Dans le cadre de la réforme de la curie, le pape François demande à la secrétairerie d’État d’appliquer le principe de subsidiarité en matière économique et financière « sans préjudice du rôle spécifique de la Secrétairerie d’État et de la tâche indispensable qu’elle accomplit ».
Dans une lettre datée du 25 août, adressée au cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, rendue publique par le Bureau de presse du Saint-Siège ce jeudi 5 novembre 2020, le pape François rappelle que l’objectif de la réforme est d’améliorer l’organisation du travail de la curie romaine par une gestion « plus évangélique, transparente et efficace ».
Lettre du pape François au cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin :
Éminence,
Dans le cadre de la réforme de la Curie, j’ai réfléchi et prié quant à l’opportunité de donner une impulsion permettant une organisation toujours meilleure, notamment des activités économiques et financières, en poursuivant dans la ligne d’une gestion qui soit, selon les désirs de tous, plus évangélique, transparente et efficace. A ce stade du chemin entrepris, il est d’une extrême importance que soit définie de manière claire quelle est la mission de chaque organisme dans le domaine économique et financier ainsi que la manière correspondante d’en mettre en œuvre l’administration et le contrôle, afin d’éviter superpositions, fragmentations ou doubles emplois inutiles et nuisibles à la bonne exécution du travail de la Curie romaine.
Ayant déjà constaté, à l’APSA comme au Secrétariat pour l’Économie et à la Secrétairerie d’État, plusieurs modifications qui laissent espérer que les changements nécessaires et fonctionnels des objectifs que nous nous sommes fixés à travers la réforme de la Curie seront réalisés et porteront du fruit, à la satisfaction de tous, et ayant maintenant conclu cette réflexion à travers laquelle j’ai examiné le progrès de la réforme économique depuis le début et la nécessité de rendre encore plus efficaces les réformes proposées à ce jour, je désire vous communiquer mes décisions.
La Secrétairerie d’État est, sans l’ombre d’un doute, le dicastère qui soutient de plus près et directement l’action du Saint-Père dans sa mission, représentant un point de référence essentiel de la vie de la Curie et des dicastères qui en font partie. Mais il ne semble pas nécessaire ni opportun que la Secrétairerie d’État remplisse toutes les fonctions qui sont déjà attribuées à d’autres dicastères. Il est donc préférable que le principe de subsidiarité soit également appliqué en matière économique et financière, sans préjudice du rôle spécifique de la Secrétairerie d’État et de la tâche indispensable qu’elle accomplit.
M’appuyant sur les indications que je viens d’exposer, je souhaite qu’à l’avenir :
– La secrétairerie d’État transfère à l’APSA la gestion et l’administration de tous les fonds financiers et du patrimoine immobilier, qui conserveront en tout état de cause leur destination actuelle. Une attention particulière doit être accordée aux investissements réalisés à Londres et au fonds Centurion, dont il est nécessaire de se défaire au plus tôt ou, du moins, de s’en défaire de manière à éliminer tout risque en termes d’image.
– Tous les fonds qui ont été jusqu’à présent gérés par la Secrétairerie d’État doivent être incorporés dans le bilan consolidé du Saint-Siège. En matière économique et financière, la secrétairerie d’État doit fonctionner au moyen d’un budget approuvé à travers les mécanismes habituels, avec les procédures propres à tout dicastère, à l’exception des matières réservées qui sont soumises au secret, approuvées par la Commission désignée à cet effet.
– Le Secrétariat pour l’Économie doit exercer le contrôle et la supervision en matière administrative et financière sur tous les organismes de la Curie romaine, ainsi que sur ceux qui sont liés à celle-ci, ou qui s’y réfèrent, selon ce qui est prescrit dans ses Statuts. Ceci implique que la Secrétairerie d’État, tout en maintenant ses compétences propres dans tous les domaines où elles lui sont attribuées, n’aura la responsabilité de supervision et de contrôle d’aucun organisme du Saint-Siège, ni de ceux qui lui sont liés ou qui s’y réfèrent.
– Tenant compte du fait que la Secrétairerie d’État ne devra pas administrer ni gérer de patrimoine, il sera opportun qu’elle redéfinisse son Bureau administratif ou qu’elle évalue la nécessité de son existence.
Je suggère que le secrétaire d’État convoque dès que possible une réunion à laquelle participeront le substitut, le président de l’APSA et le préfet du Secrétariat pour l’Économie, dans le but de préparer la transition, de sorte que les changements que j’ai exposés soient réalisés avant le 1er novembre.
Certain de votre compréhension, je vous prie de ne pas m’oublier dans vos prières.
Fraternellement.
François