Salutations à la communauté de l'Institut Pontifical Teutonique de Santa Maria Dell'Anima à Rome :
Chers frères et sœurs, bonjour !
Je vous souhaite la bienvenue à l'occasion du 500e anniversaire de l'élection d'Hadrien VI, avant-dernier pape du monde germanique, inhumé dans l'église de votre Collège pontifical, l'Institut Santa Maria Dell'Anima.
Adriano Florensz est né à Utrecht, qui faisait alors partie du Saint Empire romain germanique de la nation allemande. Il reçut une excellente éducation à l'Université de Louvain ; il fut précepteur du futur empereur Charles Quint puis, après avoir accompli d'importantes tâches ecclésiastiques et politiques, accéda aux plus hautes charges et fut créé cardinal en 1517. Lorsque la nouvelle de son élection comme évêque de Rome lui parvint, il hésita, mais par sens du devoir, il finit par accepter.
Au cours de son court pontificat, qui ne dura qu'un peu plus d'un an, il rechercha avant tout la réconciliation dans l'Église et dans le monde, mettant en pratique les paroles de saint Paul selon lesquelles Dieu confia précisément le ministère de la réconciliation aux Apôtres (cf. 2 Cor 5 , 18ss) . Il envoya donc le nonce Chieregati à la Diète de Nuremberg pour réconcilier Luther et ses disciples avec l'Église et demander expressément pardon pour les péchés des prélats de la Curie romaine. Courageux! Aujourd'hui, il aurait beaucoup de travail !
Dans le domaine politique, surmontant de nombreuses résistances, il s'efforça de parvenir à une entente entre les deux puissances voisines, le roi de France François Ier et l'empereur Charles V de Habsbourg, afin également qu'ils puissent, ensemble, endiguer les desseins de conquête de plus en plus menaçants des l'armée ottomane. Malheureusement, le pape Adrien, en raison de sa mort prématurée, n'a pu mener à bien aucun de ces projets. Néanmoins, son témoignage de travailleur intrépide et infatigable pour la foi, la justice et la paix reste vivant dans la mémoire de l'Église.
Chers frères et sœurs, que l'exemple de la vie et de l'œuvre du pape Adrien vous pousse à grandir dans votre vocation de serviteurs du Christ. Que le Seigneur vous soutienne dans votre ministère et vous conduise à une foi de plus en plus enracinée dans son amour, vécue avec joie et dévouement. En particulier, pensant à sa préoccupation pour la promotion de l'harmonie et de la réconciliation, je vous exhorte à suivre ses traces, en particulier dans votre rôle de ministres du sacrement de pénitence. C'est important : le travail du confesseur est de pardonner, pas de torturer. Soyez miséricordieux, grands pardonneurs, ainsi l'Église vous veut. Cela signifie donner du temps pour écouter les confessions, et le faire bien, avec amour, avec sagesse et avec beaucoup de miséricorde. Mais pas seulement. Ce ministère comprend aussi la prédication, la catéchèse, accompagnement spirituel; et cela demande d'abord - comme toujours - le témoignage. Pour être un bon serviteur du pardon du Christ, un prêtre doit savoir pardonner aux autres ; il doit être miséricordieux dans ses relations, être un homme de paix, de communion. Que Notre-Dame vous y aide.
Je vous remercie de votre visite. Je vous souhaite tout le meilleur et vous accompagne de mes prières et de ma bénédiction. Et vous aussi, s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi, car ce travail n'est pas facile ! Merci.