Le pape François met en lumière un aspect de la miséricorde divine qui peut faire disparaître la misère de la face du monde: l’inclusion. La miséricorde divine est « inclusive » insiste le pape et l’Eglise est par nature inclusive.
« Avec humilité et simplicité, devenons des instruments de la miséricorde inclusive du Père »: c’est en effet l’invitation du pape, en italien, lors de l’audience jubilaire du samedi, ce 12 novembre 2016, place Saint-Pierre, dernière audience du samedi avant la fin du jubilé, dimanche 20 novembre.
Catéchèse du pape François :
Chers frères et sœurs, bonjour!
En cette dernière audience jubilaire du samedi, je voudrais présenter un aspect important de la miséricorde : l’inclusion.
Dans son dessein d’amour,en effet, Dieu ne veut exclure personne, mais il veut que tous soient inclus. Par exemple, par le baptême, il fait de nous ses enfants dans le Christ, membres de son corps qui est l’Eglise.
Et nous, chrétiens, nous sommes invités à user du même critère : la miséricorde est cette façon d’agir, ce style, par lequel nous cherchons à inclure les autres dans notre vie, en évitant de nous enfermer sur nous-mêmes, et sur nos sécurités égoïstes.
Dans le passage de l’Evangile de Matthieu que nous venons d’entendre, Jésus lance un appel vraiment universel : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau et moi je vous soulagerai » (11,28). Personne n’est exclu de cet appel, parce que la mission de Jésus est de révéler à toute personne l’amour du Père. A nous d’ouvrir notre cœur, de faire confiance à Jésus, et d’accueillir ce message d’amour qui nous fait entrer dans le mystère du salut.
Cet aspect de la miséricorde, l’inclusion, se manifeste quand on ouvre les bras pour accueillir sans exclure, sans classer les autres sur la base de sa situation sociale, de sa langue, de sa race, de sa culture, de sa religion, quand, en face de nous, il y a seulement une personne à aimer comme Dieu l’aime. Celui que je rencontre au travail, dans mon quartier, est une personne à aimer comme Dieu l’aime. « Mais celui-là il est de tel pays, de cet autre pays, de cette religion, d’une autre… C’est une personne que Dieu aime et que je dois aussi aimer. » C’est cela « inclure ». C’est cela, l’inclusion.
Combien de personnes fatiguées et oppressées ne rencontrons-nous pas aujourd’hui ! Dans la rue, dans les bureaux publics, dans les dispensaires… Le regard de Jésus se pose sur chacun de ces visages, y compris grâce à nos yeux.
Et comment va notre coeur? Est-ce qu’il est miséricordieux ? Et notre façon de penser et d’agir, est-elle inclusive ? L’Evangile nous appelle à reconnaître dans l’histoire de l’humanité le dessein d’une grande œuvre d’inclusion, qui, en respectant pleinement la liberté de chacun, de toute communauté, de chaque peuple, appelle chacun à former une seule famille de frères et de sœurs dans la justice, dans la solidarité et dans la paix, et à faire partie de l’Eglise, qui est le corps du Christ.
Comme elles sont vraies les paroles de Jésus qui invite ceux qui sont fatigués et épuisés à venir à lui pour trouver le repos ! Ses bras grand ouverts sur la croix montrent que personne n’est exclu de son amour ni de sa miséricorde, pas même le plus grand pécheur : personne ! Nous sommes tous inclus dans son amour et dans sa miséricorde.
L’expression la plus immédiate qui nous fait nous sentir accueillis et insérés en lui c’est celle de son pardon. Nous avons tous besoin d’être pardonnés par Dieu. Et nous avons tous besoin de rencontrer des frères et des soeurs qui nous aident à aller vers Jésus, à nous ouvrir au don qu’il nous a fait sur la croix.
Ne nous nous créons pas d’obstacle les uns aux autres ! N’excluons personne ! Au contraire, avec humilité et simplicité, devenons des instruments de la miséricorde inclusive du Père. La miséricorde inclusive du Père : c’est ainsi. La sainte mère l’Eglise prolonge dans le monde le grand embrassement du Christ mort et ressuscité.
Cette place aussi, avec sa colonnade, exprime cet embrassement. Laissons-nous être impliqués dans ce mouvement d’inclusion des autres, pour être des témoins de la miséricorde par laquelle Dieu a accueilli et accueille chacun de nous.