« Avez-vous rencontré ce regard de Jésus…? Avez-vous entendu sa voix…? » demande le pape François dans un message aux jeunes rassemblés au sanctuaire marial de Medjugorje (Bosnie-Herzégovine) pour leur rencontre annuelle.
« Prenez le temps de rester avec Jésus, pour vous remplir de son Esprit et être prêts à l’aventure fascinante de la vie », encourage-t-il dans cette lettre remise par le nonce apostolique dans le pays, Mgr Luigi Pezzuto, et lue le 1er août 2020.
« N’ayez pas peur ! lance le pape. Le Christ vit et veut que chacun de vous vive. Il est la vraie beauté et la jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie et de sens. »
Message du pape François :
Très chers !
La rencontre annuelle des jeunes à Medjugorje est un temps riche de prière, de catéchèses, de fraternité. Elle vous offre à tous la possibilité de rencontrer Jésus Christ vivant, spécialement dans l’Eucharistie, célébrée et adorée, et dans la Réconciliation. Et ainsi elle vous invite à découvrir une autre façon de vivre, différente de celle qu’offre la culture du provisoire, selon laquelle rien ne peut être définitif mais seule compte la jouissance du moment présent. Dans ce climat de relativisme, où il est difficile de trouver les réponses vraies et sûres, les mots-guide du Festival: « Venez et voyez » (Jn 1,39), que Jésus a adressés aux disciples, sont une bénédiction. A vous aussi, Jésus adresse son regard et vous invite à aller et à demeurer avec Lui.
N’ayez pas peur ! Le Christ vit et veut que chacun de vous vive. Il est la vraie beauté et la jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie et de sens (cf. Exhort. ap. Christus vivit, 1). Nous le voyons justement dans cette scène évangélique, quand le Seigneur demande à deux disciples qui le suivent : « Que cherchez-vous ?». Et ils répondent : « Rabbi, où demeure-tu ?». Et Jésus dit : «Venez et voyez » (cf. Jn 1,35-39). Et ils vont, ils voient, et il restent. Dans la mémoire de ces disciples, l’expérience de la rencontre avec Jésus reste tellement marquante que l’un d’eux notera même l’heure : « C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi). » (v. 39).
L’Évangile nous raconte qu’après avoir été auprès du Seigneur, les deux disciples deviendront des “médiateurs” qui permettent aux autres de le rencontrer, de le connaître, et de le suivre. Andrea alla le dire tout de suite à son frère Simon et le conduisit à Jésus. Quand il vit Simon, le Maître lui donna immédiatement un surnom : “Kephas”, c’est-à-dire “pierre”, qui deviendra le nom Pierre (cf. Jn 1,40-42). Cela montre qu’en rencontrant Jésus on devient une nouvelle personne, et que l’on reçoit la mission de transmettre cette expérience à d’autres, mais toujours en gardant le regard fixé sur Lui, le Seigneur.
Très chers jeunes, avez-vous rencontré ce regard de Jésus qui vous demande : « Que cherchez-vous ?» ? Avez-vous entendu sa voix qui vous dit : « Venez et voyez » ? Avez-vous senti cet élan à vous mettre en marche ? Prenez le temps de rester avec Jésus, pour vous remplir de son Esprit et être prêts à l’aventure fascinante de la vie. Allez à sa rencontre, demeurez avec Lui dans la prière, confiez-vous à Lui, qui est expert du cœur humain.
Cette très belle invitation du Seigneur : « Venez et voyez », racontée par le jeune disciple bien-aimé du Christ, est adressée aussi aux futurs disciples. Jésus vous invite à le rencontrer et ce Festival devient une occasion de pouvoir “venir et voir”. Le mot “venir”, plus que d’indiquer un mouvement physique, a un sens plus profond, spirituel. Il indique un itinéraire de foi dont la fin est de “voir”, c’est-à-dire de faire l’expérience du Seigneur et, grâce à Lui, de voir le sens de notre existence entier et définitif.
Dans l’Eglise, le grand modèle du jeune cœur, prêt à suivre le Christ avec fraîcheur et docilité, reste toujours la Vierge Marie. La force de son «oui» et de ce « qu’il me soit fait selon ta parole » qu’elle dit à l’ange, nous frappe toujours. Son «oui» signifie s’impliquer et prendre des risques, sans autre garantie que la certitude d’être porteur d’une promesse. Son « Voici la servante du Seigneur » (Lc 1,38) est le plus bel exemple qui nous raconte ce qu’il arrive quand l’homme, dans sa liberté, s’abandonne entre les mains de Dieu. Que cet exemple vous fascine et qu’il vous guide ! Marie est la Mère qui veille « sur nous ses enfants qui marchent dans la vie souvent fatigués, démunis, mais souhaitant que la lumière de l’espérance ne s’éteigne pas. Voilà ce que nous voulons : que la lumière de l’espérance ne s’éteigne pas. Notre Mère regarde ce peuple pèlerin, peuple de jeunes qu’elle aime, qui la cherche en faisant silence dans le cœur, même si, sur le chemin, il y a beaucoup de bruit, de conversations et de distractions » (Christus vivit, 48).
Chers jeunes, « courez, attirés par ce Visage tant aimé, que nous adorons dans la sainte Eucharistie et que nous reconnaissons dans la chair de notre frère qui souffre. Que l’Esprit Saint vous pousse dans cette course en avant. L’Eglise a besoin de votre élan, de vos intuitions, de votre foi » (ibid., 299). Dans votre course pour l’Évangile, animée aussi par ce Festival, je vous confie tous à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, en invoquant la lumière et la force de l’Esprit afin que vous puissiez être de vrais témoins du Christ. C’est pourquoi je prie et je vous bénis, et je vous demande à vous aussi de prier pour moi.
Rome, Saint-Jean-de-Latran, 29 juin 2020
FRANÇOIS