Admin Admin
Messages : 5949 Date d'inscription : 17/03/2013
| Sujet: Conférence de presse Lun 20 Sep 2021 - 18:07 | |
|
Saint-Père, merci pour votre visite à Budapest où vous avez cité le cardinal Mindszenty qui avait dit : « S’il y a un million de Hongrois qui prient, je n’ai pas peur de l’avenir… ». Pourquoi avez-vous décidé de participer après 21 ans au Congrès eucharistique de Budapest et comment voyez-vous le christianisme en Europe ?
Il y a eu une méprise de la part de certains à propos de la visite à Budapest. C’était prévu comme ça, mais j’ai promis à votre Président de voir si je peux revenir l’année prochaine ou dans deux ans. Il y a tellement de valeurs des Hongrois, j’ai été frappé par le sens de l’œcuménisme avec une grande, grande profondeur.
De manière générale, l’Europe – je le dis toujours – doit revenir aux rêves de ses pères fondateurs. L’Union européenne n’est pas une réunion pour faire des choses, il y a un esprit derrière l’UE dont Schuman, Adenauer, De Gasperi ont rêvé. Il y a un risque qu’elle ne soit qu’un bureau de gestion, et ce n’est pas bon, elle doit aller jusqu’à la mystique, chercher les racines de l’Europe et les faire avancer. Et tous les pays doivent aller de l’avant. Il est vrai que certains intérêts, peut-être pas européens, tentent d’utiliser l’Union européenne à des fins de colonisation idéologique, et ce n’est pas bon.
J’étais avec vous l’année dernière en Transylvanie, cette messe était magnifique. (ndr : en 2019, lors de sa visite en Roumanie, le Pape avait célébré une messe à Sumuleu-Ciuc, dans l’ouest du pays, en présence de nombreux catholiques de la minorité hongroise et de pèlerins venus directement de Hongrie).
La vaccination a divisé les chrétiens en Slovaquie. Vous dites que c’est un acte d’amour de se faire vacciner, mais il y a eu différentes approches dans les diocèses. Comment nous réconcilier sur cette question ?
C’est un peu étrange car l’humanité a une histoire d’amitié avec les vaccins : rougeole, polio… peut-être que cette virulence est due à l’incertitude, pas seulement de la pandémie. Il y a la diversité des vaccins et aussi la réputation de certains vaccins qui sont à peine plus que de l’eau distillée, et cela a suscité une peur. Il y en a d’autres qui disent que c’est dangereux et qu’avec le vaccin on reçoit le virus en soi.
Même dans le collège des cardinaux, il y a des négationnistes, et l’un d’entre eux, le pauvre, est hospitalisé parce qu’il est positif. L’ironie du sort. Je ne sais pas bien comment l’expliquer… On entend dire que les vaccins ne sont pas suffisamment testés. Il faut clarifier cela et en parler sereinement. Au Vatican, tout le monde est vacciné, à l’exception d’un petit groupe que l’on cherche comment aider.
Dimanche matin, vous avez eu une rencontre avec Orban et vous pouvez comprendre certaines divergences de points de vue. Nous voudrions savoir comment s’est déroulée la rencontre, si la question des migrants a été abordée et ce que vous pensez des lois sur les homosexuels qu’il a promulguées.
J’ai reçu une visite, le président est venu me voir, il a eu cette courtoisie, c’est la troisième fois que je le rencontre. Il est venu avec le premier ministre et le vice-ministre. C’est le Président qui a parlé. Il a expliqué comment ils purifient les rivières, des choses que je ne connaissais pas. J’ai ensuite demandé quel était l’âge moyen, car je m’inquiète de l’hiver démographique.
En Italie, l’âge moyen est de 47 ans, et je pense que c’est encore pire en Espagne, où de nombreux villages sont vides ou comptent beaucoup de personnes âgées. Comment résoudre ce problème ? Le président m’a expliqué la loi dont ils disposent pour aider les jeunes couples à se marier et à avoir des enfants. C’est intéressant. C’est une loi qui est assez similaire à la loi française, mais plus développée.
Ils m’ont expliqué cela, puis le premier ministre et le vice-ministre ont ajouté des explications techniques sur cette loi. Sur l’immigration, rien. Puis nous sommes revenus à la question de l’écologie et à celle de la famille
La famille, au sens de la démographie : on peut voir qu’il y a de nombreux jeunes, de nombreux enfants. En Slovaquie aussi, il y a beaucoup de jeunes couples. Le défi consiste maintenant à trouver du travail, sinon ils iront le chercher à l’étranger. Voilà, c’est tout. C’est le président qui a parlé, les deux ministres ont ajouté quelques données. La rencontre a duré assez longtemps, environ 40 minutes.
Question du journaliste américain, Gerard O’Connell pour American Magazine :
Le journaliste explique qu’aux États-Unis il y a eu une discussion entre les évêques sur le fait de donner la communion aux politiciens qui ont soutenu les lois sur l’avortement. « Qu’en pensez-vous et que conseillez-vous de faire aux évêques? » a-t-il demandé au pape.
« Je n’ai jamais refusé l’eucharistie à personne », répond le pape François précisant qu’il ne sait pas « si quelqu’un est venu » communier « dans ces conditions! » « Ceci en tant que prêtre, ajoute-t-il. Je n’ai jamais été conscient d’avoir en face de moi une personne comme celle que vous décrivez, c’est vrai. »
Le pape raconte une histoire qui s’est passée lorsqu’il est allé célébrer la messe dans une maison de retraite : « J’étais dans le salon, et j’ai dit : qui veut la communion? Toutes les personnes âgées ont levé la main. Une petite vieille dame a levé la main, a pris la communion et a dit: ‘Merci, je suis juive.’ Et j’ai dit : ‘Ce que je t’ai donné aussi est juif!’. »
Le pape ajoute un commentaire pour expliquer cette situation : « Ceux qui ne sont pas dans la communauté, dit-il, ne peuvent pas prendre la communion, comme cette dame juive, mais le Seigneur a voulu la récompenser à mon insu. Ils sont hors de la communauté – excommuniés – parce qu’ils ne sont pas baptisés ou se sont éloignés. »
Revenant à la question du journaliste, le pape dit que si la « personne est en dehors » de la communauté et « ne peut pas recevoir la communion », « ceci n’est pas une punition ». « Mais le problème n’est pas théologique, il est pastoral », affirme-t-il et explique « comment nous, évêques, gérons ce principe d’un point de vue pastoral ».
Invitant à regarder « l’histoire de l’Église », le pape souligne « que chaque fois que les évêques n’ont pas géré un problème en tant que pasteurs, ils ont pris parti sur un versant politique ». Il cite à ce propos les exemples de « la nuit de la Saint-Barthélemy », de « la chasse aux sorcières », du « Campo di Fiori », à Rome, où a été brûlé le dominicain Giordano Bruno, ainsi que celui du prédicateur et réformateur italien du XVe siècle Girolamo « Savonarole ».
« Que doit faire le pasteur ? » demande le pape François et il répond : « Être un pasteur, ne pas condamner. » Le pape répète qu’il faut « être un pasteur » : « car celui qui est pasteur l’est aussi pour les excommuniés. Des pasteurs avec le style de Dieu, dans la proximité, la compassion et la tendresse. La Bible toute entière le dit. »
D’après le pape, « le pasteur sait ce qu’il doit faire à tout moment ». Cependant, « si vous sortez de la pastorale de l’Église, vous devenez un politicien, et vous pouvez le voir dans toutes les condamnations non pastorales de l’Église… » À propos de la communion, il ajoute : « Si vous dites que vous pouvez donner ou ne pas donner, c’est de la casuistique… » « Ce sont des enfants de Dieu et ils ont besoin de notre proximité pastorale, affirme le pape François : au pasteur de résoudre les situations comme l’Esprit l’indique… »
Le pape se souvient de « la tempête qui s’est soulevée » après la publication de son encyclique Amoris laetitia quand ces adversaires criaient : « Hérésie, hérésie! » « Heureusement, il y avait le cardinal Schönborn, un grand théologien, qui a clarifié les choses… », conclut le pape.
L'avortement :
L’avortement « c’est un meurtre », déclare le pape François. « Qui pratique l’avortement tue, sans demi-mesure. » Il souligne que « l’Église est si dure sur cette question, car si elle accepte cela, c’est comme si elle acceptait le meurtre au quotidien ».
Le pape a prononcé ces paroles fortes en répondant à la question du journaliste américain, Gerard O’Connell, pour American Magazine, lors de la conférence de presse dans l’avion Bratislava-Rome à son retour du voyage apostolique en Hongrie et en Slovaquie, le 15 septembre 2021, indique Vatican News.
À ceux qui « ne peuvent pas comprendre » que l’avortement est « un meurtre », le pape François pose les questions suivantes : « Est-il juste de tuer une vie humaine pour résoudre un problème ? Est-il juste d’engager un tueur à gages pour tuer une vie humaine ? Scientifiquement, c’est une vie humaine. Est-il juste de la supprimer pour résoudre un problème ? »
Le pape invite à prendre « n’importe quel livre sur l’embryologie pour les étudiants en médecine » pour comprendre qu’à « la troisième semaine après la conception, tous les organes sont déjà là, même l’ADN… » « C’est une vie humaine, rappelle le pape, cette vie humaine doit être respectée, ce principe est tellement clair »
En concluant, le pape François cite sa conversation avec « un chef d’État » qui lui « a dit que le déclin démographique avait commencé parce qu’à l’époque, la loi sur l’avortement était si forte que six millions d’avortements furent pratiqués, ce qui a entraîné une baisse des naissances dans la société de ce pays ».
Le Sacrement De Mariage :
Le pape François a réaffirmé la position de l’Église par rapport aux « mariages » homosexuels en affirmant que « le mariage est un sacrement » et c’est « entre un homme et une femme ». « L’Église n’a pas le pouvoir de changer les sacrements tels que le Seigneur les a institués », a-t-il noté.
Concernant les unions homosexuelles, le pape a dit que « de nombreuses personnes d’orientation homosexuelle font une démarche de pénitence », « ils demandent conseil au prêtre, l’Église les aide, mais le sacrement du mariage, c’est autre chose. »
La question sur les « mariages » homosexuels a été posée au pape lors de la conférence de presse dans l’avion Bratislava-Rome à son retour du voyage apostolique en Hongrie et en Slovaquie, le 15 septembre 2021, indique Vatican News.
Le pape a déclaré que « la confusion se crée » concernant cette question : « Tous sont frères et sœurs égaux, a-t-il dit, le Seigneur est bon, il veut le salut de tous, mais s’il vous plaît, ne faites pas renier sa vérité à l’Église. »
Le pape a noté qu’il « existe des lois qui tentent d’améliorer la situation de nombreuses personnes ayant une orientation sexuelle différente ». « C’est important, a-t-il précisé, les États ont la possibilité civilement de les soutenir, de leur offrir une sécurité sur l’héritage, la santé, etc., pas uniquement pour les homosexuels, mais pour toutes les personnes qui veulent s’associer. »
Cependant, « le mariage est le mariage », « c’est autre chose », a souligné le pape. « Cela ne signifie pas les condamner, ce sont nos frères et sœurs, nous devons les accompagner, a-t-il affirmé. Il y a des lois civiles, pour les veuves par exemple, qui veulent s’associer grâce à une loi pour accéder à des services… Il y a le PACS français, mais rien à voir avec le mariage comme sacrement, qui est entre un homme et une femme. » ------------------------------------------------------ Source : https://fr.zenit.org/ | |
|