - pas pour les autres, pour nous - comme nous sommes, avec nos pauvreté, misères et défauts, surtout avec notre besoin d'être relevés, pardonnés et sauvés.
Et rappelons-nous encore une chose : avec Jésus la possibilité de recommencer il y a toujours : jamais il n'est trop tard, toujours il y a la possibilité de recommencer. Ayez courage, Il est proche de nous et c'est un temps de conversion. Tout le monde peut penser : "J'ai cette situation à l'intérieur, ce problème qui me fait honte...". Mais Jésus est à côté de toi, recommence, toujours il y a la possibilité de faire un pas de plus. Il nous attend et ne se lasse jamais de nous. Il ne se fatigue jamais ! Et nous sommes ennuyeux, mais il ne se fatigue jamais. Écoutons l'appel de Jean-Baptiste de revenir à Dieu et ne laissons pas passer cet Avent comme les jours du calendrier, parce que c'est un temps de grâce, de grâce aussi pour nous, maintenant, ici ! Que Marie, l'humble servante du Seigneur, nous aide à rencontrer Lui et ses frères sur le chemin de l'humilité, qui est la seule qui nous fera avancer.
Après l'Angélus :
Chers frères et soeurs !
Je vous salue avec affection tous, venant d'Italie et de différents pays : familles, paroisses, associations et personnes. Je vois aussi des drapeaux espagnols, polonais, argentins... beaucoup. Bienvenue à tous ! Je salue en particulier les pèlerins espagnols de Madrid, Salamanque, Bolaños de Calatrava et La Solana. En saluant les Polonais, je voudrais remercier ceux qui soutiennent la Journée de prière et de collecte de fonds pour l'Église en Europe de l'Est.
Je suis heureux d'accueillir l'Action catholique d'Aversa avec l'Evêque Mons. Angelo Spinillo ; ainsi que les fidèles de Palerme, Sutrio et Saronno, les garçons de la Cresima de Pattada - diocèse d'Ozieri - et ceux de la paroisse de Sant’Enrico à Rome.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche et une bonne continuation du chemin de l'Avent. Jeudi prochain, nous célébrerons la solennité de l'Immaculée. À son intercession, nous confions notre prière pour la paix, en particulier pour le peuple ukrainien meurtri.
N'oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !