L’Eglise grandit « dans la simplicité, dans le silence, dans la louange, dans le sacrifice eucharistique, dans la communauté fraternelle, où tout le monde s’aime et personne ne s’écorche », a affirmé le pape François à la messe matinale de ce 15 novembre 2018, à Sainte-Marthe.
Commentant dans son homélie l’Evangile du jour (Lc 17,20-25), le pape a souligné que le royaume de Dieu « n’est pas spectaculaire » et que l’Eglise se manifeste « dans l’Eucharistie et dans les bonnes œuvres », qui « ne font pas la Une ».
« Le Seigneur a expliqué comment grandit l’Eglise avec la parabole du semeur, a rappelé le pape. Le semeur sème et la graine grandit le jour, la nuit… et puis l’on voit les fruits… D’abord, l’Eglise grandit en silence, cachée ; c’est le style ecclésial. »
« Et comment cela se manifeste-t-il dans l’Eglise ? Par les fruits des bonnes œuvres, pour que les gens voient et glorifient le Père qui est dans les cieux, et dans la célébration – la louange et le sacrifice du Seigneur – c’est–à-dire dans l’Eucharistie. C’est là que se manifeste l’Eglise ; dans l’Eucharistie et dans les bonnes œuvres. »
« L’Eglise grandit par le témoignage, par la prière, par l’attraction de l’Esprit qui est intérieur, pas par les événements », a insisté le pape François : « la croissance propre de l’Eglise, celle qui donne du fruit, se fait en silence, de façon cachée, avec les bonnes œuvres et la célébration de la Pâque du Seigneur, la louange de Dieu ».
Le monde cache le martyre
Le pape a alors mis en garde contre « la tentation de la séduction : « Nous voudrions que l’Eglise se voie plus : que pouvons-nous faire pour qu’elle se voie ? Et habituellement, l’on tombe dans une Eglise des événements qui n’est pas capable de grandir en silence par les bonnes œuvres. »
Jésus aussi a été tenté par le spectacle au désert, a-t-il souligné : « Mais pourquoi tant de temps pour faire la rédemption ? Fais un beau miracle. Jette-toi du temple et tout le monde verra, ils verront et ils croiront en toi… Mais il a choisi le chemin de la prédication, de la prière, des bonnes œuvres. »
Ce chemin, a conclu le pape, c’est aussi celui « de la croix… de la souffrance » : « L’Eglise grandit aussi par le sang des martyrs, hommes et femmes qui donnent leur vie. Il y en a tant aujourd’hui. Curieux : ça ne fait pas la Une. Le monde le cache. L’esprit du monde ne tolère pas le martyre, il le cache. »