La paix, don de Jésus ressuscité à ses disciples, était le thème principal de l’homélie prononcée ce mardi matin par le Pape François lors de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Une paix qui ne vient donc pas du monde mais de l’Esprit-Saint, soutenant l’homme dans ses tribulations et lui permettant de garder le sens de l’humour.
D’une part, la lapidation de Paul et les «épreuves» sont mentionnées dans le livre des Actes des Apôtres, dans l’extrait du chapitre 14 proposé aux fidèles aujourd’hui. D’autre part, Jésus laisse sa «paix» aux disciples avant de monter vers le Père. «Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé», leur demande-t-il, comme le rapporte l’évangéliste saint Jean (Jn 14, 27-31a.). En quoi ces deux aspects apparemment opposés sont-ils conciliables?
Une paix des profondeurs
Le Pape François a tenté de répondre à cette question dans son homélie, en se référant d’abord aux Béatitudes. «La vie de persécutions et d’épreuves semble être une vie sans paix», a accordé le Saint-Père, tandis que Jésus promet «Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi» (Mt 5,11).
La paix de Jésus va donc de pair avec «cette vie de persécutions, de tribulations». Elle est «plus profonde que toutes ces choses». C’est une paix «que nul ne peut enlever, une paix qui est un don, comme la mer qui, dans ses profondeurs, est tranquille, et en surface se trouvent les vagues», a décrit le Pape. «Vivre en paix avec Jésus, c’est avoir cette expérience à l’intérieur, qui dure pendant toutes les épreuves, toutes les difficultés», a-t-il poursuivi.
Pas besoin d’anxiolytiques
C’est ainsi que l’on peut comprendre que tant de saints «n’ont pas perdu la paix», même lors d’une mort douloureuse; des témoins purent parfois dire qu’«ils allaient au martyre comme des invités à une noce». Le don de la «paix de Jésus» ne peut pas s’obtenir à travers des moyens humains, «en allant par exemple chez le médecin, ou en prenant des anxiolytiques», a expliqué François. Elle vient «de l’Esprit-Saint à l’intérieur de nous», qui porte avec lui la «force». La paix de Jésus, a-t-il ajouté, «nous enseigne à aller de l’avant dans la vie. Elle nous enseigne à supporter. Supporter: un mot dont nous ne comprenons pas bien la signification, un mot très chrétien, c’est “porter sur les épaules” (…) la vie, les difficultés, le travail, tout, sans perdre la paix». «Cela se comprend seulement lorsqu’il y a l’Esprit-Saint en nous qui nous donne la paix de Jésus», a estimé le Pape. En revanche, si la nervosité nous gagne et que l’on perd la paix, c’est qu’«il y a quelque chose qui ne fonctionne pas».
Le sens de l’humour, fruit de l’Esprit
Le cœur rempli de ce «don promis par Jésus», et non de la fausse tranquillité des richesses ou des mondanités, nous pouvons alors affronter les pires difficultés. La paix divine est même capable de «faire sourire le cœur», a fait remarquer François à l’assemblée. «La personne qui vit cette paix ne perd jamais le sens de l’humour. Elle sait rire d’elle-même, des autres, et même de sa propre ombre, elle rit de tout…», a-t-il précisé. «Ce sens de l’humour est si proche de la grâce de Dieu. La paix de Jésus dans la vie quotidienne, la paix de Jésus dans les tribulations et avec cette pointe de sens de l’humour qui nous fait bien respirer. Que le Seigneur nous donne cette paix qui vient de l’Esprit-Saint, cette paix qui est vraiment de Lui et qui nous aide à supporter, à l’emporter sur tant de difficultés de la vie», a conclu le Souverain Pontife.