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 la mission des religieux

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MessageSujet: la mission des religieux    la mission des religieux  Icon_minitimeVen 29 Nov 2013 - 18:12

la mission des religieux  Papa

Discours du Vendredi 29 Novembre 2013

Des hommes et des femmes qui réveillent le monde

« Des hommes et des femmes qui réveillent le monde »: pour décrire la mission des religieux dans le monde contemporain, le Pape François a choisi cette image suggestive, en annonçant que 2015 sera une année dédiée à la vie consacrée. C'est ce qu'a déclaré un communiqué de l'Union des supérieurs généraux (Usg) au terme de l'audience pontificale qui s'est déroulée ce matin, vendredi 29 novembre, dans la salle Paul VI.

Le Saint-Père a reçu 120 participants à la 82e assemblée générale – qui s'est déroulée du 27 au 29 au Salesianum – pendant trois heures entières. Un long entretien fraternel et cordial fait de questions et de réponses a caractérisé la rencontre. Le premier groupe de questions concernait l'identité et la mission de la vie consacrée. La radicalité est exigée de tous les chrétiens, a affirmé le Pape, mais
Citation :
les religieux sont appelés à suivre le Seigneur de façon spéciale: « Ce sont des hommes et des femmes qui peuvent réveiller le monde. La vie consacrée est une prophétie. Dieu nous demande de sortir du nid qui nous enveloppe et d'être envoyés sur les frontières du monde, en évitant la tentation de les soumettre. Telle est la façon la plus concrète d'imiter le Seigneur ».
Interrogé sur la situation des vocations, le Pape a souligné qu'il y a des Eglises jeunes qui donnent des fruits nouveaux. Cela oblige à repenser l'inculturation du charisme. L'Eglise doit demander pardon et considérer avec beaucoup de honte les échecs apostoliques à cause des malentendus dans ce domaine, comme dans le cas de Matteo Ricci. Le dialogue interculturel doit pousser à introduire dans le gouvernement des instituts religieux des personnes de cultures différentes qui expriment des façons diverses de vivre le charisme.

Le Pape a ensuite insisté sur la formation qui, à son avis, se base sur quatre piliers fondamentaux: formation spirituelle, intellectuelle, communautaire et apostolique. Il est indispensable d'éviter toute forme d'hypocrisie et de cléricalisme grâce à un dialogue franc et ouvert sur chaque aspect de la vie:
Citation :
« La formation est une œuvre artisanale, et non pas policière – a-t-il affirmé – et l'objectif est de former des religieux qui aient un cœur tendre et non pas acide comme le vinaigre. Nous sommes tous pécheurs, mais non corrompus. On accepte les pécheurs, mais pas les corrompus ».
Interrogé sur la fraternité, le Pape a dit qu'elle possède une immense force d'attraction. Elle suppose l'acceptation des différences et des conflits. Il est parfois difficile de la vivre, mais si on ne la vit pas, l'on est pas fécond. Dans tous les cas, « nous ne devons jamais agir comme des  gérants devant le conflit d'un frère: il faut caresser le conflit ».

Certaines questions ont ensuite été posées sur les relations entre les religieux et les Eglises particulières dans lesquelles ils sont insérés. Le Saint-Père a affirmé connaître par expérience les problèmes possibles: « Nous évêques devons comprendre que les personnes consacrées ne sont pas du matériel d'aide, mais sont des charismes qui enrichissent les diocèses ».

Les dernières questions ont concerné les frontières de la mission des personnes consacrées. « Celles-ci doivent être recherchées sur la base des charismes », a répondu le Pape. A côté de ces défis, il a cité celui culturel et celui éducatif dans les écoles et dans les universités. Enfin, en quittant la salle, le Pape a affirmé:
Citation :
« Merci pour votre témoignage et également pour les humiliations à travers lesquelles vous devez passer ».
Source : http://www.news.va/fr/news/des-hommes-et-des-femmes-qui-reveillent-le-monde


Entretien du pape François avec les Supérieurs généraux :

Les religieux : pécheurs et prophètes

Accueilli par des applaudissements, le Saint Père s’assied ponctuellement à 9h30, regarde sa montre et se félicite pour sa « ponctualité suisse ». Tous éclatent de rire : le pape a ainsi voulu saluer le frère Mauro Jöhri, Ministre général des Frères mineurs capucins, de nationalité suisse, qui vient à peine d’être élu vice-président de l’Union.
Après quelques brefs mots de salutation de la part du Président, le Père Adolfo Nicolás, Préposé général des Jésuites, et du Secrétaire général, le Père David Glenday, combonien, le pape François remercie pour l’invitation avec cordialité et simplicité. Il écoute ensuite un premier ensemble de questions. Les religieux interrogent le pape surtout sur l’identité et la mission des religieux : « Qu’attend-on de la vie consacrée ? Que demandez-vous ? Si vous étiez à notre place, comment accueilleriez-vous votre appel à aller aux périphéries, à vivre l’Évangile sine glossa, la prophétie évangélique ? Que vous ressentiriez-vous appelé à faire ? » Et encore : « Où faut-il mettre l’accent aujourd’hui ? Quelles sont les priorités ? »
Le pape François commence par dire que lui aussi est un religieux, et qu’il connaît donc par expérience ce dont on parle[2]. Le dernier pape religieux a été le Camaldule Grégoire XVI, élu en 1831. Puis il fait explicitement référence à Benoît XVI : « Il a dit que l’Église s’accroît par le témoignage, non par prosélytisme. Le témoignage qui peut attirer vraiment est celui qui est lié à des attitudes qui sortent de l’ordinaire : la générosité, le détachement, le sacrifice, l’oubli de soi pour s’occuper des autres. C’est cela, le témoignage, le “martyre” de la vie religieuse. Et pour les gens, c’est un “signal d’alarme”. Les religieux, par leur vie, disent aux gens : “Qu’est-ce qui se passe ?”, ces personnes me disent quelque chose ! Elles dépassent l’horizon mondain ! Voilà, poursuit le pape, citant Benoît XVI, la vie religieuse doit permettre la croissance de l’Église par voie d’attraction[3]. »
Ainsi, « l’Église doit être attirante. Réveillez le monde ! Soyez témoins d’une autre façon de faire, d’agir, de vivre ! Il est possible de vivre autrement dans ce monde. On parle d’un regard eschatologique, des valeurs du Royaume incarnées ici, sur cette terre. Il s’agit de tout laisser pour suivre le Seigneur. Non, je ne veux pas dire “radical”. La radicalité évangélique n’est pas l’apanage des religieux : elle est demandée à tous. Mais les religieux suivent le Seigneur de façon spéciale, selon un mode prophétique. Moi, ce que j’attends de votre part, c’est ce témoignage-là. Les religieux doivent être hommes et femmes capables de réveiller le monde. »
Le pape François reviendra de façon récurrente aux concepts exprimés ici, en les approfondissant progressivement. Et, de fait, il poursuit : « Vous devez vraiment être témoins d’une autre façon de faire et de vous comporter. Mais dans la vie, il est difficile que tout soit clair, précis, dessiné de façon nette. La vie est complexe, elle est faite de grâce et de péché. Celui qui ne pèche pas n’est pas homme. Tous, nous nous trompons et nous devons reconnaître notre faiblesse. Un religieux qui se reconnaît faible et pécheur ne contredit pas le témoignage qu’il est appelé à donner, mais au contraire, il le renforce, et cela fait du bien à tout le monde. Ce que j’attends, donc, c’est le témoignage. Je désire de la part des religieux ce témoignage spécial. »

Éviter le fondamentalisme et éclairer le futur :


Poursuivant ses réponses aux premières questions, le pape François revient sur l’un des points-clefs de sa pensée : « Je suis convaincu d’une chose : les grands changements de l’histoire se sont réalisés quand la réalité a été vue, non depuis le centre, mais depuis la périphérie. C’est une question herméneutique : on comprend la réalité seulement si on la regarde depuis la périphérie, et non si notre regard vient d’un centre équidistant de tout. Pour vraiment comprendre la réalité, nous devons nous déplacer de la position centrale calme et tranquille et nous diriger vers la zone périphérique. Se tenir en périphérie aide à mieux voir et comprendre, à faire une analyse plus correcte de la réalité, qui évite le centralisme et les approches idéologiques. »
Donc : « Il ne sert à rien d’être au centre d’une sphère. Pour comprendre, nous devons nous “déplacer”, voir la réalité depuis plusieurs points de vue différents[4]. Nous devons nous habituer à penser. Je fais souvent référence à une lettre du Père Pedro Arrupe, qui a été Général de la Compagnie de Jésus. C’était une lettre adressée au Centres d’enquête et d’action sociale (CIAS). Dans cette lettre, le P. Arrupe parlait de la pauvreté et disait qu’il faut un temps de contact réel avec les pauvres. Pour moi, ça, c’est vraiment important : il faut connaître la réalité par expérience, consacrer un temps pour aller en périphérie afin de connaître vraiment la réalité et le vécu des gens. Si ceci n’arrive pas, alors voilà, on court le risque d’être abstrait, idéologique ou fondamentaliste, et ça, ce n’est pas sain[5]. »
Le pape s’arrête ensuite sur un cas concret, l’apostolat de la jeunesse : « Celui qui travaille avec les jeunes ne peut pas se contenter de dire des choses trop organisées et structurées comme un traité, parce que ces choses passent par-dessus la tête des jeunes. Nous avons besoin d’un nouveau langage, d’un nouveau mode de dire les choses. Aujourd’hui, Dieu nous demande ceci : sortir de notre petit nid chaud pour être envoyés. Celui qui vit pour sa part sa consécration en clôture vit cette tension intérieure dans la prière pour que l’Évangile puisse croître. On peut accomplir le mandat évangélique qui dit “Allez dans le monde entier et proclamez l’Évangile à toute créature” (Mc 16,15) avec cette clef d’interprétation tournée vers les périphéries existentielles ou géographiques. C’est le mode le plus concret d’imiter Jésus, qui est allé vers toutes les périphéries. Jésus est allé vers tous, vraiment tous. Je ne me sentirais donc pas tellement inquiet en allant vers les périphéries, donc ne vous sentez pas inquiets en vous adressant à quiconque. »
Alors, quelle est la priorité de la vie consacrée ? Voici ce que répond le pape : « La prophétie du Royaume, qui n’est pas négociable. L’accent doit porter sur le fait d’être un prophète, et non sur le fait de jouer à l’être. Naturellement, le démon nous présente ses tentations, et en voici une : jouer à faire le prophète sans l’être, n’en assumer que les attitudes. Mais on ne peut pas jouer avec ces choses. Moi-même, j’ai vu des choses très tristes dans ce domaine. Non : les religieux et religieuses sont des hommes et des femmes qui illuminent le futur. »
Le pape François, dans son interview à la Civiltà cattolica, avait clairement affirmé que les religieux sont appelés à une vie prophétique. C’est leur particularité : « être des prophètes qui témoignent de la manière dont Jésus a vécu sur cette terre, et qui annoncent comment le Règne de Dieu sera dans sa perfection. Un religieux ne doit jamais renoncer à l’attitude prophétique. […] Pensons à ce qu’ont fait tant de grands saints, moines, religieux et religieuses, depuis l’abbé saint Antoine. Être prophète peut parfois signifier faire ruido[6], je ne sais pas comment dire… La prophétie fait du bruit, on pourrait dire qu’elle sème la pagaille. Son charisme est d’être un levain dans la pâte : la prophétie annonce l’esprit de l’Évangile…[7] »
Et alors, comment être prophètes en vivant son propre charisme religieux particulier ? Pour le pape François, il faut « renforcer ce qui est institutionnel dans la vie consacrée et ne pas confondre l’institut avec l’œuvre apostolique. Le premier reste, la seconde passe. Parfois, on confond institut et œuvre. L’institut est créatif, il cherche toujours de nouveaux chemins. Ainsi, les périphéries changent, elles aussi, et on peut en dresser une liste toujours différente. »


« Le charisme n’est pas une bouteille d’eau distillée » :

Les questions se centrent alors sur le thème des vocations. La géographie humaine de l’Église, et donc aussi des instituts religieux, connaît un changement en profondeur. Les vocations en Afrique et en Asie augmentent, et elles représentent la majeure partie du total. Tout ceci pose des défis sérieux : l’inculturation du charisme, le discernement vocationnel et la sélection des candidats, le défi du dialogue interreligieux, la recherche d’une représentativité plus équilibrée dans les organes de gouvernement des instituts et, plus généralement, dans la structure de l’Église. On demande donc au pape une orientation face à cette situation.
Le pape François dit qu’il est bien conscient que la géographie de la vie consacrée a changé énormément et que « toutes les cultures ont la capacité d’être appelées par le Seigneur, qui est libre de susciter plus de vocations dans un lieu ou dans un autre. Que veut le Seigneur avec les vocations qu’il nous envoie de la part d’Églises plus jeunes ? Je ne sais pas le dire. Mais je me le demande. Nous devons nous le demander. Il y a une volonté du Seigneur dans tout cela. Il y a des Églises qui donnent de nouveaux fruits. Peut-être qu’autrefois elles n’étaient pas si fécondes, mais aujourd’hui, si. Cela oblige naturellement à repenser l’inculturation du charisme. Le charisme est unique, mais, comme disait saint Ignace, il faut le vivre selon les lieux, les temps et les personnes. Le charisme n’est pas une bouteille d’eau distillée. Il faut le vivre avec énergie, le relisant aussi sous l’angle culturel. Mais ainsi, me direz-vous, on risque de se tromper, de commettre des erreurs. C’est risqué. Oui, oui : ne ferons toujours des erreurs, sans aucun doute. Mais ceci ne devrait pas nous freiner, parce qu’on court le risque de faire des erreurs plus grandes. En fait, nous devons toujours demander pardon et voir avec beaucoup de honte les échecs apostoliques qui ont été causés par manque de courage. Pensons, par exemple, aux intuitions pionnières de Matteo Ricci, qu’en son temps, on a laissé tomber[8]. »
« Je ne parle pas d’adaptations de type folkloriques aux coutumes, poursuit le pape, c’est une question de mentalité, de mode de penser. Par exemple, il y a des peuples qui pensent d’une manière plus concrète qu’abstraite, ou qui au moins ont un type d’abstraction différent de celui de l’Occident. Moi-même, j’ai vécu comme Provincial des Jésuites d’Argentine cette différence. Je me rappelle combien nous peinions à dialoguer, même sur des choses simples de la vie quotidienne, avec un frère jésuite qui venait de la zone des Guaranis, qui ont développé une pensée très concrète. Il faut vivre avec courage et se confronter à ces défis, y compris sur des thèmes importants. Bref, je ne peux pas former une personne comme religieux sans prendre en considération sa vie, son expérience, sa mentalité et son contexte culturel. Ça, c’est le chemin. C’est ce qu’ont fait les grands religieux missionnaires. Je pense aux aventures extraordinaires du Jésuite espagnol Segundo Llorente, missionnaire tenace et contemplatif en Alaska, qui a non seulement appris la langue, mais aussi la pensée concrète des gens[9]. Inculturer le charisme, donc, est fondamental, mais cela ne signifie jamais le relativiser. Nous ne devons pas rendre le charisme rigide et uniforme. Quand nous uniformisons nos cultures, alors, nous tuons le charisme », conclut avec fermeté le Pontife, indiquant la nécessité d’ « introduire dans le gouvernement central des ordres et des congrégations des personnes de cultures différentes, qui expriment différents modes de vivre le charisme. »
Le pape François est certainement conscient des risques, même en termes de « recrutement vocationnel » des Églises plus jeunes. Il a rappelé, entre autres, qu’en 1994, dans le contexte du Synode ordinaire sur la vie consacrée et sa mission, les évêques philippins dénoncèrent la « traite des femmes novices », c’est-à-dire l’arrivée massive de congrégations étrangères qui ouvraient des maisons dans l’archipel en vue de recruter des vocations à transplanter en Europe. « Il faut garder les yeux ouverts sur ce genre de situations », dit le pape.
Puis il s’arrête aussi sur les vocations de frère, et, plus généralement, des religieux qui ne sont pas prêtres. Il regrette que ne se soit pas développée aujourd’hui une conscience adaptée de cette vocation spécifique. Il fait référence à un document relatif à cette vocation qui n’est jamais paru, et qu’il faudrait peut-être reprendre pour le porter jusqu’au bout et mener une réflexion plus adaptée. À ce moment-là, le pape tourne le regard vers le cardinal João Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, et vers le Secrétaire de cette Congrégation, Mgr José Rodríguez Carballo, qui étaient présents dans l’assemblée, les invitant à considérer la question. Il conclut : « Je ne crois pas vraiment que la crise des vocations des religieux non-prêtres soit un signe des temps pour dire que cette vocation est finie. Nous devons plutôt comprendre ce que Dieu nous demande. » Répondant ensuite à une demande sur la question des religieux frères comme supérieurs dans les ordres de clercs, le pape répond qu’il s’agit d’un aspect canonique qui doit être traité à ce niveau.

« La formation est une œuvre artisanale, pas policière » :


Ensuite, le pape François écoute quelques questions sur la thème de la formation. Il répond tout de suite, en donnant quelques indications quant aux priorités : « La formation des candidats est fondamentale. Il y a quatre piliers dans la formation : spirituelle, intellectuelle, communautaire et apostolique. Le fantasme à combattre est l’image de la vie religieuse vue comme refuge et consolation devant un monde “extérieur” difficile et complexe. Les quatre piliers doivent interagir dès le premier jour d’entrée au noviciat, et non pas être structurés l’un à la suite de l’autre. Il faut qu’il y ait interaction. »
Le pape est conscient du fait que le problème de la formation n’est pas facile à aborder aujourd’hui : « La culture actuelle est beaucoup plus riche et conflictuelle que celle que nous avons vécue, à notre époque, il y a des années. Notre culture était plus simple et ordonnée. Aujourd’hui, l’inculturation demande une autre attitude. Par exemple : on ne résout pas les problèmes simplement en interdisant de faire ceci ou cela. Il faut tant de dialogue, de confrontation. Pour éviter les problèmes, dans quelques maisons de formation, les jeunes serrent les dents, ils cherchent à ne pas commettre de fautes évidentes, d’être en règle, en faisant beaucoup de sourires, dans l’attente qu’un jour, on leur dise : “C’est bien, tu as fini ta formation.” Ça, c’est une hypocrisie qui est un fruit du cléricalisme, l’un des maux les plus terribles. Je l’ai déjà dit aux évêques du Conseil épiscopal latino-américain (Celam) cet été à Rio de Janeiro : il faut vaincre cette tendance au cléricalisme aussi dans les maisons de formation et dans les séminaires. On peut la résumer par ce conseil qu’on m’a donné une fois dans ma jeunesse : “Si tu veux continuer, pense clairement et parle obscurément.” C’était une claire invitation à l’hypocrisie. Il faut à tout prix éviter cela. » À Rio, en fait, il avait identifié le cléricalisme comm l’une des causes du « manque de maturité et de liberté chrétienne » du peuple de Dieu[10].
Ainsi, « si le séminaire est trop grand, il faut le partager en communautés avec des formateurs capables de suivre vraiment les personnes. Le dialogue doit être sérieux, sans peur, sincère. Et il faut vraiment considérer que le langage des jeunes en formation aujourd’hui est différent de celui de ceux et celles qui ont les précédés : nous vivons un changement d’époque. La formation est une œuvre artisanale, pas policière. Nous devons former le cœur. Autrement, nous formons des petits monstres. Et ensuite, ces petits monstres forment le peuple de Dieu. Ça, ça me donne vraiment la chair de poule. »
Le pape insiste ensuite sur le fait que la formation doit être orientée non seulement vers la croissance personnelle, mais aussi vers sa perspective finale : le peuple de Dieu. En formant les personnes, il faut penser à ceux et celles auprès de qui ils seront envoyés : « Il faut toujours penser aux fidèles, au peuple fidèle de Dieu. Il faut former des personnes qui soient témoins de la résurrection de Jésus. Le formateur doit penser que la personne en formation sera appelée à s’occuper du peuple de Dieu. Il faut toujours penser au peuple de Dieu, dans ce cadre. Pensons à ces religieux qui ont le cœur acide comme du vinaigre : ils ne sont pas faits pour le peuple. Bref, nous ne devons pas former des administrateurs, des gestionnaires, mais des pères, des frères, des compagnons de route. »
Le pape François, pour finir, veut souligner un autre risque : « si un jeune qui a été invité à quitter un institut religieux à cause de problèmes de formation et pour des motifs sérieux est ensuite accepté dans un séminaire, ça, c’est un autre gros problème. Je ne parle pas de personnes qui se reconnaissent pécheurs : nous sommes tous pécheurs, mais en revanche, nous ne sommes pas tous corrompus. Que l’on accepte les pécheurs, mais pas les corrompus. » Et ici, le pape rappelle la grande décision du pape Benoît XVI pour faire face aux cas d’abus : « cela doit toujours nous servir d’exemple pour avoir le courage d’assumer la formation personnelle comme défi sérieux, en ayant toujours à l’esprit le peuple de Dieu. »

Vivre la fraternité en « caressant les conflits » :


Le Synode sur la nouvelle évangélisation avait demandé aux religieux d’être témoins de la force humanisante de l’Évangile à travers la vie fraternelle. À partir de cet appel, quelques demandes ont été faites au pape à propos de la vie fraternelle des religieux : « Comment tenir ensemble les engagements de la mission et ceux de la vie communautaire ? Comment lutter contre la tendance à l’individualisme ? Comment se comporter avec les frères en difficulté ou qui vivent ou créent des conflits ? Comment conjuguer justice et miséricorde face à des cas difficiles ? »
Le pape François rappelle que la veille, il a reçu la visite du prieur de Taizé, frère Alois : « À Taizé, il y a des moines catholiques, calvinistes, luthériens… tous vivent vraiment une vie de fraternité. Ils sont vraiment un pôle apostolique impressionnant pour les jeunes. La fraternité a une force d’appel énorme. Les maladies qui touchent la fraternité, à l’inverse, ont une force destructrice. Les tentations contre la fraternité sont ce qui empêche le plus de cheminer dans la vie consacrée. La tendance individualiste est au fond une façon d’éviter de souffrir à cause de la fraternité. Saint Jean Berchmans[11] disait que, pour lui, la plus grande pénitence était justement la vie communautaire. Parfois, il est difficile de vivre la fraternité, mais, si on ne la vit pas, on n’est pas fécond. Le travail, y compris “apostolique”, peut devenir une fuite de la vie fraternelle. Si une personne ne réussit pas à vivre la fraternité, elle ne peut pas vivre la vie religieuse. »
« La fraternité religieuse, poursuit le pape, même avec toutes les différences possibles, est une expérience d’amour qui dépasse les conflits. Les conflits communautaires sont inévitables : en un certain sens, ils doivent exister, si la communauté vit vraiment des rapports sincères et loyaux. C’est la vie. Rêver à une communauté qui n’aurait pas de frère en difficulté n’a pas de sens, et ne fait pas du bien. Si, dans une communauté, on ne souffre pas à cause de conflits, cela veut dire qu’il manque quelque chose. La réalité dit que dans toutes les familles et dans tous les groupes humains il y a du conflit. Et il faut assumer le conflit : il ne doit pas être ignoré. Si on le cache, il crée une pression, puis ça explose. Une vie sans conflit, ce n’est pas la vie. »
L’enjeu est grand. Nous savons que l’un des principes fondamentaux du pape François est que « l’unité prévaut sur le conflit ». Ce qu’il dit aux religieux est à lire à la lumière d’Evangelii gaudium (nos 226-230), là où l’on demande « d’accepter de supporter le conflit, de le résoudre et de le transformer en un maillon d’un nouveau processus… » (n° 227). Il faut rappeler que pour Bergoglio, la réalisation personnelle n’est jamais une entreprise exclusivement individuelle, mais collective, communautaire[12]. En ce sens, le conflit peut, et même doit évoluer dans un processus de maturation.
Toutefois, dans tous les cas, il faut accompagner le conflit : « Jamais nous ne devons nous comporter comme le prêtre ou le lévite de la parabole du Bon Samaritain, qui ne font que passer à côté. Mais comment faire ? Il me vient à l’esprit, dit le pape, l’histoire d’un jeune de 22 ans qui était en pleine crise de dépression. Je ne parle pas d’un religieux, mais d’un jeune qui vivait avec sa maman qui était veuve et lavait les vêtements de familles aisées. Ce jeune n’allait plus travailler et vivait dans le brouillard de l’alcool. La maman ne pouvait rien faire : simplement, chaque matin, avant de sortir, elle le regardait avec une grande tendresse. Ce jeune, aujourd’hui, est un personnage important : il a dépassé cette crise, parce que ce regard de tendresse de sa maman, à la fin, l’a secoué. Pensez à la tendresse qu’a vécue saint François, par exemple. La tendresse aide à dépasser les conflits. Et puis, si cela ne suffit pas, peut-être faut-il alors changer de communauté. »
« Il est vrai, poursuit le pape, que parfois nous sommes cruels. Nous vivons la tentation commune de critiquer, pour notre satisfaction personnelle ou pour provoquer un avantage personnel. Parfois les crises de la fraternité sont dues à la fragilité des personnalités, et en ce cas, il est nécessaire de demander l’aide d’un professionnel, d’un psychologue. Il ne faut pas avoir peur de cela ; il ne faut pas craindre de tomber nécessairement dans le psychologisme. Mais jamais, jamais, nous ne devons agir comme des gestionnaires face au conflit d’un frère. Il faut que nous impliquions le cœur. »
« La fraternité est quelque chose de très délicat. Dans l’hymne des Premières vêpres de la solennité de saint Joseph au Bréviaire argentin, on demande à ce saint de protéger l’Église avec une ternura de eucaristía, une « tendresse eucharistique[13] ». Voilà, c’est ainsi qu’il faut traiter les frères : avec une tendresse eucharistique. Il faut caresser le conflit. Je pense à la fois où Paul VI reçut la lettre d’un enfant avec beaucoup de dessins. Paul VI dit que, sur un bureau où n’arrivaient que des lettres avec des problèmes, l’arrivée d’une lettre de ce type lui fit beaucoup de bien. La tendresse nous fait du bien. La tendresse eucharistique ne cache pas le conflit, mais aide à l’affronter en hommes. »

Les relations mutuelles entre religieux et Églises locales :


Les Supérieurs généraux posent alors quelques questions au pape à propos de l’insertion des communautés religieuses dans les Églises locales et du rapport avec les évêques : comment faire pour que soient respectés et promus, pour le bien de l’Église locale, les charismes des divers instituts ? Comment promouvoir la communion entre les différents charismes et les formes de vie chrétienne pour une plus grande croissance de tous et un meilleur développement de la mission ?
Le pape François répond que, depuis des années, on demande la révision des critères de direction à propos des rapports entre évêques et religieux dans l’Église qui ont été produits en 1978 par la Congrégation pour les religieux et par la Congrégation pour les évêques (Mutuæ relationes). Le pape est d’avis qu’il est temps de le faire, parce que « ce document répond à une certaine époque et n’est plus actuel. Les charismes des différents instituts doivent être respectés et promus parce qu’on a besoin d’eux dans les diocèses. Je sais par expérience, poursuit-il, les problèmes qui peuvent naître entre l’évêque et les communautés religieuses. » Par exemple, « si celles-ci décident un jour de laisser une œuvre par manque de religieux, l’évêque se retrouve souvent à l’improviste avec la patate chaude [sic] dans les mains. Moi, j’ai eu des expériences difficiles en ce sens. On me faisait savoir que l’œuvre allait être abandonnée et je ne savais que faire. Une fois, ils m’ont carrément averti une fois la chose faite. Mais je pourrais aussi raconter d’autres expériences à l’inverse très positives. Bref, je connais les problèmes, mais je sais aussi que les évêques ne connaissent pas toujours les charismes et les œuvres des religieux. Nous, les évêques, nous devons comprendre que les personnes consacrées ne sont pas du matériel de secours, mais sont des charismes qui enrichissent les diocèses. L’insertion diocésaine des communautés religieuses est importante. Il faut sauver le dialogue entre évêque et religieux pour éviter que, faute d’en comprendre les charismes, les évêques considèrent simplement les religieux comme des instruments utiles. » C’est pourquoi le pape a confié à la Congrégation pour les religieux le devoir de reprendre la réflexion et de travailler à une révision du document Mutuæ relationes.

Les frontières de la mission : marginalisation, culture et éducation :


Les dernières questions concernent les frontières de la mission des consacrés. Le pape a souvent parlé de « sortir », d’« aller », de « frontières ». Les Supérieurs généraux demandent donc quelles sont ces frontières vers lesquelles il faut sortir : « comment voyez-vous la présence de la vie consacrée dans les réalités d’exclusion que l’on trouve dans notre monde ? Beaucoup d’instituts ont une mission éducative : comment voyez-vous ce genre de service ? Que diriez-vous à des religieux impliqués dans ce champ ? »
D’abord, le pape affirme qu’il reste sans aucun doute des frontières géographiques, et qu’il faut être disponible à la mobilité. Mais il y a encore les frontières symboliques, qui ne sont pas fixées d’avance et ne sont pas égales pour tous, mais « qu’il faut chercher sur la base des charismes de chaque institut. Donc, on doit tout discerner selon le charisme propre. Certes, les réalités d’exclusion restent les priorités les plus significatives, mais elles requièrent du discernement. Le premier critère est celui d’envoyer vers ces situations d’exclusion et de marginalisation les personnes les meilleures, les plus douées. Ce sont des situations de risque plus grand, qui demandent courage et beaucoup de prière. Et il faut que les supérieurs accompagnent les personnes impliquées dans ce travail. » Il y a toujours le risque, rappelle le pape, de se laisser prendre par l’enthousiasme, d’envoyer aux frontières de la marginalisation des religieux de bonne volonté, mais qui ne sont pas adaptés à cette situation. Il ne faut pas prendre des décisions dans le domaine de la marginalisation sans s’assurer d’un discernement adéquat et d’un accompagnement.
À côté de ce défi de la marginalisation, le pape cite deux autres défis toujours importants : celui de la culture et celui de l’éducation dans les écoles et les universités. Dans ce secteur, la vie consacrée peut offrir un énorme service. Il rappelle : « Quand les Pères de la Civiltà cattolica sont venus me rencontrer, je leur ai parlé des frontières de la pensée, de la pensée unique et faible. Je leur ai recommandé ces frontières. De même, le Recteur majeur des Salésiens sait que tout pour eux a commencé à partir d’un rêve d’éducation aux frontières, le rêve de Don Bosco qui a poussé ses Salésiens jusqu’aux périphéries éducatives de la Patagonie. Nous pourrions prendre d’autres exemples. »
Pour le pape, les piliers de l’éducation sont : « transmettre la connaissance, transmettre des façons de faire, transmettre des valeurs. À travers ces piliers, on transmet la foi. L’éducateur doit être à la hauteur des personnes qu’il éduque, il doit se demander comment annoncer Jésus Christ à une génération qui change. » Puis il insiste : « Le devoir éducatif d’aujourd’hui est une mission clef, clef, clef ! » Et il cite quelques-unes de ses expériences à Buenos Aires sur la préparation nécessaire pour accueillir dans des contextes éducatifs des enfants, des adolescents et des jeunes qui vivent des situations complexes, surtout en famille : « Je me rappelle le cas d’une fille très triste qui finit par confier à la maîtresse le motif de son état d’âme : “la compagne de ma mère ne m’aime pas.” Le pourcentage de jeunes qui étudient dans les écoles et dont les parents sont séparés est très élevé. Les situations que nous vivons aujourd’hui posent donc de nouveaux défis, qui sont parfois difficiles à comprendre pour nous. Comment annoncer le Christ à ces jeunes garçons et filles ? Comment annoncer le Christ à une génération qui change ? Il faut veiller à ne pas leur administrer un vaccin contre la foi[14]. »
* * *
À la fin des trois heures, autour de midi trente, le pape dit qu’il regrette de devoir mettre fin à cette conversation : « laissons les autres questions pour la prochaine fois », dit-il en souriant. Il confie que son dentiste l’attend. Avant de saluer les Supérieurs généraux présents, il a une annonce à faire : 2015 sera une année dédiée à la vie consacrée. Ces paroles sont accueillies par de longs applaudissements. Le pontife regarde en souriant le Préfet et le Secrétaire de la Congrégation pour les religieux et les instituts séculiers et dit : « c’est de leur faute, c’est une de leurs propositions : quand ces deux-là se rencontrent, ils sont dangereux », causant ainsi l’hilarité de toute l’assemblée.
En laissant la salle, il affirme : « Je vous remercie, je vous remercie pour cet acte de foi que vous avez fait pendant cette réunion. Merci pour ce que vous faites, pour votre esprit de foi et la recherche du service. Merci pour votre témoignage, pour les martyrs que vous continuez à donner à l’Église, et aussi pour les humiliations par lesquelles vous devez passer : c’est le chemin de la Croix. Merci de tout cœur. »

[1] L’Assemblée s’est tenue du 27 au 29 novembre au Salesianum de Rome. Il s’agissait d’une rencontre autour de trois expériences qui ont guidé successivement les réflexions. Le Père Janson Hervé, des Petits frères de Jésus, a parlé des « lumières qui m’aident à vivre ce service de mes frères et de comment le pape François a conforté mon espérance. » Le Frère Mauro Jöhri, capucin, a expliqué « comment le pape François m’inspire et me propose des défis au service de l’animation de mon Ordre religieux ». Enfin, le Père Hainz Kulücke, de la Société du Verbe divin, s’est arrêté sur le « leadership à l’intérieur d’une Congrégation religieuse missionnaire dans un contexte international et interculturel à la lumière de l’exemple du pape François. »
[2] Rappelons que J. M. Bergoglio, quand il était Provincial des Jésuites argentins, avait publié des Meditaciones para religiosos, Ediciones Diego de Torres, 1982, un livre qui recueille une série de réflexions donnés à des compagnons qui s’avèrent éclairantes pour comprendre quelques thèmes-clefs que Bergoglio développera ensuite.
[3] Benoît XVI, Homélie pour la Messe d’inauguration de la Cinquième conférence de l’Episcopat latino-américain et des Caraïbes tenue au Sanctuaire d’Aparecida (13 mai 2007). Le pape François a souvent repris ce concept à son prédécesseur. Il l’a fait dans l’homélie de Sainte-Marthe le 1er octobre, ajoutant : « Quand les gens, les peuples, voient ce témoignage d’humilité, de douceur, de mansuétude, ils ressentent le besoin dont parle le prophète Zacharie : “Nous voulons venir avec vous !” Les gens ressentent ce besoin face au témoignage de la charité, de cette humble charité, sans orgueil, qui n’est pas suffisante, qui est humble, qui adore et qui sert. » On retrouve la citation de Benoît XVI dans le discours du pape François du 4 octobre pendant la visite à la cathédrale Saint-Rufin à Assise, et aussi dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium (n° 14).
[4] Cf. J. M. Bergoglio, Nel cuore dell’uomo. Utopia e impegno, Milan, Bompiani, 2013, p. 23 ; Le pape François, L’Eglise que j’espère. Conversation avec le père Antonio Spadaro, Flammarion/Etudes, 2013, p. 94 et s.
[5] Le pape François a exprimé cette conviction dans Evangelii gaudium, quand il écrit : « Le modèle n’est pas la sphère, qui n’est pas supérieure aux parties, où chaque point est équidistant du centre et où il n’y a pas de différence entre un point et un autre. Le modèle est le polyèdre, qui reflète la confluence de tous les éléments partiels qui, en lui, conservent leur originalité. » (n° 236)
[6] Mot espagnol signifiant « bruit ».
[7] L’Église que j’espère, p. 74.
[8] L’incompréhension était due au fait que, dans leurs missions, les Jésuites cherchaient à adapter l’annonce de l’Évangile à la culture et aux cultes locaux. Mais ceci avait causé de l’inquiétude, et, dans l’Église, s’étaient levées des voix contraires à l’esprit sous-jacent à une telle attitude, comme si elle contaminait le message chrétien. Les positions prophétiques ne furent pas acceptées à l’époque, parce qu’elles dépassaient la compréhension ordinaire des faits.
[9] P. Segundo Llorente (Mansilla Mayor, León, Espagne, 19 novembre 1906 – Spokane, Washington, États-Unis, 26 janvier 1989), Jésuite, a passé plus de quarante ans comme missionnaire en Alaska. Il fut représentant au Congrès des États-Unis pour l’État de l’Alaska, dont il est considéré comme co-fondateur. Il fut enterré dans un cimetière indien à De Smet, Idaho, réservé uniquement aux indigènes amérindiens. Quand il arriva à 29 ans à Akulurak, sa première difficulté fut non seulement d’apprendre l’eskimo, mais de parler de Dieu à des personnes ayant un mode de penser radicalement différent de celui de l’Europe. Il a écrit douze livres sur son expérience missionnaire.
[10] J. M. Bergoglio, Discours à la rencontre avec les évêques responsables du Conseil épiscopal latino-américain (Celam), à l’occasion de la réunion générale de coordination au Centre d’études de Sumaré, Rio de Janeiro, 28 juillet 2013
[11] Jean (Jan) Berchmans (Diest, Belgique, 12 mars 1599 – Rome, 13 août 1621) était jésuite, et fut canonisé par Léon XIII en 1888. Le 24 septembre 1618, il fit ses premiers vœux chez les Jésuites et, en 1619, il fut envoyé à Rome finir les études de philosophie au Collège romain. Y étant tombé malade, il mourut après deux ans seulement, le 13 août 1621. Fidèle à ses devises préférées, Age quod agis (fais bien ce que tu es en train de faire) et Maximi facere minima (Fait le maximum avec le minimum), il réussit à faire les choses ordinaires de façon extraordinaire et ainsi à devenir le saint de la vie communautaire.
[12] Cf. J. M. Bergoglio, È l’amore que apre gli occhi, Milan, Rizzoli, 2013, p. 46
[13] Guarda a la Iglesia de quien fue figura / la inmaculada y maternal Maria ; / guárdala intacta, firma y con ternura / de eucaristía.
[14] Le pape François s’est autrefois longuement arrêté sur les thèmes de l’éducation dans diverses interventions qu’il a faites comme cardinal archevêque de Buenos Aires. Nous signalons surtout : Scegliere la vita. Proposte per tempi difficili, Milan, Bompiani, 2013.

Source : www.revue-etudes.com/
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