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| Sujet: Visite officielle au président italien Jeu 14 Nov 2013 - 18:52 | |
| Discours du Jeudi matin 14 Novembre 2013
Le Pape au Quirinal s'inquiète pour la famille et l'économie en Italie
Le Pape sous les ors de la République italienne : François a effectué ce jeudi matin à Rome une visite officielle au président italien Giorgio Napolitano au Quirinal, ancienne résidence d’été des papes. Il a rencontré les principales autorités du pays : le président donc, mais aussi le président du Conseil et les présidents des chambres. Cette visite d’Etat répond à celle effectuée par le chef d’Etat italien le 8 juin dernier au Vatican. Le pape François, dans son discours, a tout d’abord souligné « l’excellent état des relations réciproques » entre le Saint-Siège et l’Italie avant de confier qu’il voudrait « frapper à la porte de chaque habitant de ce pays, où se trouvent les racines » de sa famille. Mais le Pape a surtout abordé les questions sociales, qui lui sont si chères. Pour le Pape, il est « nécessaire de multiplier les efforts pour soulager les conséquences de la crise économique et pour cueillir et renforcer chaque signe de reprise ». A ce titre, souligne le Pape, « la première tâche de l’Eglise est de témoigner de la miséricorde de Dieu et d’encourager de généreuses réponses de solidarité pour ouvrir un avenir d’espoir ». La famille et les difficultés sociales - Citation :
- « Là où grandit l’espoir se multiplient même les énergies et l’engagement pour la construction d’un ordre social et civil plus humain et plus juste ».
La souffrance que le Pape peut voir en Italie, il l’a touchée du doigt à Lampedusa, lors de sa visite en juillet dernier. Il a pu y constater « le louable témoignage de solidarité de tant de personnes qui se dépensent pour accueillir » les migrants. A Assise, également, en octobre dernier, il a pu « toucher avec ses mains, les blessures qui affligent tant de personnes ». Parmi les plus touchés par cette crise qui n’en finit pas : la famille, « au centre des espoirs et des difficultés sociales ». Et le pape François a plaidé en sa faveur car « elle a besoin de la stabilité et de la reconnaissance des liens entre ses membres pour réaliser pleinement son rôle irremplaçable et réaliser sa mission ». C’est pourquoi a conclu le Pape sur ce thème, « la famille demande à être appréciée, valorisée et protégée ». Le sens de l'engagement, avec humanité Après les discours officiels, le Pape s’est adressé aux employés du Quirinal et à leurs proches. Ce fut l’occasion pour lui de revenir sur l’importance de la famille et des enfants qu’il n’a pas manqué ensuite de saluer. Il a invité les employés à « conserver un esprit d’accueil et de compréhension envers tout le monde. On a tant besoin de personnes qui s’engagent avec professionnalisme et un sens marqué d’humanité spécialement envers les plus faibles ». Le pape François et le président Napolitano ont également évoqué Benoît XVI à qui François a voulu adresser ses « pensées » et son « affection ». Le Pape a salué l’insertion dans la constitution italienne, les Accords du Latran et l’Accord de révision du Concordat dont on célébrera dans quelques semaines le trentième anniversaire. Il s’agit « d’un cadre solide normatif pour un développement serein des rapports entre Etat et Eglise en Italie, cadre qui reflète et soutient la collaboration quotidienne au service de la personne humaine en vue du bien commun, dans la distinction des rôles et des secteurs respectifs d’action. » Echange de cadeaux Lors de l’échange de cadeaux, dans le Salon des Tapisseries, le pape a offert au président de la République deux médaillons en bronze de facture moderne. Le premier représente saint Martin de Tours (316-397) à cheval, partageant son manteau avec un pauvre. Le geste du saint - patron de la ville de Buenos Aires - symbolise l’engagement envers les plus pauvres. Sur le second figure un ange qui embrasse les deux hémisphères du globe terrestre, en combattant un dragon, pour symboliser un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice. De son côté, Giorgio Napolitano a offert au pape une grande gravure ancienne représentant le Palais du Quirinal. Par la suite, les deux hommes ont pu découvrir un précieux manuscrit ancien, le "Codex Purpureus Rossanensis", un évangéliaire enluminé sur parchemin pourpre du 6e siècle, actuellement conservé au musée diocésain de Rossano en Calabre. Ils ont attentivement écouté les explications des experts présents sur place. Après les deux discours, le pape François s’est rendu dans la Chapelle Pauline, chef-d’œuvre de l’art baroque. De dimensions semblables à la Chapelle Sixtine au Vatican, ce lieu a servi de cadre à plusieurs conclaves au 19e siècle. Source Voici notre traduction intégrale du discours du pape, puis de son allocution lors de la rencontre avec les familles.
Discours du pape François
Monsieur le Président, C’est avec une vive gratitude que je vous rends aujourd’hui la visite cordiale que vous avez bien voulu me faire le 8 juin dernier au Vatican. Je vous remercie des aimables paroles de bienvenue par lesquelles vous m’avez accueilli, vous faisant l’interprète des sentiments du peuple italien.
Selon l’usage institué des rapports entre l’Italie et le Saint-Siège, ma visite confirme l’excellente situation de nos relations mutuelles et avant cela même, entend exprimer un signe d’amitié. En effet, en ces huit premiers mois de mon service pétrinien, j’ai déjà pu faire l’expérience de tant de gestes d’attention de votre part, Monsieur le Président. Ils s’ajoutent à ceux, nombreux, que vous avez progressivement manifestés, au cours de votre premier septennat, pour mon prédécesseur, Benoît XVI. En cet instant, je désire tourner nos pensées et notre affection vers lui, en souvenir de sa visite au Quirinal qu’il avait défini à cette occasion comme « la maison symbolique de tous les Italiens » (Discours du 4 octobre 2008).
En venant vous rendre visite en ce lieu si chargé de symboles et d’histoire, je voudrais, en pensée, frapper à la porte de tous les habitants de ce pays, dans lequel plongent les racines de ma famille terrestre, et offrir à chacun la parole vivifiante et toujours nouvelle de l’Évangile.
En pensant aux moments saillants des relations entre l’État italien et le Saint-Siège, je voudrais rappeler l’insertion dans la Constitution républicaine des Actes du Latran et l’Accord de révision du Concordat. Nous fêterons dans quelques semaines le trentième anniversaire de cet Accord. Nous avons là un solide cadre de référence normative pour le développement serein des rapports entre l’État et l’Église en Italie, cadre qui reflète et soutient notre collaboration quotidienne au service de la personne humaine en vue du bien commun, dans la distinction de nos rôles et domaines d’action respectifs.
Nombreuses sont les questions devant lesquelles nos préoccupations se rejoignent et nos réponses peuvent converger. La période actuelle est marquée par la crise économique qui peine à être surmontée et dont un des effets les plus douloureux est la disponibilité insuffisante de travail. Il est nécessaire de multiplier nos efforts pour en alléger les conséquences et pour saisir et renforcer tout signe de reprise.
Le premier devoir qui incombe à l’Église est de témoigner de la miséricorde de Dieu et d’encourager les réponses généreuses de solidarité pour ouvrir vers un avenir d’espérance ; parce que là où l’espérance grandit, les énergies et l’effort pour la construction d’un ordre social et civil plus humain et plus juste se multiplient, et de nouvelles potentialités de développement durable émergent.
Mes premières visites pastorales en Italie sont restées imprimées dans mon esprit. À Lampedusa, surtout, où j’ai rencontré de près la souffrance de ceux qui, à cause des guerres ou de la misère, entreprennent d’émigrer dans des conditions souvent désespérées ; et j’y ai vu le témoignage louable de solidarité de tant de personnes qui se dépensent pour les accueillir. Je me souviens aussi de ma visite à Cagliari, pour prier devant la Vierge de Bonaria, et de celle d’Assise, pour vénérer le Saint patron de l’Italie dont j’ai pris le nom. Dans ces lieux aussi, j’ai touché du doigt les blessures qui accablent tant de personnes aujourd’hui.
La famille est au centre des espérances et des difficultés sociales. Avec une conviction renouvelée, l’Église continue de promouvoir l’engagement de tous, individus et associations, pour soutenir la famille, premier lieu où se forme et grandit l’être humain, où l’on apprend les valeurs et les exemples qui les rendent crédibles. La famille a besoin de la stabilité et de la reconnaissance des liens réciproques, pour réaliser pleinement sa tâche irremplaçable et déployer sa mission. Tout en mettant ses énergies à la disposition de la société, elle demande à être appréciée, mise en valeur et protégée.
Monsieur le Président, en cette circonstance, je tiens à exprimer le souhait, soutenu par la prière, que l’Italie, en puisant à son riche patrimoine de valeurs civiles et spirituelles, sache retrouver la créativité et la concorde nécessaires à son développement harmonieux, pour promouvoir le bien commun et la dignité de toute personne, et offrir sa contribution à la paix et à la justice sur la scène internationale.
Je suis heureux, enfin, de pouvoir m’associer à l’estime et à l’affection que le peuple italien nourrit pour votre personne et vous redire mes vœux les plus cordiaux pour l’accomplissement des devoirs qui incombent à votre très haute charge. Que Dieu protège l’Italie.
Traduction d'Hélène Ginabat
Allocution du pape avec les familles du Quirinal
Merci beaucoup, Monsieur le Président, de l'occasion de cette rencontre familiale. Derrière le service public, il y a toujours la famille : il y a des enfants, des petits-enfants. J'aime tellement la rencontre avec les enfants : vous êtes très importants! Et vous aussi qui accomplissez votre travail au service de la première charge institutionnelle italienne, je vous salue de tout cœur et je suis heureux de vous rencontrer. Je vous souhaite de toujours vivre en harmonie avec ceux qui vous entourent, en famille et dans chaque secteur de votre vie quotidienne.
Par votre travail, souvent caché, mais précieux, vous entrez en contact avec différents événements ordinaires et extraordinaires qui jalonnent le chemin d'une nation. Certains d'entre vous ont la possibilité d’être en contact avec les différentes problématiques sociales, familiales et personnelles que des citoyens font parvenir avec confiance au président de la République. Je vous souhaite d’avoir toujours un esprit d'accueil et de compréhension pour tous. On a tellement besoin de personnes comme vous, engagées avec professionnalisme et aussi avec un sens aigu d'humanité et de compréhension, avec une attention particulière solidaire des plus faibles. Je vous invite à ne pas perdre courage dans les difficultés, mais être prêts à vous soutenir mutuellement.
Je prierai pour vous, je vous assure de mes prières, mais je vous demande de prier pour moi, j'en ai besoin. Je vous remercie. Source | |
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