Le pape François a adressé, en espagnol, un message-vidéo pour la première conférence en ligne contre le cyber-harcèlement intitulée « #StopCyberbullyingDay – 24h Scholas Talks », organisée par « WeZum », observatoire international de la jeunesse de la Fondation « Scholas Occurrentes » , en collaboration avec l’association « Time4Child Social Cooperative ». Le congrès se déroule le 21 juin 2019i à Rome, au siège de la Fondation Scholas Occurrentes, au Vatican, Place Saint Calixte.
Message du pape François :
Chers jeunes de Scholas,
Je suis heureux de pouvoir vous parler. Je sais tout ce que vous faites, je sais le grand travail, les grands efforts que vous faites chacun pour réaliser ces réunions.
Il y a un problème qui me préoccupe beaucoup c’est que chacun de vous trouve son identité, et cela sans qu’il soit nécessaire de diminuer ou d’obscurcir l’identité des autres. Trouver son identité c’est un chemin, c’est un chemin de dialogue, c’est un chemin de réflexion, c’est un chemin d’intériorité
Et un moyen très simple de ne pas accomplir ce chemin c’est d’attaquer ou de diminuer l’identité des autres. C’est de là que naît le cyber-harcèlement. Le harcèlement est un phénomène d’auto-compensation, d’auto-évaluation, mais non pas en me trouvant moi-même, mais en diminuant l’autre pour me sentir plus haut. C’est apprendre à regarder de haut en bas et mal. N’oubliez pas qu’on en peut regarder une autre personne de haut en bas à une seule condition, savez-vous laquelle? Pour l’aider à se relever.
Sinon, on ne peut pas regarder l’autre de haut en bas. Et quand dans des groupes de jeunes, à l’école, dans les quartiers, dans n’importe quoi, se produisent ces formes d’agression, de harcèlement, on voit la pauvreté de l’identité de ceux qui agressent, qui ont besoin d’agresser pour se sentir exister. En pharmacie, on ne vend pas de remèdes contre le harcèlement, les laboratoires n’ont pas encore trouvé la formule; en attendant, que faire?
Le seul moyen, c’est de partager, de vivre ensemble, de dialoguer, d’écouter l’autre, de prendre le temps de marcher ensemble, de prendre du temps parce que c’est le temps qui fait la relation. N’ayez pas peur de dialoguer: chacun de nous a quelque chose à donner à l’autre. Chacun de nous a quelque chose de bon à donner à l’autre, chacun d’entre nous a besoin de recevoir de l’autre quelque chose de bon.
Le dialogue, le dialogue qui nous rend égaux, pas en identité – nous avons des identités différentes – nous rend égaux en chemin. Nous sommes en chemin, tous égaux, nous marchons tous, mais nous sommes tous différents, mais tous en harmonie.
Déclarez la guerre au harcèlement, parce que cela diminue la dignité, et misez sur le dialogue, misez sur la marche ensemble, misez sur la patience d’écouter l’autre. Alors la paix sera forte, et cette même paix forte vous fera découvrir votre propre dignité, votre dignité.
Que Dieu vous bénisse, et allez-y, n’ayez pas peur du dialogue, cela vaut le coup.