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  Rencontre avec le Conseil pontifical pour la famille

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MessageSujet: Rencontre avec le Conseil pontifical pour la famille    Rencontre avec le Conseil pontifical pour la famille Icon_minitimeVen 25 Oct 2013 - 17:48

 Rencontre avec le Conseil pontifical pour la famille 1_0_740620

A la veille du pèlerinage des familles à Rome, le pape François a rencontré ce vendredi midi au Vatican les participants de l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour la famille. Ce fut l’occasion pour lui de revenir sur trois points essentiels à ses yeux : le fait que la famille est une communauté de vie qui a une existence autonome, qu’elle est fondée sur le mariage, et que l’enfance et la vieillesse sont deux périodes délicates.

La famille est « une communauté de personne ».
Citation :
Reprenant les paroles de Jean-Paul II, le pape François a tout d’abord rappelé ce qu’était la famille : « le centre naturel de la vie humaine, faite de personnes qui aiment, dialoguent, se sacrifient pour les autres et défendent la vie, surtout les plus fragiles ». Elle est si importante qu’on pourrait dire qu’elle « est le moteur du monde et de l’histoire ». Lieu où l’individu croît, « prend conscience de sa propre dignité », et celle de chaque personne, surtout « celle qui est malade, faible, ou marginalisée ».
Cette famille, elle est fondée sur le mariage. « L’amour entre époux et familial révèle clairement la vocation de la personne à aimer de manière unique et pour toujours ». Un amour qui permet d’affronter les « sacrifices et les crises » que rencontrent tous les couples. Ces miment difficiles sont autant de « passages pour grandir dans le bien, la vérité et la beauté ». Ce mariage, sacrement de l’Eglise, est pour le Pape « une expérience de foi en Dieu et de confiance réciproque, de liberté profonde et de sainteté ».

Dans cette famille, il y a des enfants et des personnes âgées. Le pape François est ainsi revenu sur un thème qui lui est cher : ne pas abandonner ces deux « pôles de la vie qui sont aussi les plus fragiles ». « Une société qui abandonne les enfants et marginalise les anciens, coupe ses racines et assombrit son futur ». C’est pourquoi « prendre soin des petits et des anciens est un choix de civilisation ».

Improvisant, le Pape a confié que lorsqu’il confessait des parents, il leur demandait s’ils jouaient avec leurs enfants, s’ils perdaient du temps avec eux. Et le pape de regretter que les parents répondent par la négative en expliquant qu’ils étaient pris par leur travail et n’avaient pas l’occasion de voir leur progéniture en soirée. “Il est très important de perdre du temps avec ses enfants, de jouer avec eux“, a-t-il alors lancé, insistant sur la “gratuité“ de ce geste.
Citation :

Une famille chrétienne se reconnait donc « à la fidélité, à la patience, à l’ouverture à la vie, et aux respects aux personnes âgées. » Le Pape a donc invité les participants à proposer à tous la « beauté du mariage et de la famille illuminés par l’Evangile », et à être proches de celles qui sont « brisées, qui n’ont pas de toit ou de travail » et à être proches « des couples en crise ou à ceux qui sont déjà séparés. »
Source

Discours complet du pape François

Messieurs les cardinaux,
Chers frères dans l’épiscopat et le sacerdoce,
Chers frères et sœurs,

Soyez les bienvenus à l’occasion de la XXIe Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la famille. Je remercie le président, Mgr Vincenzo Paglia, pour les paroles avec lesquelles il a introduit notre rencontre.

1 Le premier point sur lequel je voudrais m’arrêter est celui-ci : la famille est une communauté de vie qui a une consistance proprement autonome. Comme l’a écrit le bienheureux Jean-Paul II dans l’exhortation apostolique Familiaris consortio, la famille n’est pas la somme des personnes qui la constituent, mais une « communauté de personnes » (cf. N. 17-18). Et une communauté est plus que la somme des personnes.

Elle est le lieu où l’on apprend à aimer, le centre naturel de la vie humaine. Elle est faite de visages, de personnes qui aiment, dialoguent, se sacrifient pour les autres et défendent la vie, surtout celles des plus fragiles et des plus faibles. On pourrait dire, sans exagérer, que la famille est le moteur du monde et de l’histoire. Chacun de nous construit sa personnalité en famille, grandissant avec sa mère et son père, ses frères et ses sœurs, respirant la chaleur de la maison. La famille est le lieu où nous recevons notre nom, le lieu des affections, l’espace de l’intimité, où l’on apprend l’art du dialogue et de la communication interpersonnelle. Dans la famille, chacun prend conscience de sa dignité et, surtout si l’on y reçoit une éducation chrétienne, reconnaît la dignité de toute personne, en particulier de celle qui est malade, faible, marginalisée.

Tout ceci constitue la communauté-famille, qui demande à être reconnue comme telle, d’autant plus aujourd’hui où prévaut la protection des droits individuels. C’est pourquoi vous avez bien fait de porter une attention particulière à la Charte des droits de la famille, qui a été présentée il y a exactement trente ans, le 22 octobre 1983.

2 Passons au second point – on dit que les jésuites parlent toujours par trois, en trois points : un, deux, trois. Second point : la famille est fondée sur le mariage. À travers un acte d’amour libre et fidèle, les époux chrétiens témoignent que le mariage, en tant que sacrement, est la base sur laquelle se fonde la famille et qui rend plus solide l’union des époux et le don mutuel qu’ils se font l’un à l’autre. Le mariage est comme s’il s’agissait d’un premier sacrement de l’humain, où la personne se découvre elle-même, se comprend elle-même dans la relation aux autres et dans la relation à l’amour qu’elle est capable de recevoir et de donner. L’amour sponsal et familial manifeste clairement la vocation de la personne à aimer de manière unique et pour toujours et révèle aussi que les épreuves, les sacrifices et les crises du couple, comme de la famille, représentent des passages pour grandir dans le bien, la vérité et la beauté. Dans le mariage, on se donne complètement, sans calcul ni réserve, partageant tout, les dons comme les renoncements, en faisant confiance à la providence de Dieu. C’est cette expérience que les jeunes peuvent apprendre de leurs parents et de leurs grands-parents. C’est une expérience de foi en Dieu et de confiance mutuelle, de liberté profonde, de sainteté, parce que la sainteté suppose le don de soi dans la fidélité et le sacrifice quotidien de sa vie ! Mais il y a des problèmes dans le mariage. Toujours des points de vue différents, des jalousies, on se dispute. Mais il faut dire aux jeunes époux qu’ils ne terminent jamais une journée sans faire la paix entre eux. Le sacrement du mariage est renouvelé par cet acte de paix après une discussion, un malentendu, une jalousie cachée, et même un péché. Faire la paix qui donne l’unité à la famille ; et cela, il faut le dire aux jeunes, aux jeunes couples, qu’il n’est pas facile d’emprunter cette route, mais qu’elle si belle, cette route, si belle. Il faut le leur dire !

3 Je voudrais maintenant faire au moins allusion à deux phases de la vie familiale : l’enfance et la vieillesse. Les enfants et les personnes âgées représentent les deux pôles de la vie qui sont aussi les plus vulnérables, souvent les plus oubliés. Lorsque je confesse un homme ou une femme, mariés, jeunes, et quelque chose vient au sujet de leur fils ou de leur fille, dans la confession, je demande : mais combien d’enfants avez-vous ? Et ils me disent, peut-être qu’ils attendent une autre question après celle-ci. Mais je pose toujours cette seconde question : Et dites-moi, Monsieur ou Madame, vous jouez avec vos enfants ? – Comment, Père ? – Vous perdez du temps avec vos enfants ? Vous jouez avec vos enfants ? – Mais non, vous savez, quand je quitte la maison le matin, me dit l’homme, ils dorment encore et quand je rentre, ils sont couchés. La gratuité aussi, cette gratuité du papa ou de la maman avec ses enfants est tellement importante : « perdre du temps » avec ses enfants, jouer avec eux. Une société qui abandonne les enfants et qui marginalise les personnes âgées se coupe de ses racines et obscurcit son avenir. Chaque fois qu’un enfant est abandonné et une personne âgée marginalisée, non seulement on commet un acte d’injustice, mais on sanctionne aussi l’échec d’une société. Prendre soin des petits et des personnes âgées est un choix de civilisation.

Et cela me réjouit que le Conseil pontifical pour la famille ait créé une nouvelle icône de la famille : elle reprend la scène de la Présentation de Jésus au temple, avec Marie et Joseph qui portent l’Enfant pour accomplir la loi, et les deux vieillards Siméon et Anne qui, mûs par l’Esprit-Saint, l’accueillent comme le Sauveur. Le titre de l’icône est éloquent : « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge ». L’Église qui prend soin des enfants et des personnes âgées devient la mère des générations de croyants et, en même temps, elle sert la société humaine pour qu’un esprit d’amour, un esprit familial, de solidarité, aide chacun à redécouvrir la paternité et la maternité de Dieu. Et moi, quand je lis ce passage d’Évangile, j’aime penser que les jeunes, Joseph et Marie et leur enfant aussi, font tout ce que dit la Loi. Saint Luc le répète quatre fois : pour accomplir la Loi. Ils obéissent à la Loi, les jeunes ! Et les deux vieillards, ils font du bruit ! À ce moment, Siméon invente une liturgie à lui et loue, les louanges de Dieu. Et la petite vieille, elle bavarde, elle prêche par ses bavardages : « Regardez-le ! », « comme ils sont libres ! ». Et il est dit trois fois des vieillards qu’ils sont conduits par l’Esprit-Saint. Les jeunes par la loi et les autres par l’Esprit-Saint. Regardez les personnes âgées qui ont cet Esprit en elles, écoutez-les !

La « bonne nouvelle » de la famille représente un aspect très important de l’évangélisation, que les chrétiens peuvent communiquer à tous, par le témoignage de leur vie ; et ils le font déjà, c’est évident dans les sociétés sécularisées : les familles vraiment chrétiennes se reconnaissent à leur fidélité, leur patience, leur ouverture à la vie, leur respect envers les personnes âgées… Le secret de tout ceci est la présence de Jésus dans la famille. Proposons donc à tous, avec respect et courage, la beauté du mariage et de la famille éclairés par l’Évangile ! Et dans ce but, approchons-nous avec attention et affection des familles en difficulté, de celles qui sont contraintes à quitter leur terre, de celles qui sont brisées, qui n’ont pas de toit ou de travail, ou qui souffrent pour beaucoup d’autres raisons, approchons-nous des époux en crise et de ceux qui sont désormais séparés. Nous voulons rester proches de toutes les familles.

Chers amis, les travaux de votre Assemblée plénière peuvent être une contribution précieuse en vue du prochain Synode extraordinaire des évêques, qui sera consacré à la famille. Je vous en remercie aussi. Je vous confie à la sainte Famille de Nazareth et vous donne ma bénédiction de tout cœur.
Source
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http://www.papefrancois.fr
 
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