« Donner quelque chose aux autres et marcher au pas des plus lents »: le pape François recommande cette attitude aux jeunes sportifs qu’il a reçus ce mercredi 20 mai 2020, au terme de l’audience générale du mercredi.
Dans un message à tous les sportifs, le pape François les invite à être « un «pont» de paix ». Il encourage les initiatives comme celles-ci qui est un « projet sportif inclusif et pour tous » et à vivre le sport comme « une expérience d’unité et de solidarité ». Effectivement, leur initiative soutiendra des équipes médicales italiennes sur le front de la lutte contre le coronavirus.
Discours du pape François :
Je vous remercie tous pour le travail que vous faites: chacun fait quelque chose pour la communauté, pour les autres. Et c’est de la joie, non? La joie de faire quelque chose pour les autres. Et puis, par conséquent, on reçoit des autres. Mais ce que le Cardinal a mentionné, la joie de donner, d’offrir, d’offrir la beauté du sport, la possibilité de chacun: offrir quelque chose que j’ai, pour la joie et le bonheur des autres. Et c’est grand, c’est une attitude humaine, c’est créatif.
Et des personnes offrent même leur vie pour les autres: les mamans pour leurs enfants et les papas pour leurs enfants, et tant d’autres … Donner quelque chose qui est à moi pour les autres.
Et vous, vous donnez de la beauté aux autres, la beauté du sport. C’est une chose importante: comprendre comment donner la beauté. Cela aide, car ce que vous faites n’est pas un exercice, disons, de pratique de la vitesse ou de jeux, non. Cela est vrai, mais il y a davantage. C’est donner aux autres. C’est cette devise de l’association qui est si importante: vous n’êtes pas détaché des autres, « Vous courez ensemble« , vous courez ensemble, ensemble.
Et il y a toujours une attitude que l’on retrouve dans ce passage de l’Évangile des deux disciples qui ont couru vers le tombeau de Jésus au matin de la résurrection (cf. Jn 20, 3-6). Le plus jeune [Jean] arrive le premier et le plus âgé [Pierre] reste en arrière. Mais il y a toujours le respect d’attendre l’autre.
Et il y a une ancienne règle médiévale pour les pèlerins, pour ceux qui faisaient des pèlerinages dans des sanctuaires au Moyen Âge – même aujourd’hui, on les fait, pensons à Saint-Jacques-de-Compostelle, par exemple – une règle qui dit: « On doit marcher au au pas de celui qui est le plus faible, celui qui marche le plus lentement ». « Non, mais je je passe en premier … ». Non. On doit aller au pas. Comme l’a fait Jean: oui, il est arrivé le premier, mais a attendu l’autre. C’est une très belle chose, que nous devons apprendre, en tant qu’humanité: aller au pas des personnes qui ont un autre rythme, ou du moins les prendre en considération et les intégrer dans notre pas.
Merci. Merci pour tout cela. Et maintenant, je voudrais faire un … mais, disons-le tel quel: un discours. Ainsi, à toutes les associations, à vous tous, pour que cela reste comme un message pour tous de cette rencontre avec vous.
Message (prévu initialement) du pape François :
Chères amies et chers amis sportifs,
Demain 21 mai, la rencontre internationale d’athlétisme « We Run Together – Simul Currebant » devait avoir lieu à Castel Porziano. Des champions olympiques auraient dû – pour la première fois – avec des athlètes paralympiques, des athlètes porteur d’un handicap mental, et avec des réfugiés, des migrants et des prisonniers, qui auraient également été des juges de la compétition. Tous ensemble et avec une égale dignité. Un témoignage concret de la façon dont le sport devrait être: c’est-à-dire un «pont» qui unit des femmes et des hommes de différentes religions et cultures, en promouvant l’inclusion, l’amitié, la solidarité, l’éducation. Autrement dit, un «pont» de paix.
Demain, vous ne pourrez pas courir avec vos jambes, mais vous pourrez courir avec le cœur. « L’âme » de ce « meeting » inclusif est solidaire: courir ensemble. Et donc les nombreux athlètes qui y ont adhéré – et que j’aurais personnellement rencontrés avec plaisir – mettront à disposition des objets et des expériences sportifs pour une initiative de bienfaisance. La totalité des bénéfices sera reversée au personnel de santé des hôpitaux « Papa Giovanni XXIII » de Bergame et à la « Fondazione Poliambulanza » de Brescia, deux symboles de la lutte contre la pandémie qui a frappé la planète entière. C’est une initiative pour aider et remercier les infirmières, les infirmiers et le personnel hospitalier. Ce sont des héros! Ils vivent tous leur profession comme une vocation, héroïquement, en mettant leur propre vie en danger pour sauver les autres. Jésus a dit: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donne sa vie pour les autres » (cf. Jn 15, 13).
Je suis heureux que cette initiative soit promue par l’Athletica Vaticana, une réalité qui témoigne concrètement, dans les rues et entre les gens, du visage solidaire du sport. Le premier geste de l’Athletica Vaticana a été d’accueillir en tant qu’athlètes « honoraires » de jeunes migrants et une petite fille souffrant d’une grave maladie neurodégénérative. Aujourd’hui, ils sont venus me rendre visite ici.
Les « Fiamme Gialle », le groupe sportif de la « Guardia di Finanza » et le « Parvis des gentils », structure du Conseil pontifical pour la culture qui promeut la rencontre et le dialogue entre croyants et non-croyants, collaborent avec l’Athletica Vaticana. Ils ont tous toujours montré une sensibilité particulière aux besoins réels des personnes: en particulier pour les familles assistées par le Dispensaire pédiatrique Sainte-Marthe, actif depuis près de cent ans ici au Vatican. Avec eux, le Comité régional Fidal-Lazio collabore également à ce projet sportif inclusif et pour tous.
Je vous encourage, chers amis et chers sportifs, à vivre de plus en plus votre passion comme une expérience d’unité et de solidarité. Justement les vraies valeurs du sport sont particulièrement importantes pour affronter cette période de pandémie et surtout, au difficile redémarrage. Et dans cet esprit, je vous invite à courir, ensemble, la course de la vie. Merci pour tout ce que vous faites.