« Aucun savoir scientifique ne doit avancer seul et se sentir autosuffisant », a déclaré le pape François aux participants à la Rencontre internationale « La science pour la paix » qui se tient les 2 et 3 juillet 2021, à l’Université italienne de Teramo et au sanctuaire de saint Gabriel de Notre Dame des Douleurs (1838-1862), dans le cadre du Jubilé du jeune saint passioniste.
Message vidéo du pape François :
Je désire exprimer ma gratitude aux organisateurs de la rencontre « La science pour la paix », à l’occasion du Jubilé de San Gabriele [dell’Addolorata], dont le sanctuaire est situé sur les pentes du Gran Sasso, où se trouvent les Laboratoires nationaux de physique nucléaire.
Je salue les autorités académiques et scientifiques, les hôtes des institutions nationales et européennes et tous les hommes et les femmes engagés dans la recherche scientifique.
Parmi ceux-ci, je voudrais nommer le professeur Antonino Zichichi, président de la Fédération mondiale des scientifiques – récompensé à cette occasion par la plus haute distinction de l’Université de Teramo – qui continue de consacrer sa vie au développement de la science et à la formation des nouvelles générations.
Chers distingués scientifiques, votre rencontre est un grand don d’espoir pour l’humanité. Jamais le besoin d’un renouveau de la recherche scientifique pour répondre aux défis de la société contemporaine ne s’est fait autant ressentir qu’aujourd’hui. Et je suis heureux que ce soit précisément la communauté diocésaine de Teramo qui organise une telle rencontre, témoignant ainsi qu’il ne peut et ne doit pas y avoir d’opposition entre la foi et la science.
Comme je l’ai rappelé dans l’encyclique Fratelli tutti, il est urgent de « connaître la réalité pour construire ensemble » (n. 204). Pour faire grandir et développer le désir de connaissance qui se cache dans le cœur de chaque homme et de chaque femme, il est nécessaire que la recherche scientifique mette au service de tous ses propres indications, recherchant toujours de nouvelles formes de collaboration, de partage des résultats et de construction de réseaux.
En outre, « on ne doit pas éluder le risque qu’une avancée scientifique soit considérée comme l’unique approche possible pour saisir tous les aspects de la vie, de la société et du monde » (ibid.).
L’expérience de l’urgence sanitaire a encore plus et, par certains côtés, de manière encore plus pressante, poussé le monde de la science à repenser les perspectives de la prévention, de la thérapie et de l’organisation sanitaire, en tenant compte des conséquences anthropologiques liées à la socialité et à la qualité des relations au sein de la famille et, surtout, entre générations.
Aucun savoir scientifique ne doit avancer seul et se sentir autosuffisant. La réalité historique devient de plus en plus une, unique (cf. ibid.) et a besoin d’être servie dans la pluralité des savoirs qui, dans leur spécificité, contribuent à faire grandir une nouvelle culture capable de construire la société en promouvant la dignité et le développement de tous les hommes et de toutes les femmes.
Face aux nouveaux défis, c’est à vous, chers amis de la science, qu’est confiée la tâche de témoigner qu’il est possible de construire un nouveau lien social, en vous engageant à rendre la recherche scientifique proche de toute la communauté, du local à l’international, et qu’ensemble il est possible de dépasser tous les conflits.
La science est une grande ressource pour construire la paix !
Je vous demande d’accompagner la formation des nouvelles générations en leur enseignant à ne pas avoir peur de la fatigue de la recherche. Le Maître aussi se laisse chercher : il met en chacun la certitude que, lorsqu’on cherche avec honnêteté, on rencontre la vérité. Le changement historique a besoin de nouveaux disciples de la connaissance et vous, chers scientifiques, vous êtes les maîtres d’une nouvelle génération de bâtisseurs de paix.
Soyez assurés que je suis proche de vous, ainsi que toute l’Eglise, par la prière et l’encouragement.